LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

vendredi 15 avril 2016

APERÇUS SUR LES FUÇÛS AL-HIKAM de Mohyî-al-Dîn Ibn al-‘Arabî par Fulan









 








L’étude qui va suivre est constituée d’un ensemble de textes traduits de l’œuvre d’Ibn ‘Arabî et de commentaires extraits de l’ouvrage d’Abdel Baqî Meftah, Al-Mafâtih al-wujûdiyyah wa al-qur’âniyyah li kitâb Fuçûs al-hikam li Ibn‘Arabî*, qui vont se répartir sur six « messages » et répondre, d’une certaine façon, au projet de compte rendu concluant l’annonce sur ce blog de sa traduction en français sous le titre : Les Clés ontologiques et coranique du livre des Fuçûç al-hikam d’Ibn ‘Arabî**. Nous n’avions pas alors mesuré la complexité des correspondances détaillées par Meftah dans ses Mafatih du Kitâb Fuçûç al-hikam, complexité qui n’explique pas l’absence de recension lors de la parution de cet ouvrage ; silence plutôt significatif, au fond, de la distance que les spécialistes de l’opus akbarien, maintiennent à l’égard des sciences hermétiques, à savoir l’Alchimie (al-kimiyyah) et l’Astrologie (‘ilm al-nujûm). Dans son article « Métaphysique et sciences traditionnelles », Y. B. a même évoqué la condescendance de quelques uns d’entre eux pour ces connaissances cosmologiques. Nous avons constaté cette attitude en plusieurs circonstances. Faut-il voir là les effets d’une mentalité produite par le climat de l’éducation moderne combinée avec l’héritage d’un Christianisme amoindri ? Il est un fait que les spécialistes de l’astrologie et de l’alchimie tendent à ignorer généralement la spiritualité authentique et l’œuvre de Guénon, de même, qu’en retour, beaucoup de guénoniens entrés en Islam et en Maçonnerie ignorent le plus souvent l’effectivité du symbolisme des sciences hermétiques.
Il s’agit pourtant bien de connaissances traditionnelles sur lesquelles Guénon a consacré beaucoup d’articles sans précédents comme par exemple celui-ci dont voici un extrait :

« Nous avons souvent insisté sur le fait que les “sciences sacrées” appartenant à une forme traditionnelle donnée en font réellement partie intégrante, tout au moins à titre d’éléments secondaires et subordonnés, bien loin de ne représenter que des sortes d’adjonctions adventices qui s’y seraient rattachées plus ou moins artificiellement. Il est indispensable de bien comprendre ce point et de ne jamais le perdre de vue si l’on veut pénétrer, si peu que ce soit, le véritable esprit d’une tradition ; et il est d’autant plus nécessaire d’appeler l’attention là-dessus que l’on constate assez fréquemment de nos jours, chez ceux qui prétendent étudier les doctrines traditionnelles, une tendance à ne pas tenir compte des sciences dont il s’agit, soit en raison des difficultés spéciales que présente leur assimilation, soit parce que, outre l’impossibilité de les faire rentrer dans le cadre des classifications modernes, leur présence est particulièrement gênante pour quiconque s’efforce de tout réduire à des points de vue exotériques et d’interpréter les doctrines en termes de “philosophie” ou de “mysticisme”. Sans vouloir nous étendre une fois de plus sur la vanité de telles études entreprises “de l’extérieur” et avec des intentions toutes profanes, nous redirons pourtant encore, car nous en voyons pour ainsi dire chaque jour l’opportunité, que les conceptions déformées auxquelles elles aboutissent inévitablement sont certainement pires que l’ignorance pure et simple.
Il arrive même parfois que certaines sciences traditionnelles jouent un rôle plus important que celui que nous venons d’indiquer, et que, outre la valeur propre qu’elles possèdent en elles-mêmes dans leur ordre contingent, elles sont prises comme moyens symboliques d’expression pour la partie supérieure et essentielle de la doctrine, si bien que celle-ci devient entièrement inintelligible si l’on prétend l’en séparer. C’est ce qui se produit notamment, en ce qui concerne la Kabbale hébraïque, pour la “science des nombres”, qui s’y identifie d’ailleurs en grande partie avec la “science des lettres”, de même que dans l’ésotérisme islamique, et cela en vertu de la constitution même des deux langues hébraïque et arabe, qui, ainsi que nous le faisions remarquer dernièrement, sont si proches l’une de l’autre sous tous les rapports ***. »

La plaquette de Titus Burckhardt, Clé spirituelle de l’Astrologie Musulmane d’après Muhyi ad-Dîn Ibn ‘Arabî (Arché Milano, 1983), reste actuellement la meilleure introduction pour comprendre les bases de l’une de ces « sciences sacrées », généralement la plus dédaignée, dont il va être question maintenant avec la science des Nombres et des Lettres, et, on peut même considérer que cette étude de Burckhardt trouve son aboutissement coranique dans la hiérarchie des correspondances exposée par Abdelbaqî Meftah et que nous allons aborder maintenant.

* Éd. Al-Buraq, Beyrouth, 2006.

