LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

mardi 26 juillet 2016

V APERÇUS SUR LES FUÇÛS AL-HIKAM de Mohyî-al-Dîn Ibn al-‘Arabî par Fulan





















Aperçu synoptique des
Fuçûç al-hikam
de
Mohyd-al-dîn Ibn al-‘Arabî.
Quatrième quartier lunaire.









Façç de la Demeure 22 – Ilyâs

Lettre :



Nom : al-‘azîz, « L’Inaccessible ».
Sagesse de « L’Intimité », al-inâs (ou al-inâsiyyah).
Sphère des minéraux.


Le Nom al-razzâq présuppose al-‘azîz, Celui qui protège de la pauvreté, de la dépendance envers autre que Lui. De tous les minéraux, l’or est le plus parfait car il est le résultat de l’activité solaire (de son esprit) « orientée » vers la terre ; or, le quatrième Ciel, qui est celui du Soleil et d’Idrîs, apporte les sciences cosmologiques, l’Alchimie, l’Astrologie, l’Elixir, etc.
Idrîs était prophète avant Nûh et il réapparait à Baalbek comme Ilyâs (voir la fin du façç où Ibn’Arabî fait mention du fer). Ilyâs est en relation avec le Feu, agent des purifications et de la transmutation des métaux (22).


La Demeure se nomme al-sa‘d al-dhâbih (La Félicité du sacrifiant) ; elle va de 0° à 12° 51’ 26” du Capricorne (al-jadî).





Façç de la Demeure 23 – Luqmân

Lettre : thâ



Nom : al-razzâq, « Le Sustenteur ».
Sagesse de « La Plénitude spirituelle », al-ihsâniyyah.
Sphère du règne végétal, al-nabât.


La manifestation du Nom al-mudhil détermine la subsistance (rizq) des êtres en état d’abaissement et de soumission. C’est avec les plantes, produits de la Sphère végétale, qu’apparait Sa puissance la plus grande. Le Coran rapproche la subsistance (rizq) des fruits (verset 31 de la sourate Luqman) (23).


La Demeure se nomme al-sa‘d al-bula‘* (la félicité de celui qui avale) ; elle va de 12° 51’27” à 25° 42’ 52” du Capricorne (al-jadî).


* Le sens de al-bula‘ (l’avaleur) est attribué à cette Demeure en raison de la proximité de deux planètes dont l’une rattrape l’autre et, métaphoriquement, l’avale (bala‘a).





 Façç de la Demeure 24 – Hârûn.

Lettre : dhâl



Nom : al-mudhill, « Celui qui soumet ».
Sagesse de la « Guidance », al-imâmiyyah.
Sphère du règne animal, al-falak al-hayawân.


C’est par leurs opposés que les choses se distinguent. Le fort implique un soumis : le Nom al-mudhill, « Celui qui abaisse » ou encore « qui soumet », « qui asservit ». Ainsi, les animaux sont soumis à l’homme en dépit de sa faiblesse (24) :
« Nous les leur avons soumis : il y en a qui leur servent de montures et il y en a dont ils se nourrissent. »
(Yasîn, 72.)



La Demeure se nomme sa‘d su‘ûd  (Félicité des félicités) ; elle va de 25° 42’ 53” du Capricorne (al-jadî) à 8° 34’18” du Verseau (al-dalû).





Façç de la Demeure 25 – Mûsâ

Lettre :



Nom : al-qawî, « Celui qui l’emporte par la Force ».
Sagesse « La Plus Elevée », al-‘alawiyyah (ou « Sublime », ‘uluwiyyah*).
Sphère des Anges (Les états supérieurs).


La diffusion du Nom « Le Subtil », al-latîf, dans l’ensemble des degrés, vainc toutes les limites (hudûd) et tous les conditionnements (quyûd), c'est-à-dire la manifestation du Nom al-qawî, « Celui qui l’emporte par la Force », régissant la production de la Sphère des Anges.
Dans le Coran, les Anges sont assimilés à l’idée de Force : Jibrîl ; Les Anges puissants, porteurs et gardiens du « Trône », al-’arsh ; Israfîl qui anéantit la Création. Les Anges adorent sans discontinuer en raison de la permanence de leurs « états supérieurs » (‘alawiyyah). « Le Fort » est un attribut de Mûsâ : Coran ; Al-Qiçaç, 26 et Al-A‘râf, 145.
Le Nom Qawî et Mûssâ ont pour nombre 116.


