LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

samedi 17 décembre 2011

Une Etude d'Abdel-Baqî Meftah sur les Fuçûs al-Hikam



















La revue Vers La Tradition a jadis publié la traduction française des premiers chapitres de l'ouvrage « Al Mafâtîh al-Wujûdîyyah wa al-Qurâniyyah, Al Kitâb Fuçûs al-Hikam li 'Ibn al-Arabî ». La traduction intégrale de ce livre vient de paraître en tirage limité aux Éditions Arma Artis sous le titre « Les Clés Ontologiques et Coraniques du Livre des Fuçûs al-Hikam d'Ibn Arabî ».
Cette étude de A-B. Meftah, traduite par D. Tournepiche, mériterait un long compte rendu. Pour l'instant, nous ne pouvons qu'en recommander vivement la lecture (l’ouvrage original en arabe est édité par Al-Buraq).


M. R.




Le Livre des Châtons des Sagesses (Fuçûç al-Hikam), avec les Illuminations Mecquoises (al-Futûhât al-Makkiyya), est l'un des principaux ouvrages, et aussi le plus connu, du Sheikh al-Akbar Muhyiddin Ibn al-‘Arabî.
Monsieur A. Meftah , l’un des grands spécialistes actuels de l'œuvre et de l'enseignement d'Ibn Arabi dans le monde arabo-musulman, propose ici une étude originale et approfondie, autour de deux axes d'interprétation qui sont autant de « clés » permettant de comprendre la signification des Châtons des Sagesses : la première établit la relation des sagesses prophétiques avec les “États multiples de l’Être” (marâtib al-wujûd) et les Noms divins qui les régissent, selon un ensemble de correspondances cosmologiques inséparable de la connaissance métaphysique et initiatique, ouvrant par là de vastes perspectives à l’intelligence de la doctrine akbarienne et de la voie du Taçawwuf.
La théorie de la manifestation universelle dans la procession du verbe divin, ou souffle rahmanien, développée ici, constitue avec la connaissance et la réalisation de l'Homme universel qui en est la synthèse et l'achèvement, les deux versants d'une doctrine et d'une vérité unique.
Dans la même perspective de la doctrine du Verbe universel symbolisé par la révélation coranique, l'autre clé de compréhension établit la correspondance des 28 chapitres du livre d'Ibn ‘Arabî avec 27 sourates du Coran (les 26 dernières et la première)
La dernière partie, qui conclut l’ensemble, traite de la signification des nombres symboliques dans le livre des Fuçûç al-Hikam et la cosmologie islamique.

D. Tournepiche






Les Clés Ontologiques et Coraniques du Livre des Fuçûs al-Hikam d'Ibn Arabî
 
ERRATA
page106, note 444, lire : "muhammadiyya" au lieu de : "muhammdiyya";
page 184, ligne 28, lire : "subtilités" au lieu de : "subtilités";
page 186, ligne 36, lire : "te protège" au lieu de : "de protège";
page 188, ligne 32, lire : "Nous avons signalé" au lieu de : "Il signale";
page 204, note 889, lire : "d'une telle dignité" au lieu de : "d'un telle dignité";




 




mercredi 7 septembre 2011

SEM













SEM
FILS DE NÛH

Selon la chronique de TABARΠ*




« Or sache que toutes les créatures sont sorties, après Noé [ Nûh ], de Sem, de Cham et de Japhet. Les Arabes, les Persans, les hommes blancs de visage, les gens de bien, les jurisconsultes, les savants et les sages sont de la race de Sem ; et voici pourquoi : Un jour Noé était endormi, le vent souleva ses vêtements et découvrit ses parties sexuelles sans qu'il s'en aperçût. Japhet passa près de Noé, dont il vit les parties sexuelles ; il se mit à rire aux éclats et à tourner son père en ridicule, sans le recouvrir. Cham, frère de Japhet, arriva ensuite ; il regarda Noé, se mit à rire aux éclats et à plaisanter, et passa outre, sans couvrir son père. Sem vint après ses frères, et, voyant Noé dans une posture indécente, il détourna les yeux et cacha la nudité de son père. Noé se réveilla ensuite, et demanda à Sem ce qui s'était passé ; ayant appris que Cham et Japhet avaient passé près de lui et qu'ils avaient ri, il les maudit en disant : Que Dieu change la semence de vos reins! Après cela tous les hommes et les fruits du pays de Cham devinrent noirs. Le raisin noir est du nombre de ces derniers.
Les Turcs, les Slaves et Gog et Magog, avec quelques autre peuples qui nous sont inconnus, descendent de Japhet. Cham et Japhet furent punis de la sorte pour avoir ri en voyant les parties sexuelles de leur père.»

