LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

lundi 16 décembre 2013

IDENTITÉ SUPRÊME (Ibn ‘Arabî – Émir Abd al-Qâdir)









RELIGION DE L’AMOUR*




Merveille ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré
Et faisant signe de ses paupières,
Son champs est entre côtes et entrailles ;
Ô Merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon cœur est devenu capable de toute forme :
Il est un paturage pour les gazelles
Et un couvent pour les moines chrétiens,
Et un temple pour les idoles,
Et la Kaabah du pelerin,
Et la table de la Thorah
Et le livre du Qorân.
Je suis la religion de l’Amour,
Quelque route que prennent ses chameaux,
Ma religion et ma foi sont la vraie religion.

Ibn ‘Arabî


* Dînul-hubb est traduit généralement par “Religion de l’Amour”, mais le sens véritable du terme arabe dîn est culte. 




*** 




JE SUIS UN*



Je suis Vérité**, je suis créature,
         Je suis Seigneur, je suis serviteur,
Je suis Trône, je suis tapis
         Et Jéhenne, je suis Perpétuité,
Je suis Eau, je suis Feu
         Et Air, je suis Terre,
Je suis Quantité, je suis Qualité,
         Je suis ce qui arrive, je suis ce qui s’en va,
Je suis Essence, je suis Attribut,
         Je suis proximité, je suis Eloignement,
Toute manifestation est mon Existence,
         Je suis Unique, Je suis Seul.

‘Abd al-Qâdir al jazâ’ir


*Anâ fard ; littéralement : “Je suis Seul” (fard signifie “impair”), c'est-à-dire : “Je suis Un sans second”.
**Haqq peut aussi signifier directement “Dieu” mais il convient de le traduire ici par Vérité. 






Dis : Mon Seigneur, fais- moi entrer d’une véritable entrée et fais moi sortir [par une issue] de vérité et accorde-moi, de ta part, un pouvoir victorieux [protecteur].

Coran XVII, 80.


Sidî ‘Abdallah Penot note que le sens littéral de ce verset est : « “Fais-moi entrer par une entrée de vérité et fais-moi sortir par une issue de vérité”.
L’“Entrée” à laquelle il est fait allusion est celle de Médine au cours de laquelle le Prophète (‘alayhi as-salâm) espère ne rien voir de déplacé ni de désagréable (dans des conditions satisfaisantes) ; la sortie est le départ de la Mecque que le Prophète (‘alayhi as-salâm) veut quitter sans regrets (avec une ferme résolution) comme en témoigne ce hadith :
“Mon Dieu, Tu m’as fait quitter le pays qui m’était le plus cher, aussi je te demande de le remplacer par le pays qui t’est le plus cher” ».

Cette demande (‘du’a) transmise par Allâh – ta’âlâ – au Prophète Mohammad concerne tout musulman quittant un lieu, une situation, un état (maqâm) pour un autre lieu, une autre situation, un autre état. Il est dit que le cheminement (al-sayr) est de deux natures ; l’une, contrainte* et l’autre, “libre”. Pour ce qui est de l’“acte libre”, l’intention que nous avons sur la décision d’agir doit se conformer à l’ordre divin pour Sa satisfaction**. Si l’acte se soumet aux conditions qu’Allâh a ordonnées et que son accomplissement s’exprime selon l’intention droite, notre cheminement est agréé et nous vaut une récompense, tout comme l’hégire de La Mekke pour Yathrib (Médine) fût agréé et valut ensuite à l’Envoyé d’Allâh (‘alayhi as-salâm) et aux muslimûn la récompense de la rentrée victorieuse à La Mekke.
*La contrainte de la condition temporelle nous soumettant aux cycles des jours, des mois des années etc.
**Ce qui revient à dire que l’acte, dans ce cas, est totalement désintéressé.

Du point de vue du taçawwuf, une “sortie” (mukharj) doit être effectuée avec une intention sincère pour mériter une “entrée” (mudkhal), meilleure*. L’ascension de ce cheminement s’achève avec la « station » de « l’Identité suprême » (lâ maqâm).
*En effet, l’entrée n’est meilleure que dans la mesure où le pays « qui m’était le plus cher » est effectivement remplacé par le pays « qui est le plus cher à Allâh –subhâna-Llâh ta’âlâ – ».












mardi 3 décembre 2013

NOTRE MANVANTARA (Graphiques)







REPRÉSENTATION GRAPHIQUE DE NOTRE MANVANTARA

SELON LES INDICATIONS

 DE RENÉ GUÉNON






Le cycle atlantéen s’étend sur une durée équivalente à une « grande année » (12. 960) ; sa disparition ayant eu lieu vers l’an 7. 200 avant le début du Kali- Yuga , il s’étend, par conséquent, sur 6. 480 du Trêtrâ- Yuga et sur une autre période équivalente comprise dans la première moitié du Dwâpara- Yuga.

La Tour de Babel inaugure le Kali- Yuga (Âge de fer). Dans Le Roi du Monde, Guénon précise dans une note du § VIII (p.68, Gallimard) :
« Le début de cet âge est représenté notamment, dans le symbolisme biblique, par la Tour de Babel et la “confusion des langues”. On pourrait penser assez logiquement que la chute et le déluge correspondent à la fin des deux premiers âges ; mais, en réalité, le point de départ de la tradition hébraïque ne coïncide pas avec le commencement du Manvantara. Il ne faut pas oublier que les lois cycliques sont applicables à des degrés différents, pour des périodes qui n’ont pas la même étendue, et qui parfois empiètent les unes sur les autres, d’où des complications qui, au premier abord, peuvent sembler inextricables, et qu’il n’est effectivement possible de résoudre que par la considération de l’ordre de subordination hiérarchique des centres traditionnels correspondants. »

L’apparition du monde moderne, dans cette représentation de notre Manvantara*, ne peut être figurée que par la droite séparant la fin du Kali-Yuga du Satya-Yuga, l’Âge d’or du cycle futur. C’est qu’en effet, les temps modernes ne sont rien de plus qu’un seuil, une limite transitoire, destinés à disparaître avec la Fin des Temps de ce monde.

*Voir « Quelques remarques sur la doctrine des cycles cosmiques », Etudes traditionnelles, oct. 1938 ; repris dans Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Gallimard, 1970.













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