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mercredi 24 mai 2023

GEOMANCIE II (‘ILM AL-RAML)

 


GEOMANCIE II

‘ILM AL-RAML

 

TASKÎN de ZENÂTÎ

&

ISLÂM

 


Le ‘ilm al-nujûm, comme son nom l’indique, est la science traditionnelle du Ciel tandis que le ‘ilm al-raml prend la Terre comme support pour la formation en carré des 16 figures dans l’écu géomantique. Cependant, le calcul du temps astral pour établir la Domification astrologique à partir des six directions spatiales et des douze Signes zodiacaux en est l’application terrestre ; inversement, la répartition des Figures dans les 12 Maisons des trois premiers tableaux carrés intègre la « Science du sable » dans les déterminations célestes et cosmologiques du ‘ilm al-nujûm.


    Pair/Impair

  Dans notre premier article sur la Géomancie (1), nous avons vu que la production du Pair par le dédoublement de l’Impair, figurés respectivement par le trait continu et par le point, repose sur l’Unité, principe de la manifestation et de la multiplicité :  

« Il importe de remarquer que le point, en lui-même, n’est nullement contenu dans l’espace et ne peut en aucune façon être conditionné par celui-ci, puisque c’est au contraire lui qui crée de son ‟ipséité” dédoublée ou polarisée en essence et substance, ce qui revient à dire qu’il le contient en puissance ; c’est l’espace qui procède du point, et non le point qui est déterminé par l’espace ; mais, secondairement (toute manifestation ou modification intérieure n’étant que contingente et accidentelle par rapport à sa ‟nature intime”), le point se détermine lui-même dans l’espace pour réaliser l’extension actuelle de ses potentialité d’indéfinie multiplication (de lui-même par lui-même) (2) ».

 


La Tétraktys pythagoricienne et la formation du tableau géomantique

 

La constitution de l’écu géomantique repose sur le nombre 4 ; les 4 degrés des 16 figures totalisant 4 tableaux de 4 figures, produisent la somme de toutes les positions des figures dans l’écu (3).

Guénon a traité du quaternaire pour exposer le fondement métaphysique  de la cosmogonie, notamment dans « La Tétraktys et le carré de quatre » :

 « la Tétraktys pythagoricienne dont la formule numérique : 1 + 2 + 3 + : 4 = 10, montre la relation qui unit directement le dénaire au quaternaire (…). Ce qui importe (…), c’est que le quaternaire ainsi constitué est regardé comme présupposé par la manifestation, en ce sens que la présence de tous ses termes est nécessaire au développement complet des possibilités que comporte celle-ci ; et (…) c’est pourquoi, dans l’ordre des choses manifestées, on retrouve toujours spécialement la marque (on pourrait dire en quelque sorte la ‟signature”) du quaternaire ».

En l’occurrence, c’est à partir du quaternaire des figures correspondant aux quatre éléments que se développe la complexité des combinaisons du système géomantique dont la totalité symbolise l’étendue indéfinie de la manifestation :

« En effet, le quaternaire est représenté géométriquement par le carré, si on l’envisage sous l’aspect ‟statique”, mais, sous l’aspect ‟dynamique” (...), il l’est par la croix ; celle-ci, lorsqu’elle tourne autour de son centre, engendre la circonférence, qui, avec le centre, représente le dénaire, lequel est, comme nous l’avons dit précédemment, le cycle numérique complet. C’est là ce qu’on appelle la  ‟circulature du quadrant”, représentation géométrique de ce qu’exprime arithmétiquement la formule 1 + 2 + 3 + 4 = 10 ; inversement, le problème hermétique de la ‟quadrature du cercle” (expression si mal comprise d’ordinaire) n’est pas autre chose que ce que représente la division quaternaire du cercle, supposé donné tout d’abord, par deux diamètres rectangulaires, et il s’exprimera numériquement par la même formule, mais écrite en sens inverse : 10 = 1 + 2 + 3 + 4, pour montrer que tout le développement de la manifestation est ainsi ramené au quaternaire fondamental ».