(Extrait de De la Création à David, vol. 1, Tabarî ; Les prophètes et les rois – 4 volumes – traduit par Hermann Zotenberg, Éd. Sindbad, Paris 1980 – titre arabe : Târîkh al-Rusûl wa-l-mulûk )*




Contrairement aux apparences, ce qui apparaît comme nouveau dans ce cycle postdiluvien n’est pas la pudeur de Sem, mais la moquerie, la méchanceté et la lourdeur d’une nouvelle mentalité correspondant à la dégradation de la marche cyclique. Par sa fonction de passeur, Nûh appartient à la typologie spirituelle du cycle précédent. Sa mission étant accomplie, il ne manifeste plus dans cette nouvelle ère, qu'une présence spirituelle sans forme spécifique, demeurant exclusivement dans la demeure de sa nature essentielle. On peut considérer le geste de Sem comme l'acte de naissance de la spiritualité sémite dont la pureté initiatique se transmettra par l'ésotérisme des trois religions du Livre. On sait également que Nûh a planté la vigne, ce qui vient confirmer le caractère initiatique de sa fonction pour ce cycle.
 « On remarquera aussi que Noé est désigné comme ayant été le premier qui planta la vigne (Genèse, IX, 20), fait qui est à rapprocher de ce que nous avons dit plus haut sur la signification symbolique du vin et de son rôle dans les rites initiatiques, à propos du sacrifice de Melchissédec »
(Note de René Guénon, p. 91 ; chap. XI, Le Roi du Monde, Gallimard, 1958.




*Muhammad Ibn Djarîr al-Tabarî est un savant sunnite du Xè siècle (838-923) qui rédigea un commentaire du Coran et plusieurs ouvrages dont l’un des plus connus est le traité de l’Histoire des Envoyés et des Rois: Târîkh al-Rusûl wa-l-mulûk. Cette œuvre a été résumée en langue persane par un autre savant samanide du nom de al-Bal’amî, environ quarante d’années après la mort de Tabarî. C’est cette version abrégée qui a été traduite en français au XIXè siècle par l’orientaliste Hermann Zotenberg, sous le titre : La Chronique – Histoire des Prophètes et des Rois. Quelque temps auparavant, en 1836, Louis Dubeux avait traduit le livre I de cette œuvre à partir des manuscrits originaux sous le titre : CHRONIQUE D’ABOU-DJAFAR MOHAMMED TABARI  (PDF disponible sur le web). Zotenberg a repris cette première traduction, qui s’arrête à la période ou le peuple des « Fils d’Isrâ’il » sortent d’Egypte, mais en en supprimant les notes et le texte persan.
Muhammad al-Tabarî a présenté les chaînes de transmission des différents récits qu’il a cités dans son târîkh ; il s’est en outre attaché à réunir toutes les « informations historiques » qu’il a pu trouver selon une « critique des faits » traditionnelle à laquelle la « mentalité historiciste » n’a plus accès ; par conséquent il n’y a pas lieu de tenir compte des critiques émises par certains théologiens islamiques modernes sur cet ouvrage.
Pour ce qui est de la version d’Al-Bal’amî, les chaînes de transmission des différents récits cités ne s’y trouvent plus et l’auteur a modifié certains passages tout en procédant à des ajouts personnels.
Enfin, à ceux qui étudieront cette Chronique de Tabarî en français, nous recommandons les réserves d’usage concernant en général tous les travaux des orientalistes.