La Demeure se nomme sa‘ad al-akhbiyah, « La félicité de la tente » ; elle va de 8° 34’19” à 21° 25’ 44” du Capricorne (al-jadî).

* (Burckhardt, p. 150)






Façç de la Demeure 26 – Khalid.

Lettre : bâ’



Nom : al-latîf, « Le Subtil ».
Sagesse : « Le Fondement universel », al-çamadiyyah.
Sphère des « Jinn », al-jinn.


La présence du Nom al-jâmi‘u est justifiée par la diffusion de la réalité subtile du monde intermédiaire (al-latîf) qui atteint (et comprend) tous les degrés de la manifestation formelle et informelle.
C’est Khalid qui a la prophétie du monde intermédiaire (barkhzah), il domine le Feu qui est l’élément à partir duquel sont crées les jinn (26).


La Demeure se nomme al-far‘ al-muqaddam, « La branche antérieure » ; elle va de 21° 25’ 45” du Capricorne (al-jadî) à 4° 17’ 10” du Poisson (al-hutt).






Façç de la Demeure 27 – Mohammad.

Lettre : mîm



Nom : al-jâmi‘, « Celui qui Synthétise Le Totalisateur  ».
Sagesse de « La Singularité universelle », al- fardiyyah.
Sphère : al-nâss, « Les Hommes ».


Le Nom rafî‘u al-darajât ne se manifeste véritablement que dans une « Présence qui intègre » tous les degrés ; c’est la manifestation du Nom al-jami‘, « Celui qui rassemble - qui synthétise - » ; la manifestation parfaite d’ al-jami‘ revient à sayyîdinâ Mohammad (‘alayhi as-salâm) ; le nombre de jâmi‘ est 114 qui est celui correspondant à la totalité des sourates de la Révélation coranique ; il est mentionné deux fois dans la Coran et il est toujours lié, avec ses dérivés, aux hommes (27) :
 « Seigneur, c’est Toi qui réuniras (jâmi‘u) les gens en ce Jour qui ne fait pas de doute. Certes, Allâh ne faillit pas à Sa promesse. » (Âlu ‘Imrân, 9)


La Demeure se nomme al-far‘ al-thanî (ou al-far‘al-mu‘akhkhar) ; elle va de 4° 17’ 11” à 17° 8’ 36” du Poisson (al-hutt).






 
Façç de la Demeure 28 – Al-Khâtim (Khâtamiyyah),
« Le Sceau de la Walayah ».

Lettre : wâw



Nom : rafi‘ al-darâjât dhû al-‘arsh, « Celui qui élève en degrés possesseur du Trône ».
Sagesse « Totalisatrice », jâmi‘iyyah.


La manifestation des Noms excellents provient du Nom al-zâhir, « L’Extérieur »*.
Dans le comput occidental, al-zâhir vaut 27 et rafi‘u al-darajât vaut 40, qui est la valeur de la lettre mîm. Selon ‘Abd al-Karim al-Jîlî, la lettre mîm symbolise la synthèse des « Quarante degrés de l’Existence » : 28 manazil (Demeures lunaires) + 12 burûj (Signes astrologiques) = 40.
Cette addition tient compte de la représentation de l’astre lunaire et de son transit dans les 28 Demeures en tant qu’elle se distingue des 12 Signatures de l’astre solaire dans les burûj*. Si l’on ne compte pas le redoublement du dâl (l’article al de al-darajât), on obtient le nombre 36 qui est le nombre total des « faces »des burûj, c'est-à-dire des décans (il y a trois décans par Signe) qui correspondent au terme des douze Signes au nombre des « Attestations coraniques ». Chacune d’elles (lâ ilaha ilâ Lllâh) comportent 12 lettres, elles même composées de 3 lettres (alîf, lâm, mîm) ; « Mohammad rasûl Allâh » s’écrit également avec 12 lettres (2 lettres sont redoublées) : 3 × 12 = 36.
Le Nom rafî‘ « Qui Élève », est égal à 360, le nombre des degrés de la Sphère céleste qui est aussi le nombre des « Sciences Mères » inscrites par le Calame sur la Table gardée (28).