** Voir le « message » du 17/12 de l’année 2011, présenté par Tournepiche :
« Monsieur A. Meftah , l’un des grands spécialistes actuels de l'œuvre et de l'enseignement d'Ibn Arabi dans le monde arabo-musulman, propose ici une étude originale et approfondie, autour de deux axes d'interprétation qui sont autant de « clés » permettant de comprendre la signification des Châtons des Sagesses : la première établit la relation des sagesses prophétiques avec les “États multiples de l’Être” (marâtib al-wujûd) et les Noms divins qui les régissent, selon un ensemble de correspondances cosmologiques inséparable de la connaissance métaphysique et initiatique, ouvrant par là de vastes perspectives à l’intelligence de la doctrine akbarienne et de la voie du Taçawwuf.
La théorie de la manifestation universelle dans la procession du verbe divin, ou souffle rahmanien, développée ici, constitue avec la connaissance et la réalisation de l'Homme universel qui en est la synthèse et l'achèvement, les deux versants d'une doctrine et d'une vérité unique.
Dans la même perspective de la doctrine du Verbe universel symbolisé par la révélation coranique, l'autre clé de compréhension établit la correspondance des 28 chapitres du livre d'Ibn ‘Arabî avec 27 sourates du Coran (les 26 dernières et la première)
La dernière partie, qui conclut l’ensemble, traite de la signification des nombres symboliques dans le livre des Fuçûç al-Hikam et la cosmologie islamique ».

*** Le point de vue spirituel du shaykh al-akbar intègre à la Connaissance traditionnelle du Coran (comprenant les sciences exotériques ; Hadîth, Kalâm, Fiqh etc.), la Science des nombres, la Science des lettres et la Science astrologique (non séparée de la science astronomique ; toute « astronomie », au sens moderne, étant inévitablement une « astrologie »).  En note, Guénon renvoyait à son précédent article, « Qabbalah », paru en mai 1933 dans Le Voile d’Isîs ; cet extrait provenant de « Kabbale et science des nombres » (V. d’I., août-sept. 33). Ces articles sont insérés dans le recueil posthume Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Gallimard, 1970.









LES OUVERTURES DU CYCLE LUNAIRE
DES
FUÇÛS AL-HIKAM (1)











« Nos propres “noms” ne sont en réalité que des Noms divins, puisque tout dépend de Lui. Quant à nos propres essences (a’yân), elles sont en réalité Son “ombre”, rien d’autre. Car Il est notre ipséité, comme Il n’est pas notre ipséité. – Voici, nous venons de te préparer le Chemin (2). »
Ibn’Arabî, kalimah yûsufiyyah.





Selon Le shaykh Mohyî al-Dîn Ibn al-‘Arabî, l’expression coranique de la réalité métaphysique (al-haqq) se manifeste dans les 28 Demeures (manzil) du Serviteur parfait qu’est le mois lunaire (al-shahr). Chacune de ces Demeures dépend d’un Nom divin et représente un lieu de manifestation (mazhar) de « l’Homme universel » (al-insân al-kamîl) dans l’existence universelle symbolisée par les 360 degrés du Zodiaque. Les Fuçûs al-hikam comprennent 27 Sagesses qui « trônent » (3), selon une savante procession dans la Demeure du cycle lunaire qui lui est impartie et dont le châton (façç) représente le centre cosmique, le cœur initiatique et par conséquent un « Pôle » (qutb). Par Ordre divin (amr), le « Souffle du Miséricordieux » (nafs al-rahmân), en descendant depuis le Mystère des mystères (sirr al-asrâr), jusqu’aux demeures les plus éloignées du monde visible (4), relie les 28 « anneaux » de la « chaîne » des degrés. Cette Descente apparait dans le cycle complet d’une humanité par la succession des Prophètes et des Parfaits (5) ; ainsi, chaque degré existentiel correspond une descente temporelle dans l’histoire humaine. Le lieu de descente du châton, le façç d’une Sagesse, est le prophète ou le « Pôle » de l’époque concernée, et c’est la Haute Parole d’Allâh pour cette époque car « ce “Pôle” est au monde ce que le châton est à la bague ».
La relation pure qui s’établit continuellement entre les Noms divins, les versets coraniques, les lieux et les modalités de manifestation de l’ « Homme universel » et les degrés de l’existence font proprement l’objet des Fuçûs al-hikam.

Dans le chapitre 198 des Futûhât al-Mekkiyyah, il est dit que les degrés de l’existence se manifestent par le « Respir du Miséricordieux » et sont au nombre de 28, selon l’agencement des sous-chapitres 11 à 37 correspondant aux 28 fuçûç. Le dernier degré – rafî‘u al-darajât dhû al-‘arsh – n’a pas de façç (ou chapitre) lui correspondant, mais il représente l’ensemble du livre ; n’ayant pas d’existence manifeste et indépendante, il intègre la détermination des 28 degrés, mais non leur manifestation : le façç de cette Sagesse « Toute englobante » n’est autre que l’auteur de Fuçûs, le « Sceau des rapprochées », le lien théophanique parfait de l’Homme universel, le Sceau des Awliyah mohammadiens. On peut le nommer « Sagesse de la Toute contenance » (wasi’a), de l’Ipséité (huwiyah) dans une Parole (kalimah) sigillaire (khatmiyyah) correspondant au Nom « Lui, Le Vaste » (huwa wâsi‘) car huwa (Lui) est le Sceau des Noms (cf. chap. 382 ; tome III, p. 515) et le Nom al-wâsi‘ signifie son « englobement » de tous les degrés, qui est une allusion à : « Telle est la miséricorde qui s’est étendue jusqu’à vous (wasi‘kum) ; À votre tour, répandez-là ! (wasi‘û) » (Gilis, p. 29).