lundi 2 mai 2011

COUPS D’ÉPÉE DANS L'EAU








LE DROIT DE LA VÉRITÉ

En tant que “responsable” de la revue Vers la Tradition*, nous désirons dissiper toute équivoque au sujet de “bulletins” mensongers et diffamatoires mis en ligne dans une rubrique du site servant de comptoir de vente aux éditions du Turban noir. Nous déclarons ceci :
Nous ne sommes en aucune façon hostile à toute personne qui, se référant à l'œuvre de René Guénon exprimerait des points de vues autres ou en contradiction avec l'ensemble de son enseignement doctrinal, de même que nous n'avons aucune hostilité envers toutes les théologies -même exclusives- ni pour tout ce qui émane de la mentalité religieuse ; à plus forte raison, nous ne ressentons aucune hostilité à l'égard de Michel Vâlsan qui demeure pour nous, au contraire, l'un des meilleurs interprètes de la doctrine universelle exposée par René Guénon. Cependant, comme nous ne l'avons jamais rencontré ni connu autrement qu'à travers ses écrits, il n'y a, pour ce qui nous concerne, aucune raison légitime de proclamer publiquement l'excellence de sa fonction de Maître spirituel. Et, contrairement aux allégations de la note calomnieuse, nous avons souligné à titre d'exemple la réalité de sa fonction en contraste avec le refus de René Guénon d'avoir à diriger des disciples. Ce dernier a bien écrit en effet, noir sur blanc, qu'il avait toujours refusé toute fonction :
« (…) Je suis habitué à entendre des racontars à mon sujet, mais je me demande quelles “fonctions”  pourraient bien m’être retirées par qui que ce soit, puisque je n’en ai jamais accepté nulle part » (1).
Ce n'est par conséquent pas à nous même, qui avons simplement rapporté ce propos, qu'il faudrait s'en prendre pour blâmer la mise en doute de l'exercice d'une fonction quelconque ou de l'idée d'une fonction « en majesté » (qualifiée de doctrinale). Nous renvoyons ceux qui douteraient de nos intentions au texte « Une “fonction” traditionnelle », mis en ligne ci-dessous au mois de Mars de l'année 2010 (2), qui est loin de correspondre, dans la forme autant que sur le fond, à ce qui est évoqué par l'auteur de la rubrique susdite. La « machine de guerre » confessionnelle à laquelle se réduisent finalement les manipulations de ce concept ainsi dévoyé de « fonction doctrinale », outre qu'elle en arrive dans le pire des cas, à réduire les intentions de René Guénon aux « ruses » (sic) d'un crypto convertisseur islamique, elle défigure gravement la perspective spirituelle et initiatique contenue dans ses ouvrages.
Enfin, concernant la réapparition de la revue Science Sacrée, que nous avons toujours considéré comme une publication d'une excellente qualité, la Rédaction de Vers la Tradition ne la perçoit nullement comme une « rivale » mais se réjouit bien évidemment de son retour venant comme un allié providentiel resserrer les rangs face à la redoutable hostilité -le terme est plus adéquate dans ce sens là- du monde moderne contemporain.
M.R.


*Les différents points de vue contenus dans les textes que nous mettons en ligne sur ce blog sont indépendants de cette revue. 



NOTES


(1) Lettre à louis Caudron du 5 Décembre 1935.
(2) Nous avons rapporté cet extrait de lettre en le développant pour tenter de donner un autre regard sur la question, de relativiser sur le fond son utilité, et de modérer de prévisibles excès aux conséquences regrettables. Ainsi ce pamphlet anti traditionnel de sinistre mémoire : Le Totalitarisme islamiste à l’assaut des Démocraties » d'Alexandre Del Valle, qui a largement exploité, avec force détails et références précises, cette dérive si bien préparée par l'auteur auto édité du “Turban noir”. Dorénavant tous les “islamophobes” de service n'ont plus qu'à se servir, selon leurs visés, en citant ces textes inconséquents sans même avoir à se donner la peine de tronquer leurs extraits.