La Tétraktys, en tant que nombre triangulaire, était naturellement représentée par un symbole qui était dans son ensemble de forme ternaire, chacun de ses côtés extérieurs comprenant quatre éléments ; et ce symbole se composait en tout de dix éléments, figurés par autant de points, dont neuf se trouvaient ainsi sur le périmètre du triangle et un à son centre. On remarquera qu’on retrouve dans cette disposition, malgré la différence des formes géométriques, l’équivalent de ce que nous avons indiqué au sujet de la représentation du dénaire par le cercle, puisque, là également, 1 correspond au centre et 9 à la circonférence. Notons aussi en passant, à ce propos, que c’est parce que 9, et non pas 10, est le nombre de la circonférence, que la division de celle-ci s’effectue normalement suivant les multiples de 9 (90 degrés pour le quadrant, et par suite 360 pour la circonférence entière), ce qui est d’ailleurs en relation directe avec toute la question des « nombres cycliques ». 

Cette équivalence numérique de la symbolique de la circonférence se retrouve en Géomancie avec les 12 Maisons de l’écu (30 X 12 = 360) qui s’intègrent aux nombre  des 16 figures. Cette intégration est nettement visible dans le cercle représenté ci-dessous composé des douze Maisons (analogues aux douze Signes zodiacaux) avec, au centre, le Juge, les deux Témoins et le Subjudex.







Principes de la formation du « carré de quatre » correspondant aux figures géomantiques.

 

« (…) revenons au rapport de la Tétraktys et du carré de quatre : les nombres 10 et 16 occupent le même rang, le quatrième, respectivement dans la série des nombres triangulaires et dans celle des nombres carrés. On sait que les nombres triangulaires sont les nombres obtenus en faisant la somme des nombres entiers consécutifs depuis l’unité jusqu’à chacun des termes successifs de la série ; l’unité elle-même est le premier nombre triangulaire, comme elle est aussi le premier nombre carré, car, étant le principe et l’origine de la série des nombres entiers, elle doit l’être également de toutes les autres séries qui en sont ainsi dérivées. Le second nombre triangulaire est 1 + 2 = 3, ce qui montre d’ailleurs que, dès que l’unité a produit le binaire par sa propre polarisation, on a immédiatement le ternaire par là même ; et la représentation géométrique en est évidente : 1 correspond au sommet du triangle, 2 aux extrémités de sa base, et le triangle lui-même, dans son ensemble, est naturellement la figure du nombre 3. Si l’on considère ensuite les trois termes du ternaire comme ayant une existence indépendante, leur somme donne le troisième nombre triangulaire : 1 + 2 + 3 = 6 ; ce nombre sénaire étant le double du ternaire, on peut dire qu’il implique un nouveau ternaire qui est un reflet du premier, comme dans le symbole bien connu du « « sceau de Salomon » ; mais ceci pourrait donner lieu à d’autres considérations qui seraient en dehors de notre sujet. En continuant la série, on a, pour le quatrième nombre triangulaire, 1 + 2 + 3 + 4 = 10, c’est-à-dire la Tétraktys ; et l’on voit par là, comme nous l’avons déjà expliqué, que le quaternaire contient d’une certaine façon tous les nombres, puisqu’il contient le dénaire, d’où la formule du Tao-te-King que nous avons citée précédemment : ‟un a produit deux, deux a produit trois, trois a produit tous les nombres”, ce qui revient encore à dire que toute la manifestation est comme enveloppée dans le quaternaire, ou, inversement, que celui-ci constitue la base complète de son développement intégral ».

 « Le carré de quatre est, géométriquement, un carré dont les côtés comprennent quatre éléments, comme ceux du triangle dont nous venons de parler ; si l’on considère les côtés eux-mêmes comme mesurés par le nombre de ces éléments, il en résulte que les côtés du triangle et ceux du carré seront égaux. On pourra alors réunir les deux figures en faisant coïncider la base du triangle avec le côté supérieur du carré, comme dans le tracé suivant (où nous avons marqué les points, pour plus de clarté, non sur les côtés mêmes, mais à l’intérieur des figures, ce qui permet de compter distinctement ceux qui appartiennent respectivement au triangle et au carré) ; et l’ensemble ainsi obtenu donne lieu encore à plusieurs remarques importantes. Tout d’abord, si l’on considère seulement le triangle et le carré comme tels, cet ensemble est une représentation géométrique du septénaire, en tant que celui-ci est la somme du ternaire et du quaternaire : 3 + 4 = 7 ; on peut dire plus précisément, d’après la disposition même de la figure, que ce septénaire est formé de l’union d’un ternaire supérieur et d’un quaternaire inférieur, ce qui est susceptible d’applications diverses. »



«  (…) le triangle et le carré contiennent l’un et l’autre quatre lignes de points ; il est à noter, bien que ceci n’ait en somme qu’une importance secondaire, et uniquement pour marquer encore les concordances de différentes sciences traditionnelles, que les quatre lignes de points se retrouvent dans les figures de la géomancie, figures qui d’ailleurs, par les combinaisons quaternaires de 1 et 2, sont au nombre de 16 = 4 2 ; et la géomancie, comme son nom l’indique, est en relation spéciale avec la terre, qui, suivant la tradition extrême-orientale, est symbolisée par la forme carrée » (4).