Rassemblement des connaissances par les nombres.

Le nombre 19

Hakamah (sagesse) ; nafs (souffle), ont comme valeur 19, qui est le nombre des lettres composant la basmallah ; c’est également le nombre des gardiens du Feu, du Paradis et de ce bas-monde (chap. 22 des Futûhât).

Le nombre 27

Le Coran est la synthèse spirituelle du Verbe adamique ; il en récapitule le déploiement et l’actualisation par la totalité des Verbes présents en Siyyidina Mohammad : le nombre 27, qui est celui du façç correspondant au kalimah de Mohammad, est composé des chiffres 2 et 7 qui, additionnés, produisent 9, la totalité des chiffres.

Le nombre 28

En raison de leur statut principiel, les 28 lettres de la langue sacrée que régissent les huit Archanges, déterminent les 28 stations de la Lune que l’on appelle les Demeures (manâzil).
Les chapitres des Fuçûs correspondent aux Noms « orientés » vers la manifestation des degrés de l’existence ; ils sont décrits dans le chapitre 198 des Futûhât. Le nombre 28 est le nombre parfait des dizaines : al-kamâl, « La Perfection », correspondant à la Pleine-lune, comprend les 14 degrés nécessaires à la perfection de la croissance de la lumière qui se poursuit par les 14 degrés suivants nécessaires à la perfection de la décroissance de la lumière (14 + 14) = 28. Ces deux phases sont assimilées aux Noms : al-zahîr, « L’Extérieur » et, al-batîn, « L’Intérieur ».
Le nombre 28 est la somme des sept premiers nombres, ce qui correspond à la totalité des réalités de la Perfection ; 28 est par conséquent le nombre de la Perfection.
Le nombre 28 comporte le nombre 4 qui est le cœur de 7 :

(1 – 2 – 3) – 4 – (5 – 6 – 7) 

Ainsi, il y a 7 qualités, « Mères des Noms », qui « circulent » dans les quatre « lieux » déterminés par : al-âwwal, al-âkhir, al-zâhir, al-bâtin ; « Le Premier », « Le Dernier », « L’Extérieur », « L’Intérieur », produisant 28 stations qui comprenent tous les degrés de l’existence.

L’acte rituel d’adoration (çalâh) préserve (hafaza) le dîn (culte) et le dîn  préserve l’existence. Or, c’est « le Parfait » qui préserve (ou garde) la çalâh, et par Sa çalah, sont préservés les degrés de l’existence. La çalâh est liée, dans le Coran, au verbe d’action hafaza dont le sens est sauvegarder, préserver, ce qui explique la correspondance du nombre 28 des Demeures célestes avec le nombre des raka‘ât effectuées journellement ; les raka‘ât sont, au nombre de 17 raka’ât fard (obligatoires) et de 11 raka‘ât sunnah (surérogatoires) : 17+11 = 28.
Çalâh al-zuhr : (1) Adam ; (2) Shîth; (3) Nûh ; (4) Idrîs.
Çalâh al-‘açr : (1) Ya‘qûb ; (2) Isma‘îl ; (3) Ishâq ; (4) Ibrâhîm.
Çalâh al-maghrib : (1)Yûsuf ; (2) Hûd ; (3) Sâlih.

Yûsuf et la première rak‘ah de la çalâh al-maghrib représente un barzakh entre le jour et la nuit ; ils correspondent aux Signes du Zodiaque, qui sont un barzakh entre les lumières d’en haut et le monde de la nature élémentaire. Pour Sâlih, troisième rak‘ah de la Çalâh al-maghrib, le shaykh ne parle, dans son chapitre que du nombre impair « trois ».

Çalâh al-‘ishâ’ : (1) ‘îsâ ; (2) ‘Uzaîr ; (3) Lût ; (4) ; Shu‘aîb.

Pour les raka‘ât de la çalah al-witr :
(1 – Les deux premières) : Sulîmân ; Dawûd.
(2 – les 3ième et 4ième) : Yûnus ; Ayûb.
(3 – Les 5ième et 6ième) : Yahyâ ; Zakariyyâ’.
(4 – Les 7ième et 8ième) : Ilyas ; Luqmân.
(5 – Les 9ième et 10ième) : Harûn ; Mûsâ.
(6 – La 11ième) : Khalîd (qui est un des prophètes afrad).

Les deux rak‘ataîn du fajr (rak‘ataîn fajr) :
(1) « Le Sceau des envoyés », le Prophète Mohammad (‘alayhi salâm).
La première rak‘ah est un barzakh entre le mystère de la nuit (de l’ « Intérieur ») et le Jour (de la Manifestation).
(2) « Sceau des Rapprochés » : 406 = 14×29, soit les 14 lettres « lumineuses » multipliées par les 29 sourates à la tête desquelles elles figurent ; 29 est aussi le nombre de mots composant la fatihah avec la basmallah.



Le « Sceau du Soleil » (carré magique de 36), signature des coordonnées numériques du cycle soli-lunaire) (6).