La Demeure se nomme al-rashâ, « La corde » ; elle va de 17° 8’ 37” du du Poisson (al-hutt) à 0° du Bélier (al-hamal) (29).

* Les 360°degrés des 12 burûj sont astronomiquement identiques aux degrés contenus par les 28 Demeures de l’Astrologie lunaire ; seules leurs significations symboliques diffèrent selon qu’on les envisage du point de vue solaire des burûj ou lunaire des manzil (Demeures). Cette distinction relève du « sens des proportions » qu’il ne faut jamais perdre de vue lorsque l’on envisage l’interprétation astrologique des symboles de la Science sacrée.





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Nous souhaitons que ces aperçus soient l’occasion pour le lecteur de consulter et d’approfondir l’ouvrage de Sîdî Abdelbaqî Meftah :

Al Mafâtîh al-Wujûdîyyah wa al-Qurâniyyah, Al-Kitâb Fuçûç al-Hikam li ‘Ibn al-Arabî.

Nous rappelons le titre de la traduction française annotée de D. Tournepiche (validée par A. Meftah) :

Les Clés Ontologiques et Coraniques du Livre des Fuçûs al-Hikam d'Ibn Arabî *.

* Éd. Arma Artis (une réédition est prévue chez Arche Milano).







NOTES COMPLÉMENTAIRES
DES SEPT FUÇUÇ
Quatrième quartier lunaire




22. « Le retour d’Ilyâs à sa station spirituelle [solaire] est régi par le Nom divin “L’Inaccessible” (ou “le Tout-Puissant”) qui gouverne le présent façç, et auquel Ibn ‘Arabî fait allusion dans son propos au sujet du verset “…Il est certes Tout-Pardonnant” de la sourate Al-Naçr, (L’Assistance divine, Cor., 110) » (Meftah, p. 247) ; le Nom divin, al-‘azîz « régit la production du Règne minéral ». (Ibid. p. 246)
« La correspondance de cette sourate avec le thème traité dans le chapitre du Verbe d’Ilyâs apparait dans le verset “Glorifie par la louange de ton Seigneur”. » (Ibid., p.246) ; « Et vers la fin du chapitre, la remarque d’Ibn ‘Arabî, au sujet du ‘ârif bi-Llâh qui “a réalisé le rassemblement final (hashr) dans sa vie terrestre et la résurrection (nashr) dans sa tombe”, renvoie au statut particulier de la sourate Al-Naçr qui est la dernière à avoir été révélée, et qui constitue, comme l’ont compris les savants parmi les compagnons du Prophète, une annonce adressée à l’Envoyé d’Allâh de son départ prochain vers le compagnon suprême et de son retour vers la présence la plus proche dont rien ne le sépare plus : “..Il est certes Tout-Pardonnant”. » (Ibid. p. 247)
« La correspondance entre la sourate Al-Naçr, (Le Secours ou L’Assistance divine) et al-‘azîz, « La Toute-puissance », est claire, car celle-ci est étroitement lièe à l’assistance comme à la victoire (fath) et à l’entrée “des gens en grand nombre dans la voie divine” (v. 2). » (Ibid. p 246)



23. « Le shaykh conclut ce façç en parlant du shirk (associationnisme), en guise d’introduction à la demeure du façç d’Hârûn qui vient ensuite, et dont la sourate Al-Kâfirûn* est toute entière une expression de l’affranchissement de ce shirk. Il termine l’exposé par la mention du Nom al-rahmân tiré du verset coranique : “Dis : Invoquez Allâh ou invoquez al-rahmân…” (Al-Isrâ’, 109), comme préambule au façç suivant qui commence ainsi : “Sache que l’existence de Hârûn procède de la dignité spirituelle (hadrah) de la rahmahût, (la Miséricorde universelle)…”. » (Meftah., p. 250)
La sourate du façç de Luqmân est Al-Zalzalah (La Secousse ; C., 99) : « Et celui qui aura accompli en bien le poids d’une fourmi (dhurra) le verra et celui qui aura accompli en mal le poids d’une fourmi le verra » (v. 8-9).
« Le bien mentionné dans cette sourate est en correspondance avec Luqmân, dont le Coran dit, dans la sourate qui porte son nom : “en vérité, Nous avons donné à Luqmân la sagesse…”, indication complétée par cet autre passage coranique : “Celui qui a reçu la sagesse a reçu un grand bien”**. C’est de ce grand bien que procède la station de la plénitude spirituelle (ihsân), à laquelle se rapporte ce façç, car celui qui possède cette station spirituelle est vigilant à l’égard de la moindre chose***. » (Ibid., p. 248)