 

 

 

Correspondances symboliques des 4 degrés des figures

  

TÊTE
Esprit, mental
نار FEU
COEUR
Amour, sentiment
هواء AIR
VENTRE
Vie organique
ماء EAU
PIEDS
Action, mouvement
طرب TERRE


Certains praticiens du ‘ilm al-raml attribuent des qualités élémentaires aux figures. Mais en réalité, celles-ci se modifient selon leurs positions dans les Maisons. Dans le taskîn de Zenâtî, elles prennent leurs définitions et leurs qualités propres conformément à celles données par chacune des douze Maisons astrologiques où elles se trouvent dans leurs Domiciles à l’instar des sept planètes dans les Signes du Zodiaque, susceptibles d’être en Domicile (ou en Trône), en Exil, en Chute ou Pérégrine. Si une figure géomantique peut être considérée en son Domicile dans la Maison qui lui correspond, la figure opposée y est inversement en Chute
(5). La combinaison des significations spéciales à chaque figure avec celles de leurs Maisons propres données par ce taskîn exprime un sens permettant d’accéder à un point de vue universel qui peut être interprété selon les définitions formelles de l’Islâm (6).

                                                                                       

   

*  *  *

 




APERÇUS DE L’ORGANISATION DU

DU TASKÎN DE ZENATÎ

 



 



 (En vert) Les 6 figures de valeur 6 (1+2+1+2 = 6, etc.) 


 Figure 6

Qabd al-khârij (la poignée sortante) AMISSIO

 

 

 Amrâd*, ‘ubudiyyah, la dépendance ontologique : les travaux de servitude, le domestique, l’« esclave » ; la santé.

 

Figure 9

Al-nasr al-khârij (la victoire sortante) – FORTUNA MINOR

Asfâr, Dîn ; le culte : religion, théologie, philosophie ; échange avec le lointain, les grands voyages, le pèlerinage.

 

Figure 10 

Al-‘uqlahCARCER

Sultân, le Décret, le lien ; Al-sharî’ah ; la Providence.

 

Figure 11 

Ijtimâh’ (réunion) – CONJONCTIO 

Zajâ’, al-shâfi’, munajât : le Salut, l’entretien intime avec Allâh ; la récompense, le soutien ; l’Espérance.

 

Figure 12 

 Nasr dâkhalah (la victoire entrante) – FORTUNA MAJOR

A‘dâ’, taçawwuf (l’ésotérisme), le sacrifice, l’épreuve ; al-wasûlal-sîrr.

 

Figure 15

Al-qabd al-dâkhalahACQUISITIO 

 Al-yaûm al-âkhirah (le Jugement dernier) ; al-hakîm, la Conscience spirituelle.

 

 

 (En rouge) Les 4 figures de valeur 7 (1+2+2+1 = 7, etc.) :

 

Figure 2

Al-îhyân LAETITIA  

Al-mâl ; les biens, l’acquisition des gains ; Construction, le corps, le bien-être.

 

Figure 4

Al-bayâdALBUS

Abâ’, les origines, les parents, la famille, le patrimoine, la terre ; l’hérédité.

  

Figure 7

Al-humrahRUBEUS

Azwâjah, le mariage ; les contrats, les associations, la guerre ; bay'ah (le pacte initiatique) ; le Destin.

 

Figure 8

Al-ânqîs /al-majûsî – TRISTITIA

 

Al-mût, la mort du corps, la perte des biens ; les changements, les transformations ; la Destruction.

 

 

 (En violet) Les 4 figures de valeur 5 (1+1+2+1= 5, etc.) :


Figure 1

Al-kûsaj / al-jûdalahPUER

 

 Hayât, le « Demandant », le sujet, le ‘abd ; l’élan vital, la Volonté.

 – Cette figure dépend du Nom divin al-badi‘u, le Créateur.