 Les nombres 36, 12, 14 et 111 sont représentés dans une figure carrée constituée des 36 premiers nombres répartis sur six cases de coté de telle sorte que l’addition de chacune des rangées verticales, horizontales et des deux diagonales de la figure soit égale à 111.
Ce « carré magique » est numériquement celui de l’équilibre parfait : le total des résultats d’un seul coté est celui du nombre solaire 666 qui signe, par l’orientation de ses quatre angles, les quatre directions de l’espace tandis que les 14 résultats du nombre 111 (qutb, « Pôle » = 111), symbolise l’ « Unité » (wâhid) de tous les façç sous les trois rapports de l’Essence, du Corps et des Qualités car la lumière divine est l’être unique de toutes les Demeure ; ces résultats correspondent aux quatorze Demeures – chacune étant gouverné par un « Pôle » – dans le mouvement ascendant de l’astre lunaire dont le retour n’est en réalité que le même mouvement naturellement continu, mais en mode descendant, car chaque Demeure, sous un certain rapport, est en relation avec sa Demeure parallèle horizontale (c'est-à-dire qu’elle est « couplée » avec le « Pôle » complémentaire situé parallèlement à lui, selon l’axe Nouvelle Lune / Pleine Lune) ; la première Demeure impaire correspondant avec la vingt-huitième Demeure paire, la seconde, paire avec la vingt-sept impaire, etc. dont l’addition de leur nombre est égal à 29, la totalité des Demeures lunaires (1+28 = 2+27 = 3+26 etc. jusqu’à 14+15 = 29) (7).

Le nombre 36 de ce « Sceau solaire » est celui de l’ensemble des décans des 12 burûj (les 360° du Zodiaque), lesquels, cosmologiquement, dépendent des 36 attestations coraniques ; enfin, le Nom du 28ème et dernier degré : rafi‘ al-darâjât dhû al-‘arsh, « Celui qui élève en degrés possesseur du Trône », correspondant à une Sagesse « Totalisatrice », jâmi‘iyyah, a comme valeur : 36.




Le nombre 406 

La totalité des degrés de l’existence est le nombre même des 10 lettres de la basmallah (sans les répétitions).
la basmallah (en grand jafr) = 786, c'est-à-dire 282 + 2 (l’unité pour le « Vrai » et l’unité pour l’« Homme universel ») ; les 2 unités indiquent la 29ème station (du lam, le « Serviteur parfait », et de l’alif, le « Vrai »).
La somme (grand jafr) des 28 lettres est : 5 995 (5 + 9 + 9 + 5 = 28).
La somme des 10 lettres de la basmallah (selon leur ordre cardinal) est 100 = le nombre des Noms + le Nom suprême ainsi que celui des degrés du paradis (et de l’Enfer).
Le nombre, selon les « rangs dans le souffle », est 133, c’est-à-dire 132 (« Mohammad » ou « Islâm » ou « Cœur ») + 1 (« L’essence »).

Le nombre des 28 Noms (petit jafr) = 406 :


      badi‘ = 14
     shâkal = 8
muçawwir = 21
        ‘azîz = 22
    bâ‘i th = 15
      ghanî = 7
      muhçî = 21
       razâq = 11
       bâtin = 17
 muqadar = 11
      mubîn =12
     mudhil = 14
       âkhir = 10
         rab = 4
      qâbid = 12
         qawî = 8
        zâhir= 17
      ‘alîm = 15
        hayy = 9
          latîf = 21
      hakîm = 15
      qâhir = 9
      muhîy = 14
        jâmi’ = 15
       muhît = 22
         nûr = 13
     mum ît = 14
  rafî‘al-darajât        =36             


La somme des Noms (jusqu’au 27ème) est 10 050 (grand jafr) ; l’ensemble des valeurs des Noms des 27 prophètes (en petit jafr) est 392 ; si on ajoute pour le 28ème, le mot khatm dont la valeur est 14, on obtient 406, ce qui correspond numériquement au nombre des 314 envoyés auquel il faut ajouter le nombre 92 de Mohammad (314 + 92) = 406.



Commentaire d’Ibn ‘Arabî* sur le sens profond des nombres :

« Chaque nombre, en effet, en deçà de la dizaine aussi bien qu’au-delà, jusqu’à l’indéfini, est en lui-même unique ; sa réalité essentielle (haqiqah) n’est pas concevable quantitativement, par l’addition des unités ; le binaire, par exemple, est une idée unique, de même que le ternaire, et ainsi toute la série indéfinie des nombres ; or, si chaque nombre représente une réalité unique, aucun d’eux ne peut essentiellement comprendre les autres, mais l’addition les saisit tous par leur ordre et les affirme tous en vertu de cet ordre, qui comporte vingt degrés [les unités et les dizaines] qui se combinent. Ainsi, tu ne cesse pas d’affirmer ce que tu nies à priori c'est-à-dire, tu affirmes continuellement la composition successive de la série des nombres tout en partant de l’idée unique et indivisible que chaque nombre comporte]. Celui qui comprend ce que nous disions des nombres, et que leur négation est en même temps leur affirmation, sait que Dieu, qui est transcendant au sens du tanzîh est [aussi] créature “comparable” au sens du tasbîh,  - bien que la créature soit distincte du créateur.
La Réalité est Créateur crée** ; – ou bien, la réalité est créature créatrice***. Tout cela n’est que l’expression d’une seule essence ; – non, c’est à la fois l’essence (al-‘ayn) unique et les essences (al-‘ayân) multiples. – Considères donc ce que tu vois ! »

*[Extrait du façç d’Idrîs dont la Sphère correspond au Soleil ; Burckhardt, p. 64].
** C'est-à-dire le Créateur immanent à sa créature
*** Dieu ne se manifeste qu’en vue de la créature. [Notes du traducteur.]