DERIVE DES RELIGIONS










DÉRIVE DES RELIGIONS
ET
INFAILLIBILITÉ MÉTAPHYSIQUE




Les remarques faîtes dans notre précédent texte, Habemus Pontificem*, au sujet de Benedict XVI s'appliquent au seul catholicisme romain. Pour ce qui serait d'un état des lieux critique plus général sur ce qu'il reste du monde religieux dans les pays occidentaux, il suffirait de réfuter tous les courants déviants des traditions islamique, chrétienne et hébraïque substantiellement issues de la prégnance du progressisme moderne, ce qui serait assez fastidieux et sans grande utilité. Il suffit d'ailleurs de lire et méditer Le Règne de la Quantité les Signes des Temps pour se rapprocher du point de vue traditionnel permettant de distinguer « le bon grain de l'ivraie ».
Nous limitons nos remarques au seul clergé du catholicisme romain qui se doit de sauvegarder ce qui doit rester du monde traditionnel occidental jusqu'à la Fin des Temps. Les enjeux politiques susceptibles de préoccuper les représentants de quelques religions que ce soit sont spirituellement impossibles à intégrer ; les problèmes qu'ils posent demeureront par là même dépourvues de toute solution positive. En vérité ces problèmes n’existent que par l’état d’esprit avec lequel ils sont envisagés.
La Fin des temps à la quelle nous venons de faire allusion, se caractérise selon les hindous par l' « Age des conflits » (ou des ténèbres) car il est dans la logique même du Kali yuga que toutes les formes religieuses s'affrontent, se déchirent, pour finalement se désintégrer. La multiplication des circonstances favorables à ces effets ne doit pas nous faire oublier que, sur le plan doctrinal qui est le seul qui nous importe vraiment, aucun conflit n'est possible entre deux formes traditionnelles en raison du fait que l'autorité (et l'infaillibilité) d'une doctrine détenue par ses représentants ne peut s'étendre au-delà de sa propre forme. Quoi qu'il en soit, pour demeurer imperturbable au sein du désordre général, il ne reste que la sereine détermination de la Connaissance métaphysique détenue par les adeptes des doctrines ésotériques. Seule, la constitution intérieure de ces hommes véritables, est en mesure de garantir la transmission spirituelle qui sera le germe, comme l'a dit René Guénon, d'un nouveau cycle humain. A ce sujet nous devons rappeler que l’Islam possède en tant que Sceau de la Prophétie, par sa constitution et son ouverture providentielle dans le cycle temporel, un statut particulier lui octroyant la capacité d'intégrer l'essence des révélations antérieures (c'est à dire les enseignements spirituels des prophètes révélés dans le Judaïsme et achevés dans les Évangiles). Cette question  ne peut véritablement être comprise, à défaut d'être exprimé convenablement, que par l'élite des initiés. Certains interprètent cette intégration (2) selon un point de vue théologique (ou exotérique) et de ce fait ne peuvent qu'augmenter encore la confusion et tomber dans l'aberration pure et simple ou la violence. L'Islâm peut effectivement intégrer une « forme spirituelle » particulière, mais à condition de préciser qu'il s'agit d'une possibilité qui s'actualise par la Réalité Mohammadienne et qui n'inclue pas spécialement sa forme religieuse comme telle. 
Si Hakim al-Tirmidhi a pu dire: « Ash-shari'ah 'aînul-haqîqah », c'est que l'Essence de la tradition islamique (ou l'Islâm compris dans son sens universel, car tel est sa signification ultime) est l'Essence toutes les traditions particulières, comprenant aussi l'Essence de toutes les sciences traditionnelles, ce qui revient à dire que l'intégration ne s'actualise qu'en procédant à partir de la Réalité supra-formelle. De ce point de vue, on peut comprendre et réaliser que les « formes traditionnelles sémites particulières » sont contenues en germe dans le Dînul-Qayyûm ( Le Culte primordial) qui pourrait être une autre désignation de l'Islâm.

*Voir Habemus Pontificem mis en ligne au mois de Mars 2011



NOTES

(1) Le nationalisme et le patriotisme moderne sont des exemples frappant de superstition au sens le plus strict du terme, lesquels, en sécurisant illusoirement des personnes dénuées de spiritualité, font perdre de vue la réalité traditionnelle pour en arriver finalement à rejeter les fondements métaphysiques de la théologie. C'est le cas des communautés chrétiennes d'Occident affectées par l'identité nationale. Les regroupements extrémistes ou intégristes de ces Eglises sont une réaction purement idéologique dont les intentions appartiennent aux forces obscures auxquelles elles prétendent s'opposer. 
(2) Cette intégration est souvent confondue avec l'« abrogation » dont l'application relève du cadre exotérique.











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