 

Figure 3

Al-‘utbah al-dâkhil / Râyh al-farah – CAPUT DRACONIS

 

 

Ikhwah, rasâ’îl, al-adab ; l’enseignement, l’éducation, la correspondance ; échange avec le proche, les déplacements, les voisins.

 

Figure 13

Al-‘utbah al-khârijahCAUDRA DRACONIS

Al-shûhud, le Témoin droit (témoin de ce qui est accompli).

 

Figure 14

Naqî al-khad – PUELLA 

 

  ● 

Le Témoin gauche (témoin de ce qui est présent et inaccompli).


 

(En jaune) Les 2 figures, respectivement, de valeurs 4 et 8 :


Figure 5

Al-tarîq  – VIA

 

 

 

  

Awlâd, les enfants, les jeux, les plaisirs ; l’Art, les créations.

 – Cette Figure possède un pouvoir particulier d’intégration (7) qui apparaît dans le résultat de l’addition de FI et F5, complémentaire de l’addition FI F4 produisant le second tableau de quatre. Additionnée à une figure quelconque, al-tariq produit la figure opposée et complémentaire.

 

 Figure 16

Al-jamâ’ah – POPULUS

Al-‘âqibah SUBJUDEX  : l’aboutissement, le résultat final (8), la simultanéité ; la Substance. Du point de vue de l’Islâm, cette figure située dans la seizième case exprime la finalité, la bonne fin, la « Fin dernière », l’abondance de l’état paradisiaque, etc.

– En raison de ses quatre degrés pairs, F16, qui se situe en dehors du cycle actif et dynamique (par addition, il reproduit chacune des seize figures), symbolise la Multitude, la Substance universelle. Elle ne peut donc être produite que par deux figures inverses (et complémentaires), comme c’est le cas de F1, al-jûdalah, avec F13, naqî al-khad, le Témoin droit, ou encore additionnée à elle-même. En conséquence, comme l’indique son appellation arabe, al-jamâ‘ah avec ses huit points, réalisent le développement complet de toutes les possibilités Paires et Impaires de la Figure géomantique ; symboliquement, elle correspond à la fin du temps cyclique, à la durée intermédiaire entre deux cycles.

 

*Le nom arabe des 12 Maisons astrologiques de l’Écu géomantique figure en rouge.

 

 

 

Les 8 Figures comportant un nombre pair de points (9) :


F16F5F6F9F10F11F12F15

























Les 8 Figures comportant un nombre impair de points :


F1F2F3F4F7F8F13F14

























Les 4 couples de Figures complémentaires inverses et opposées :

 

F1F14






Al-jûdalah - puer

Naqî al-khad - puella


F2F8






Al-îhyân - laetitia

Al-ânqîs - tristitia


F3   F13






Al-‘utbah al-dâkhil - caput draconis

Al-‘utbah al-khârijah - caudra draconis



F9F12






Al-nasr al-khârij - fortuna minor

Nasr dâkhalah - fortuna major


Le couple de Figures « complémentaires » inverses et symétriques :


F5F16






Al-tarîq - via

Al-jamâ’ah - populus

– On ne peut considérer ce couple de figures comme étant complémentaire au même titre que les 9 couples de Figures complémentaires opposées et inverses. Ces deux figures sont une exception, autant en géomancie divinatoire que dans le Taskîn de Zenatî : F5 additionnée à n’importe quelle figure  produit sa Figure complémentaire inverse, et F16, par addition, reproduit toutes les autres figures ; par conséquent elles n’entrent dans aucune relation de véritable complémentarité.

 

Les 5 couples de Figures complémentaires inverses :

 

F1F4






Al-jûdalah - puer

Al-bayâd - albus


F2F3






Al-îhyân - laetitia

Al-‘utbah al-dâkhil - caput draconis



F6F15






Qabd al-khârij - amissio

Al-qabd al-dâkhalah - acquisitio



F7F14






Al-humrah - rubeus

Naqî al-khad - puella



F11F10






Ijtimâh’ - conjonctio

Al-‘uqlah - carcer



*  *  *




LE POUVOIR D’AL-JÛDALAH 

SUR LES 

16 FIGURES DU TASKÎN



Addition de F1 (al-jûdalah – Puer – le sujet, le ‘abd) avec les 15 figures suivantes :


F1+F2=F15









La première figure, al-jûdalah, qui représente le sujet, la Vie et son pouvoir vital dans le monde de la manifestation, additionnée à al-’îhyân (les biens, les gains) produit : F15 Al-qabd al-dâkhalah, le Juge, à savoir : l’Équilibre, la Justice, la Balance. 