Abdelbaqi Meftah mentionne, à propos du façç 23 de Luqmân, l’enseignement d’Ibn Masarra al-jabalî qui fut le maître andalou du shaykh al-akbar, notamment pour ce qui concerne les sciences hermétiques :
 « Le Trône porté (al-’arsh) est le royaume du monde (al-mulk). Il comprend un corps, un esprit, une nourriture et un degré (martaba) ».
Ibn ‘Arabî ajoute :
« Adam et Isrâfîl correspondent aux formes [corporelles], Jibrîl et Muhammad aux esprits, Mikâ’îl et Ibrâhîm aux subsistances, Mâlik et Ridwân aux promesses et aux menaces ; il n’y a rien d’autre dans le royaume que ce qu’on vient de mentionner. Les nourritures (al-aghdhiyyah) sont les subsistances (al-arzâq) sensibles et intelligibles…».
(Futûhât, chapitre 13.)

 Ces huit catégories correspondent analogiquement aux huit Archanges qui soutiennent le « Trône », al-‘arsh, et aux lettres sacrées de l’alphabet arabes. Dans son commentaire du façç de la Demeure 25, Meftah reprend l’analyse des sphères et mentionne les huit Anges qui soutiennent al-‘arsh, lieu de la « Puissance suprême » (8).


Lien des chapitres avec les cycles temporels des prophètes

Le premier cycle commence avec Adam et se termine avec Nûh (9), c’est pourquoi Nûh vient immédiatement après Shîth bien que Idrîs, chronologiquement, précède Nûh. Dans le rapprochement d’Idrîs (façç 4) et Ibrâhîm (façç 5), il y a l’indication allusive que le « Souffle » Idrissien, avec ses sciences et ses secrets, fut transmis dans les communautés jusqu’à Ibrâhîm, en Egypte et en Chaldée. Ces « Souffles » Idrissiens se sont encore transmis chez les Arabes et les « Fils d’Isrâ’îl  » (10), notamment en ce qui concerne les secrets traditionnels du ‘ilm al-hurûf (Science des lettres) ; ’ilm al-nujûm (Science des étoiles) ; (‘ilm al-raml) (Géomancie), al-kimya (Science alchimique), médicales, etc. La continuité dans la transmission de ces « Souffles » idrissiens est confirmée par le fait  que Ilyâs (le plus parfait lieu de manifestation d’Idrîss après le Déluge) figure au façç 22, juste avant Luqmân, dont le shaykh al-akbar dit dans le chapître 15 des Futûhât « qu’il (Luqmân) fait parti des héritiers d’Idrîss et qu’il était du temps de Dawûd ». Le fait que le « cycle abrahamique » commence au façç 5 et se poursuive avec le façç 12 de Shu‘aîb, le prophète arabe, suivi de Lût, neveu d’Ibrahîm, indique que la communauté arabe antique fut toujours en contact avec la « Communauté primordiale » (hanafâ).
La vie spirituelle ininterrompue dans l’Arabie depuis Nûh, se renouvelle avec Hûd, puis Çalîh pour arriver jusqu’à Ibrâhîm, Ismâ’îl, puis Shu‘aîb. Elle se poursuit avec les saints et les prophètes comme Khalîd pour être enfin scellée par Sayyîdînâ Mohammad (‘alayhi salâm). Quant à la branche israélite du cycle d’Abraham, elle comprend deux étapes : de Ishaqq à Yûsuf (fuçûs 6, 8, 9) et de Mûsâ à ‘Isâ (fuçûs 14 à 25), c'est-à-dire, 12 fuçûs correspondant aux 12 sources que fit jaillir Mûsâ (Al-Baqarah, [59 en ‟warsh”] ; Al-A‘râf, 160). 
 Le fait que le façç de Mûsâ soit suivi de celui de Khalîd, l’arabe, indique que la communauté musâwî (milah) et les « Souffles de Mûsâ » ont été transmis aux Arabes. En effet, des clans arabes entrèrent dans le culte de la Thorah et héritèrent de sa lumière ainsi que plus tard de celle de l’Évangile jusqu’à ce que se lève enfin le Soleil de l’ « Envoyé, Sceaux des prophètes ».