* C., 109
** Al-Baqarah, 269.
*** Cet examen de conscience (muhâsaba) est une discipline spirituelle fondé sur l’injonction prophétique : « Rendez-vous des comptes à vous-même avant qu’il ne vous en soit demandé. » (Note 1193, p.249)


24. « La sagesse de ce façç est dite relative à l’imâm (imâmiyyah) parce qu’Hârûn est le premier imâm à succéder à Mûsâ, pôle des “Fils d’Israël”, dont il est le Khalifah et le Wazir. Le mot imâm intervient quatre fois dans le Coran, tandis que [son pluriel], a’imma, y revient en tout cinq fois, principalement en relation avec les “Fils d’Israël”, tant dans leur état d’exaltation que dans celui de leur déchéance… » (Meftah, p. 71)
La sourate du façç de Hârûn est Al-Kafirûn (Les Infidèles ; C., 109) ; « Le façç abonde en mots dérivés du verbe “servir”, “adorer” (‘abada), comme dans la sourate Al-Kâfirûn dont les versets sont expliqués à la fin du chapitre. » (ibid, p. 251)
Dans le chapitre 275 des Futûhât, le shaykh commente le verset 2 de la sourate 109* : « Ils s’en sont tenus à la multiplicité des formes [L’Envoyé] les appela à une divinité unique connue mais que les yeux ne peuvent atteindre… ». (ibid, p.71)

*« Je n’adore pas ce que vous adorez. »


25. « Le Nom divin “Le seigneur” et ses dérivés est, avec le Nom Allâh, celui qui s’y trouve le plus souvent dans le Coran (…) le Nom de Mûsâ est celui qui est le plus mentionné parmi tous les prophètes : 136 fois (69, pour Ibrâhîm). » (Meftah, p. 252)
« Mais le plus important des évènements [qui ont jalonné la vie de Mûsâ] reste l’audition directe du Verbe divin, comme le rapporte le Coran* : “Allâh a effectivement parlé à Mûsâ” [allusion au Buisson ardent], par lequel celui-ci entendit le discours divin qui lui était adressé, feu dont les lumières jaillissent du “Seigneur de l’aube”. » (Ibid.)
La sourate du façç de Mûsâ est Al-Falaq (L’Aube ; C., 113) ; « Le Nom divin qui apparait dans cette sourate est “Le Seigneur de l’aube”, birabbi-l-falaq, correspondant au Nom al-qawî ». (Ibid., p.251)

* « Wa kallama Allâhu Mûsâ taklîmân. » (Al-Nisâ’, 163)


26. « En arabe, khâlid signifie “éternel”, “établi pour toujours” et il est synonyme de sâmid (nom d’agent de samad : “immuable, posé fixement, massif”. » (Meftah, p.61)
La sourate du façç de Khalid est Al-Nâss (Les Gens ; C., 114). Ibn ‘Arabî, dans ce façç, évoque « le souhait (tamannin) et le désir (umniyah) correspondant aux suggestions sataniques (wasâwis) des jînn et des humains “dans les poitrines des hommes” (v. 4-6). L’une des plus graves conséquences de ces suggestions sataniques est le rejet de la Résurrection, des envoyés divins et de la rétribution posthume des actes. Khalid voulait les abolir en manifestant la prophétie dans le monde intermédiaire après sa mort et en préparant son peuple à reconnaître le Sceau des envoyés divins annoncé, possesseur de “celle qui ouvre le Livre”*, à laquelle revient le façç suivant ». (Ibid., p.253- 254)

* Al-Fatiha (C., 1)