– L’Équilibre et la Justice nécessitent la connaissance des choses et des biens de ce monde.

 

F1+F3=F6









Al-jûdalah additionné à ‘utbah al-dâkhil (l’éducation, la correspondance, le verbe, les déplacements), produit : F6 qabd al-khârij ; al-‘ubudiyyah (la dépendance ontologique), la conscience de la servitude.

–  Le serviteur respectueux de l’adab (et éloquent) se soumet naturellement à la Réalité divine (al-haqq). Cette addition est complémentaire de F1 + F6.


F1+F4=F5









Al-jûdalah, additionné à al-bayâd (Les origines, les parents, la famille), produit : F5, al-tarîq, la création, les enfants, les plaisirs, les jeux et l’Art.

– Cette addition de F1 avec la dernière figure du premier tableau de quatre produit la première figure du tableau suivant ; chaque tableau est ainsi produit par l’addition de F1 avec la dernière figure du tableau précédent comme nous allons le voir par la suite.

Cette addition exprime la transmission familiale, la continuité légitime du clan et de la caste (varna).


F1+F5=F4









Al-jûdalah, additionné à al-tarîq (les enfants, les jeux, les plaisirs ; l’Art, les créations), produit : F4, al-bayâd ; le patrimoine, les parents, la famille.

– Cette addition est complémentaire de la précédente.


F1+F6=F3









Al-jûdalah, additionné à qabd al-khârij (‘ubudiyyah, la dépendance ontologique, la servitude), produit : F3, al-‘utbah al-dâkhil, le discours – le Verbe –.

– Addition complémentaire de F1 / F3.

 

F1+F7=F10









Al-jûdalah, additionné à al-humrah (Les contrats, le mariage, les associations, la guerre), produit : F10 Al-‘uqlah, le lien, le Décret, la shari‘ah.

– L’être, dans sa relation avec le monde et les autres, nécessite la Loi divine pour la réalisation (spirituelle) de son destin. C’est aussi le sens d’al-masîr, la destinée du ‘abd selon ses qualités.

 

F1+F8=F9









Al-jûdalah, additionné à al-ânqîs (la perte des biens, la mort corporelle et les transformations), produit : F 9, nasr al-khârij (la victoire sortante), la Religion et son culte, le dîn dans son point de vue exotérique (l’ésotérisme étant symbolisé par la Figure 12, nasr al-dâkhalah).

  Cette addition de F1 avec la dernière figure du second tableau de quatre, F8, produit la première figure du troisième tableau, F9.

 

F1+F9=F8









Al-jûdalah, additionné à nasr al-khârij (la Religion), produit : F8, al-ânqîs, la perte des biens, la mort corporelle, les transformations.

Ces deux dernières additions complémentaires révèlent que la mort du corps permet de réaliser, d’une part (F1-F8), le caractère éphémère et transitoire de l’existence terrestre et de l’autre (F1-F9), la signification post-mortem de l’accomplissement du Culte (religion) et des rites.


F1+F10=F7









Al-jûdalah, additionné à al-‘uqlah (Le Décret, le lien, al-sharî’ah, la Providence), produit : F7, al-humrah, le mariage (azwâjah) ; les contrats, les associations, la guerre ; mubâynah (le pacte initiatique) ; le Destin. 

 – Pour accomplir la réalisation de sa destinée spitituelle, l’être saccorde avec le monde en se soumettant au contrat du mariage (azwajah), au compagnonage et à linitiation.


F1+F11=F14









Al-jûdalah, additionné à ijtimâh’ (le rapprochement et l’agrément), produit : F14, naqî al-khad, le Témoin gauche (témoin de ce qui est présent et inaccompli).

 

F1+F12=F13









Al-jûdalah, additionné à nasr dâkhalah, l’ésotérisme, le sacrifice, l’épreuve, produit : F13, al-shûhud, le Témoin droit, la conscience  de ce qui est accompli.

– Cette addition de F1 avec la dernière figure du troisième tableau de quatre, F12, produit F13, la première figure du quatrième tableau qui va symboliser l’examen de conscience (mudakarah) avec les deux Figures suivantes. Cest le « Jugement » signifié par la Maison XII et le Témoin droit, cest-à-dire, les « comptes » (hisâb) de tout ce qui a été accompli durant lexistence. 