Adam

Le pouvoir dominant cette « Sagesse » est le Nom suprême : Allâh. Son Nom, al-badî‘, « Le Producteur initial » (ou encore « Le sans-modèle »), correspond à la Demeure située au commencement du Signe du Bélier (hamal) dont l’élément Chaud et Sec est le Feu. Le cycle de son gouvernement est de 12 000 ans.
Allâh = 12 (et 66) = 78, nombre qui contient potentiellement les 28 fuçûç.
L’« Ange spirituel », rûhânî, créé de la lumière du Nom Allâh est kahâ’îl, chef des Anges en rang autour du Trône – sous son commandement, régnent 4 « Princes » (Anges) sur 66 rangées d’Anges –.
Ce rûhânî « descend », pour celui qui invoque le « Nom suprême », à la 4356ième fois (66 × 66).
Le Nom al-badî‘ existencie le hamza (lettre audible tandis que l’alîf est la lettre écrite) parmi les lettres ; la Demeure al-sharatayn (Les deux cornes) dans le premier Signe du Bélier (hamal) ; le chapitre de ce façç, correspondant au « Calame suprême » dans les degrés de l’existence, est le « front du Bélier » dans le Zodiaque, il est de nature chaude et sèche. Sa place dans les Cieux est la Sphère de la Lune. L’être spirituel d’Adam et la Lune régissent la nuit du jeudi, le jour du lundi, et il a un gouvernement particulier dans le jour du dimanche si celui-ci advient au premier jour du mois lunaire.
Les nombres d’Adam sont 9 et 45 ; 45 qui est aussi celui du « Souffle », nafs.

Le chapitre d’Adam se déploie selon deux axes : le rang de l’homme dans l’existence et le lieu du Calame (al-‘aql al-awwal) dans l’homme. Adam est le Père suprême et le Calame, « L’Imam évident ».
Le shaykh évoque l’agencement de tous les fuçûs car Adam contient virtuellement tous les envoyés comme l’« Intellect premier » contient virtuellement tous les degrés de la manifestation, qui se déploie selon les phases du « Souffle du Miséricordieux », nafs al-rahmanî.
Adam et l’Intellect sont le « premier lieu théophanique » parmi ceux de l’Homme universel.
Les degrés de l’existence ayant un enchainement logique, le shaykh a préparé la fin de chaque façç de sorte qu’il soit en lien avec le développement du façç suivant ; ainsi, il termine le premier façç par l’évocation de la « Mère du livre » (Ummu al-kitab), pour le relier à la « Table gardée » dans le maqâm shîttien.
Afin de bien montrer le rapport des chapitres avec nafas al-rahmanî, le shaykh a également fait en sorte que la dernière lettre du Nom régissant la « Sagesse », soit celle du prophète lui correspondant :
nâfth ‘îth pour Shîth ; subûh pour Nûh ; ahad pour Hûd, etc., faisant ainsi allusion au fait que les manifestations de l’Homme universel sont le « Souffle du Miséricordieux », de même que, par exemple, la Tablette émane du Calame comme Shîth émane d’Adam.
La Table gardée est l’Âme universelle dont procède tout ce qui vient ensuite, du « Trône » à l’Homme ; le « Sceau », quant à lui, a le degré du Calame qui ne reçoit le amr, c’est à dire l’autorité et le pouvoir divin, que de la part d’Allâh.


Shîth

Les prophètes, Shîth et ‘Isâ, ont en commun leur qualification de « Don d’Allâh » ; ‘Isâ, dans le calcul du « Soufle » = 45 ; Adam = 45 ; al-wahâb, « Le Donateur », = 45 ; c’est aussi la lettre hâ’, qui a comme valeur 5, laquelle est le nûn ayant comme valeur 50, car l’Essence concerne les unités parmi les nombres ; le hâ’ de l’ipséïté huwiyah est le nûn de aniyyah (« Je »). Avec ces deux lettres, nous avons la forme circulaire dont le centre représente la station du Calame et sa circonférence, la Table gardée, c’est-à-dire la Station shîthienne, commencement et fin du cycle humain.
Ce sont 50 feuillets qui furent révélés à Shîth, car dans la table est déposé le détail de la synthèse du Calame que l’on nomme « Nûn ». La lettre nûn est au centre de l’alphabet, il occupe la quatorzième place selon l’ordre numéral et selon l’Abjad ; son nombre mineur est 5, qui est au centre dans la série des 9 chiffres, de même, le nûn est la lettre centrale du Coran dans le mot nakara de la sourate 18, Al-Kahf. Le nombre 5 est celui de la protection et de la sauvegarde (hafîz) : 52 = 25 ; 53 = 125…etc.
La station de Shîth a une fonction cosmique de protection et de « conservation » d’ où le qualificatif « gardée » de la Table gardée. Mais, à toute réalité lumineuse d’En-Haut, correspond une « ombre » de nature ténébreuse, en bas : L’Âme universelle s’oriente vers l’Intellect, lumière d’En-Haut et celle-ci s’oriente vers « Sa Fille », la Nature, ombre d’en bas. C’est ainsi que s’élabore le Royaume des ténèbres dans le monde humain. Son premier Signe, du temps d’Adam, était le serpent à peau tachetée, puis le corbeau noir de Caïn s’opposant à la colombe blanche. Il est intéressant de remarquer que la graphie arabe du nom Shîth dessine les ondulations du serpent, les points diacritiques figurant ses tâches.
Dans le façç consacré à Shîth, lorsque le shaykh mentionne Allâh Qui « saisit » (ou Qui reprend) le dernier wâlî se trouvant sur les pas de Shîth, l’Heure dernière advient sur eux, ce qui signifie alors la fin du maddad, c’est-à-dire, la fin de l’assistance divine dans le cosmos par la fin des paroles écrites sur la Table gardée, laquelle contient la Science d’Allâh concernant Sa Création jusqu’au Jour dernier.
La dernière phrase du façç comporte le terme « nature » : « Ils agiront gouvernés par la nature… », ce qui permet au shaykh al-akbar de relier ce façç au suivant, consacré à Nûh, qui correspond au degré de la « Nature », al-tabi‘ah.