27. La sourate liminaire du Coran, Al-Fâtiha correspondant au façç de Muhammad – ‘alayhi al-salâm – est dite « les sept redoublées » ; « Certes, nous t’avons donné les sept redoublées et le Coran sublime ». (Al-Hijr, 87) (Meftah, p. 254)
Le nombre 114, correspondant au nombre des sourates de la révélation coranique, « est aussi la valeur numérique du Nom divin “Celui qui unit”, al-jâmi‘, qui gouverne ce façç mohammadien. Ibn ‘Arabî donne également comme titre au paragraphe du chap. 559 des Futûhât correspondant à cette sourate “Présence unifiant les choses profitables”. » (Ibid., p. 255).
« Les considérations du shaykh sur l’agent et le patient et l’orientation volontaire de l’Agent divin (al-fa‘‘âl) renvoient à l’opérativité de la basmala dans l’existenciation des êtres (…), laquelle est, pour l’initié, comme l’impératif existenciateur : “Sois” (kun !) à l’égard du Principe divin, particulièrement dans le cas de la basmala de la sourate Al-Fâtiha. Ainsi, dans à la question 154 du questionnaire de Timidhî, il dit à son sujet : “ C’est un verset de Celle qui ouvre le Livre , et c’est de là que procède son action, et non de la basmala de l’ensemble des autres sourates. Peu de gens le savent. La basmala qui agit sur les êtres conditionnés sans exception est celle de la sourate Al-Fâtiha, tandis que la basmala de l’ensemble des sourates ne concerne que des réalités particulières”. » (Ibid., p. 258)


28. C’est la totalité des versets du Coran qui correspond à ce façç du « Sceau de la Walayah ».
















NOUVELLE LUNE
(conjonction Soleil-Lune)



Résorption des dualités dans le non-manifesté ; passage d’un cycle achevé vers un nouveau cycle.








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Façç 27 Le Prophète Mohammad (‘alayhi al-salâm)




« Ainsi, Nous avons fait de vous une Communauté du Milieu (wasatân) pour que vous soyez témoins envers les hommes et pour que l’Envoyé (al-rasûl) soit un témoin envers vous (...) »
(Al-Baqarah, 143.)









Le Degré 27

« Le nombre qui se rapporte à ce degré indique l’accomplissement de la singularité (fardaniyyah) : c’est le nombre 27 qui est le produit de la multiplication par lui-même du chiffre 3 deux fois (27 = 3×3×3), c'est-à-dire la propagation du secret de la triangulation (tathlîth) dans les présences de l’Essence, des attributs et des actes divins, ou dans l’Extérieur, l’Intérieur et le barzakh qui les unit. Le chiffre 3, d’après le shaykh, est le premier impair auquel correspond la présence de la production unissant l’impair (witr) unique actif et le pair (shaf‘) duel passif, et la lumière de la réalité essentielle de Mohammad est le principe de ce degré de la singularité trinitaire parce qu’il est le barzakh unissant la non-dualité (witriyyah) du Principe (al-haqq) et la dualité (shaf‘iyyah) de la manifestation (al-khalq). Au chiffre 3 correspond la lettre jîm (), qui est l’unique lettre délivrée de l’emprise (qabdah), comme le dit le shaykh dans la réponse 120 au questionnaire de Tirmidhî et la clé du Nom divin « Celui qui unit » par sa réunion des deux aspects : le jîm du Non « Majestueux » (jalîl) ou « contraignant » (jabbâr), et celui du Nom « Beau » (jamîl) ou « Généreux » (jawwâd).
Ce chiffre 3 comprend trois aspects : « Majesté, Beauté, Perfection » (jalâl, jamâl, kamâl) qui sont : la beauté du parfum rapportée aux attributs divins (al-çifâh), la majesté du rite de la çalâh canonique rapportée aux actes divins (al-af‘âl), la perfection de l’union nuptiale (al-nikâh) rapportée à l’Essence divine (al-dhât). » (Meftah, p.54-55)





Ismâ’îl al-Jabartî

Le maître de ‘Abd al-karîm al-Jîlî (767 - 811), Ismâ’îl al-Jabartî (804) est b« un véritable akbarien » qui diffusait la lecture des Fuçûs al-hikam à son entourage. Selon C. Addas*, Hajar al-‘Asqalânî (852), qui l’a connu, « affirme qu’il se détournait de ceux de ses disciples qui ne possédaient pas un exemplaire des Fuçus ».

*La Maison Mohammadienne, Gallimard 2015.














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