 

F1+F13=F12









Al-jûdalah, additionné à al-‘utbah al-khârijah (le discours sortant), le Témoin droit (de ce qui est accompli), produit F 12 : nasr dâkhalah (la victoire entrante).

– La relation d’al-jûdalah avec ce qui représente la « conscience de ce qui est accompli », signifié par F 13, lui ouvre le point de vue ésotérique propre à F 12 c’est-à-dire la victoire entrante ou interne (al-nasr dâkhalah).

 

F1+F14=F11









Al-jûdalah, additionné à F 14, naqî al-khad, le Témoin gauche, « la conscience de ce qui est », produit : F 11, l’agrément d’Allâh, le Salut, le Rapprochement (la wilayah) ; « Ceux qui craignent (yakhshaûna) leur seigneur en secret obtiendront un pardon et une grande récompense » (Al-mulk, 13).

 

F1+F15=F2









Al-jûdalah, additionné à F15, al-qabd al-dâkhalah, le Juge, produit : F2, al-îhyân, les biens et les gains (al-mâl). 


F1+F16=F1









Al-jûdalah, additionné à F16, al-jamâ’ah reproduit al-jûdalah, clôturant le cycle pour en inaugurer un nouveau avec la première figure du taskîn.

Cette addition symbolise le Jugement dernier, al-yaum al-akhirah et l’ouverture d’un nouveau cycle.

Nous avons vu que l’addition de F1 avec les dernières Figures de chaque tableau carré produisant la première figure du tableau suivant assure la circularité dynamique des douze Maisons. Celle-ci se confirme avec la dernière addition du quatrième tableau (F1+ F16) qui achève le cycle complet des quatre tableaux en reproduisant F1 pour le commencement d’un nouveau cycle. Ce dernier tableau, F14 - F16, se situe au-delà du dénaire astrologique ; il en est l’extension. La fonction réflexive des deux Témoins et du Juge soumet ces trois figures aux règles de formation des Figures du tirage divinatoire ; dans le Taskîn de Zenâtî, l’addition des deux Témoins produit al-qabd al-dâkhalah, la Figure du Juge. La procession de toutes les autres Figures du Taskîn échappe aux règles de formation propre à chaque tableau du système divinatoire résultant de l’activité productrice des figures Mères et des Figures Filles. Nous savons, en effet, qu’il est impossible de tomber sur la disposition des figures du Taskîn de Zenâtî au moyen des règles du « tracé dans le sable » (10).

 (A suivre)

  


 

NOTES

  

 

(1) Posté le 23 juin 2015.

(2) René Guénon : « Les conditions  de l’existence corporelle » ; La Gnose, 1912.

(3) C’est-à-dire 65 336 combinaisons.

(4) Cf. « La Tétraktys et le carré de quatre » ; Études traditionnelles, avril 1937 et « Recueil posthume -2022- » ; « Tradition primordiale et adaptations cycliques », Éditions Kalki.

(5) Le jeux des figures dans les Maisons de l’écu géomantique appartient en propre à leur activité lors d’un tirage géomantique. 

(6) Robert Jaulin a analysé mathématiquement ce taskîn dans sa relation au tirage géomantique, selon un point de vue ethnologique ; cf. les deux ouvrages que nous avons déjà cités dans la première partie de cette étude.

 (7) Ce pouvoir est au contraire celui de la dispersion dans l’interprétation d’un tirage divinatoire ; cf. R. Jaulin, ibid.

 (8) Dans un tirage géomantique, l’addition de la Figure située dans la Maison I avec celle du Juge produit la Figure du SUBJUDEX qui, par sa signification, indique la raison profonde ou cachée de la question posée lorsque celle-ci ne répond pas clairement dans les significations données par la Figure du Juge relativement aux positions des autres figures d’un thème.

(9) Seule l’une de ces 8 Figures paires peut apparaitre dans la case du Juge lors d’un tirage divinatoire. Les figures engendrées par les Mères définissant le Témoin droit, et celles engendrées par la Filles définissant le témoin gauche, font que l’addition des deux Témoins forme mathématiquement la parité du Juge.

(10) De la même façon qu’il est impossible de trouver astronomiquement un temps astral correspondant à une position simultanée des sept planètes dans leurs Domiciles (ou Trône) respectifs.

 




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