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« Toutes ces correspondances de Noms, Lettres, Nombres, Cieux, Temps, Anges ; établi-les pour chaque chapitre et médite leurs secrets, tu verras les “jeunes mariés” [c’est-à-dire les vérités] dans les lieux les plus beaux et complets de la manifestation (lieux théophaniques). » (11)






NOTES


 (1) Ce texte a été établi sur des notes transcrites par Fulan à partir de l’ouvrage d’Abdelbaqi Meftah que nous venons de présenter, Al Mafâtîh al-Wujûdîyyah wa al-Qurâniyyah, Al Kitâb Fuçûç al-Hikam li ‘Ibn al-Arabî, antérieurement à sa traduction en français par Dominique Tournepiche. Afin d’en augmenter la lisibilité, nous avons organisé et complété le travail de Fulan avec des commentaires choisis d’Ibn ‘Arabî, tirés de la traduction de cette étude. Les références aux ouvrages suivants : Titus Burckhardt, La Sagesse des prophètes (traduction partielle des Fusûs al-Hikam) ; C. A. Gilis, Le Livre des Châtons des Sagesse ; Abdelbaqi Meftah, Mafâtîh al-Wujûdîyyah wa al-Qurâniyyah, Al Kitâb Fuçûç al-Hikam sont indiquées par la mention de leurs auteurs respectifs.

(2) Traduction de Titus Burckhardt ; La Sagesses des prophètes, Éd. Albin Michel.

(3) Le terme « trône », au sens astrologique du terme, est pleinement justifiée car chaque Demeure est produite immédiatement par la présence de la lune qui, par là même, trône successivement dans chacun des 28 mansions de sa révolution autour de l’astre solaire. On doit considérer ici que la Lune, en raison de la Lumière divine dont elle est le véhicule, qualifie sa position en Demeure sans être elle-même soumise aux déterminations accidentelles des burûj. Cependant, les qualités élémentaires des Signes imprègnent les Demeures et, par conséquent sont susceptibles de correspondre aux déterminations cosmologiques des fuçûs. Pour la représentation du cycle lunaire de la figure insérée en tête de l’article, nous avons reproduit  les six couleurs représentant les oxydes et les sels des métaux variants selon les « dignités planétaires » dans les Signes (voir le message : « L’Archéomètre de Saint-Yves d’Alveydre (I) » du 01/2015).
 Les interprétations effectuées en astrologie horaire, par contre, tiennent compte naturellement de la position de la Lune en Signes et Maisons, ainsi que de ses aspects avec les autres planètes, mais ceci est une toute autre question.

(4) Les 28 Demeures comprennent elles même de multiples stations secondaires symboliquement figurées par chacun des 360 degrés du cercle zodiacal.

(5) Selon Abdel Baqî Meftah, « Le cycle des burûj que l’on peut aussi appeler “le Cercle du Trône divin”  contient les déterminations temporelles des douze burûj, soit 78 000 ans ; un jour (un cycle total) de ces jours a comme nom, le Nom  Allâh. Le shaykh ‘Abdel Wahed Yahyâ a dit dans son article “Remarque sur la doctrine des cycles cosmiques” que, sur la période appelée “La Grande année”, d’une durée de 12 960 ans, ce grand cycle équivaut à un jour parmi les jours de la création ; ainsi, les 6 jours de la Création (6 × 12960) est égal à 77 760 ans. La Grande Année étant d’environ 13 000 ans, le nombre d’années de l’ensemble des 6 jours de la Création se rapproche, par conséquent, de 78 000 ans…Si l’on retranche 12 960 de 13 000, cela donne 40 années. Ors, ce nombre revient souvent pour marquer le passage d’une période (marhala) à une autre et il est aussi un nombre symbolisant l’accomplissement d’un cycle ou d’une production ou génération d’un être (nash’a) quelconque ».
D’autre part, ce cycle de 78 000 années peut être considéré comme analogue à celui d’un Manvantara. On peut d’ailleurs le répartir sur quatre périodes en correspondance avec les quatre Triplicités de l’astrologie selon une accélération temporelle progressive : Bélier, Taureau, Gémeaux : 33 000 ans ; Cancer, Lion, Vierge : 24 000 ans ; Balance, Scorpion, sagittaire : 15 000 ans ; Capricorne, Verseaux, Poissons : 6000 ans (Considéré ainsi, le Signe du Bélier inaugure le Cycle).

