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samedi 10 août 2013

La sourate « Les Signes zodiacaux » (Al-Burûj)

-1600





















Al-Burûj

« Les Signes zodiacaux »



Au nom d’Allâh, le Miséricordieux, le très Miséricordieux.




« Par les Cieux, d’où proviennent [dhati : litt. Essence des] les Signes zodiacaux, (1) par le Jour promis, (2) par le témoin et par ce dont il témoigne*, (3) périssent les Gens de la Fosse**, (4) leur feu était sans cesse alimenté (5) pendant qu'ils se tenaient assis au bord, (6) regardant ce qu'ils infligeaient aux croyants. (7) Ils ne leur reprochaient que d'avoir cru en Allâh, le Tout-Puissant, Celui qui est digne de toute louange, (8) Celui à qui appartient la Royauté des Cieux et de la Terre. Et Allâh est Témoin de toute chose ! (9) Certes, ceux qui auront tourmenté les croyants et les croyantes et qui, ensuite, ne se seront pas repentis subiront le châtiment de la Géhenne, le châtiment brûlant. (10) Certes, ceux qui auront cru et accompli des œuvres saines auront des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. C'est le bonheur parfait ! (11) Certes, la rigueur de ton Seigneur est redoutable. (12) C’est Lui qui produit la Création et la renouvelle. (13) Il est le Pardonnant, l'Aimant. (14) Il est le Maître du Trône, le Magnanime, (15) Celui qui réalise tout ce qu’Il veut. (16) T'est-il parvenu le récit des armées (17) de Pharaon et des Thamoud ? (18) Pourtant, les mécréants persistent à crier au mensonge, (19) alors qu’Allâh les tient à Sa merci. (20) Ceci est bien un Coran glorieux, (21) écrit sur une Table gardée ! (22) »





* Le témoin ici est celui « qui témoigne », c'est-à-dire qui a « réalisé » (ou qui, au Jour du jugement, témoignera) que les Cieux (manifestation informelle) sont à l’origine des douze déterminations zodiacales (burûj) régies chacune par un Ange particulier (les états supérieurs réparties en 12 « Parts » ; voir Uqlat al-mustawfiz d’Ibn ‘Arabî), lesquelles implicitement dominent tout ce qui est déterminé (par la Destinée) dans notre monde. Les nombreux commentaires, mentionnés succinctement par Sîdî Abdallah Penot dans sa traduction du Coran, sont tous à prendre en considération car, d’un point de vue exotérique, ils se complètent les uns les autres, selon leurs différents degrés, sans aucune contradiction.

** Concernant le verset 4, les termes ashâb al-ukhdûd désignent les sujets du roi du Yémen Dhû Nawâs qui, au milieu du VIème siècle, avaient massacré les Chrétiens du Nejrân en les jetant dans un fossé embrasé.




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Correspondances symboliques avec le  Ciel des « Signes zodiacaux » (falak al-burûj) selon les Fuçûç al-hikam d’Ibn ‘Arabî :





Façç de la Demeure 9 – Yûsuf.

Lettre : jîm



Nom : al-ghanî, « l’Indépendant ».
Sagesse « Lumineuse », nûriyyah.
Sphère : falak al-burûj, « Ciel des Signes zodiacaux ».


La détermination de la mesure implique d’être indépendant des conditionnements. « L’Indépendant », al-ghanî correspond au Ciel des 12 Signes, al-falak al-burûj ; chaque Signe dépend d’un Archange qui possède les clés des trésors de ce Signe. Yûsuf demanda la garde des trésors (au Roi). Le Ciel du Zodiaque est le lieu de manifestation sensible à l’extérieur du Trône (al- ‘arsh) comme le Ciel des Fixes l’est du Piedestal (al-kursî) (9).
Ibn ‘Arabî fait allusion au Nom al-ghanî à la fin du chapitre où il mentionne le verset :

 « Ô vous, les gens, vous êtes les pauvres (al-fuqarâ’) envers Allâh et Allâh est Le Riche (al-ghanî), Le Très Louangé (al-hamîd). »
(Fâtir, 15)


La Demeure se nomme al-taraf,  « Le regard » ; elle va de 12° 51’ 27ˮ à 25° 42’ 52ˮ du Cancer (al-saratân)*.

* C’est dans cette Demeure que se situe l’étoile « Le Grand Chien », appelé également Canicule.



À la fin du façç, le shaykh commente la sourate Al-Ikhlâç (C., 112) ; on appelle cette sourate al-jamâl, la Beauté (divine) qui est en correspondance avec Yûsuf : « Le mot “lumière” (al-nûr) auquel se rapporte cette Sagesse est aussi en correspondance avec cette sourate par le second  verset, “Allâh est le fondement (al-çamad)”, qui exprime la dépendance de toute chose envers le Principe divin, comme la faculté de vision dépend de la lumière » (Meftah, p.221).
Ce façç est en relation avec le Ciel de Vénus, zuhrah, c'est-à-dire : l’ordre, l’harmonie et la beauté du cosmos ; s’y rapportent également : l’art poétique, les sciences cachées, et l’interprétation des rêves.
« Comme la sourate Al-Ikhlâç échappe à l’emprise de toute forme de similitude (tashbîh), elle est en parfaite correspondance avec la lettre jîm qui n’est pas soumise à l’emprise qui saisit les autres lettres ». (ibid., p. 221)*

* La lettre jîm est l’unique lettre qui échappe à l’ « emprise », al qabdah : « Ce qui échappe à l’emprise, c’est l’inconditionné et la transcendance. La lettre jîm est la clé du Nom divin « Celui qui Unit », jâmi‘, ce qui échappe aux deux emprises de la Majesté et de la Beauté divines, afin de les réunir ensemble dans la station Ahmadienne intégrale » (ibid., p. 142).
Dans sa réponse à la question 120 (questionnaire de Tirmidhî), Ibn ‘Arabî définit l’emprise (ou la poignée), al-qabdah : « L’emprise, en vérité, c’est Sa Parole “Allâh embrasse toute chose” [Al-Nisâ’, 126]. Qui t’embrasse te saisit. L’existence de cette capacité d’enveloppement (ihâtah) te prive de toute issue, sinon il n’y a pas d’enveloppement. La forme de ceci, c’est qu’il n’y a rien d’existant (mawjûd) sauf Allâh (…) [plus loin, sur la lettre jîm et les parties de la sphère cosmique] : Sache que la “poignée” (qabd) inclut ce qui est sous son emprise selon quatorze sections et cinq principes. C’est de ces quatorze sections que vient la moitié du cercle de la sphère, ce sont quatorze Demeures (manzilah). Il y en a autant dans le non-manifesté (al-ghayb). Ces sections contiennent toutes les lettres à l’exception de la lettre jîm (…) ». (Note, ibid., p. 142)






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