(6) Ce « carré magique » n’est pas mentionné par Meftah (ni par Fulan).
Le carré de 360 est égal à 129 600 (ce qui équivaut, en terme cyclique, à 5 périodes complètes de précession des équinoxes).
Guénon précise que le nombre 8 est à mettre en relation avec la manifestation subtile et avec le « “Trône” qui enveloppe les mondes » (cf. « L’Octogone », chap. XLII des Symboles de la science sacrée, éd. Gallimard). 36 est également le nombre triangulaire de 8.
Le résultat de la somme des nombres d’un seul côté du « carré magique » correspond au nombre 666 qui est le triangulaire de 36.
Par ailleurs, les notes de Fulan étaient introduites par une double page contenant les considérations suivantes :
« Représentation sphérique (360°) de la manifestation universelle : 
Extérieur – Ibrâhîm ﻍ  : point de vue “lunaire” ; l’œuvre d’Ibn ’Arabî et le sacerdoce d’Harûn (28 lettres).
Intérieur – Nûh   : point de vue “solaire” ; l’œuvre de René Guénon, l’Archéomètre et le sacerdoce de Melchissedech (22 lettres).
Lunaire 36 – 28 = : Kursî – Ya‘qûb ?
Solaire 36 – 22 = 14 : Idrîss– ‘Uzaîr ?
Sceau des califes – principe d’inspiration des Fuçûç (et non Maryam) ; ce qui semblerait être justifié par l’occultation d’Ibn‘Arabî durant la rédaction de ce livre ; car Chodkiewicz-Addas n’a pu déterminer où se il se trouvait à ce moment là.
« Coran » cité 70 fois dans le Coran. (27, jâmi‘a) ; sourate 70 Al-Ma‘rif.
Chap. 314 des Fut. « Différence entre les degrés des Anges, des Prophètes et des Awliya ».
Chap. 360 des Fut. « Ténèbres louangées et serviteurs contemplées ».
L’origine de ces données (360) provient de l’Introduction au Coran et la fonction d’Hermès… où les “pseudos catégories” de C. A. Gilis (sur le monde subtil) ne tiennent pas compte du symbolisme “cosmologique” de la manifestation universelle ou de l’Être total ».

(7) C’est dans les derniers degrés de la vingt-neuvième Demeure que la Lune, revenant à sa conjonction avec l’astre solaire, disparait aux regards des humains. Ce fait astronomique symbolise le retour à la non-manifestation permettant le passage d’un cycle lunaire à un autre. La Lune ne redevient visible que dans la première Demeure lorsqu’elle se situe au-delà de 6° d’orbe du Soleil, c'est-à-dire, environ onze à treize heures (selon son pas journalier), après la conjonction exacte.

 (8) Voir les notes additionnelles de notre « message » sur la Géomancie où nous avons reproduit l’extrait de l’article « Note sur l’angélologie et l’alphabet arabe » de Guénon et illustré l’orientation spatiale de cette répartition selon ses indications (mis en ligne ci-dessous le 23/06/2015).


(9)Voir le « message » posté le 03/12/2013 : « Notre Manvantara (graphique) » qui devait illustrer l’article de Y. B.  « Métaphysique et sciences traditionnelles », prévu pour le n° 119 de la revue Vers la Tradition (mis en ligne ci-dessous, le  6 février 2016).


(10) Il est important de ne pas confondre ici ce que le Coran désigne par les « Fils d’Isrâ’îl » avec les groupements profanes et racistes qui se sont désignés sous le Nom sacré « Isrâ’îl », pour se constituer en un Etat politique anti-traditionnel.

(11) L’organisation des connaissances des 27 fuçûç s’effectue en correspondance analogique avec le mouvement de la sphère céleste. Le shaykh al-akbar nous rapporte que Le Livre des Fuçûs al-hikam lui a été transmis par le Prophète Mohammad lui-même (‘alayhi al-salâm). Cette transmission ouvre l’activité intellectuelle d’une méditation continue du Coran par le moyen des Prophètes et des Parfaits dans le « Lieu » et le « Temps » qui leurs sont appropriés. Pour ces précisions (qui ne figurent pas dans le texte de Fulan, ni dans l’étude de Meftah), voir le message « Lecture des Fuçûç al-hikam » posté en décembre 2011.





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Les « Cieux » de Dante.

Dans l’ésotérisme de Dante, Guénon n’accorde guère de crédit à l’idée d’une influence de l’Orient sur la présence de l’Hermétisme dans la tradition chrétienne de l’occident médiéval et pense que les relations, durant cette période de l’élite occidentale chrétienne avec l’Orient et les initiés musulmans, s’expliquent certainement par la présence des connaissances ésotériques de l’Hermétisme qui étaient effectives de part et d’autre.
Pour ce qui est des diverses régions symboliques de Dante, et plus particulièrement celle des “cieux”, Guénon dit qu'elles  figurent « en réalité autant d’états différents et sont proprement des “hiérarchies spirituelles”, c'est-à-dire des degrés d’initiation » ( L’Ésotérisme de Dante* ; Éd. Traditionnelle, 1939, p. 10).

*Il est préférable d’éviter la dernière réédition chez Gallimard de cet ouvrage :  le texte de la deuxième édition corrigée de 1939, présenté par les Editions traditionnelles en 99 pages, était directement relié avec deux pages de titre non numérotées aux quatre de couverture - sans page de garde -. De plus, ce livre a la particularité d'être composé de 9 chapitres en continu dans le corps même du texte ce qui justifiait l'absence d'une table des matières. Gallimard, qui n'a jamais respecté le format de ce tirage agréé par Guénon, s'est permis maintenant d'affliger cette oeuvre d'une préface inepte. (Cf. la fin du message ci-dessous « Sur la publication des inédits de René Guénon -suite et fin- » du 13 /10 2013.)





















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