LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

mercredi 2 août 2017

L’ISLAM ET LE SIGNE ZODIACAL DE LA BALANCE II




Version revue et corrigée (juil. 2022) -1582










II

L’ISLAM

ET

LE SIGNE ZODIACAL DE LA BALANCE











    

 

« Voici pour eux un signe : la nuit dont nous dépouillons le jour comme on retire une peau. Ils sont alors dans les ténèbres. Le soleil qui chemine vers son lieu de séjour habituel : tel est le décret du Tout-Puissant, de Celui qui sait. La lune à laquelle nous avons fixé des demeures jusqu'à ce qu’elle revienne semblable à la palme desséchée. Le soleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour, chacun d'eux court sur son orbite. »

(Yâsîn ; 37- 40).

 

 

 

Dans la cosmogonie islamique, le Ciel des Tours zodiacales, (falak al-burûj) se déploie immédiatement au dessous du Piédestal divin (falak al-kursî). Cette sphère céleste représente le principe déterminant des douze Clefs sur l’ensemble des éléments du système astrologique : le Ciel des fixes (falak al-manâzil), c’est-à-dire le Zodiaque des constellations et les étoiles fixes comprenant les 28 Demeures (19), les sept Cieux planétaires et la dernière sphère, le lieu terrestre (al-‘ard), centre de l'univers identifié au Cœur du monde. Parmi les douze Signes du Zodiaque, quatre d’entre eux sont cardinaux, en raison de leurs correspondances avec les quatre directions spatiales, conformément à la croix des éléments ; dans l'ordre de production des Signes cardinaux, les éléments sont : le Feu, l'Eau, l'Air et la Terre. Ils sont suivis, respectivement et successivement, par les Signes fixes et les Signes mutables composant quatre rythmes en trois Mouvements (haraqât).

Si l’on envisage un cycle tel que celui de notre monde, le Bélier (hamel), en tant que Feu primordial, en représente l’origine et le principe « créateur ». A l'opposé du point vernal (premier degré du Bélier),  se situe le premier degré de la Balance qui rétablit l’équilibre rompu par l’Élan vital du Bélier. C’est pour cette raison que la tradition lui attribut l’ « Équilibre et la Temporisation ». Son élément est l’Air, de nature Chaude et Humide, alors que le Bélier est signé par le Feu, de nature Chaude et Sèche. Ils partagent la qualité active (failun), c'est-à-dire la chaleur, mais s’opposent sous le rapport de la qualité passive (mufailun) propre à la Balance, à savoir que l'humide est expansif tandis que le Sec est contractif.

l’Équilibre et la Temporisation s'expriment par la Justice et la Paix que l’Islâm a pour fonction de maintenir jusqu’à la fin du présent cycle ; en outre, selon Ibn ‘Arabî, la mission du Prophète Mohammad (‘a s) coïncide avec le Temps zodiacal de la Balance (mîzân) (20), où le Nom divin, al-Zahîr (l’Apparent), se retrouve conjoint au Nom divin al-Batîn (le Caché), conformément aux qualités divines inhérentes aux caractéristiques de ce Signe dans lequel trône Vénus (zhurah) « l’Apparent », de nature chaude et humide, et où Saturne (zuhl) « le Caché », de nature froide et sèche, y est en « Exaltation » (21). Sous le rapport des qualités élémentaires, la nature réceptive de l'humidité et diffusive de la chaleur propre à l'élément Air, s’accorde avec la spécificité intellectuelle de la umma ; dans le chapitre 12 des Futûhât al-Mekkiyyah, Ibn ‘Arabî parlant du Prophète Muhammad (‘a s), dit :

 « (...) Lorsque sa manifestation est apparue sous le Signe de la Balance (buruj al-mîzân) qui exprime l'équilibre dans le monde (kawn) et est facteur d'harmonie en raison de ses qualités chaudes et humides, elle s'est placée sous le statut lié à la “Vie dernière” (al-Akhir) jusqu’à l'entrée du Paradis et de l'Enfer. C'est pourquoi, la science dans cette communauté (umma) est plus importante que celles des précédentes. Il a été donné à Muhammad, (sur lui, la Grâce et la Paix) la science des Premiers (al-Awalîn) ainsi que celles des Derniers (al-Akhirîn), car c'est à cela que conduit la vérité essentielle de la Balance. Le dévoilement (kashf) y est spontané (isra‘) par rapport à ce qui était, sous la domination du Froid et de la sécheresse, dans le déroulement des communautés qui nous ont précédées, même si les êtres intelligents et les savants différaient de ceux d'aujourd'hui (...) ».

 

La course du Soleil, partie du premier degré du Bélier, ayant atteint la Balance, lieu du couchant et de la pleine Lune, représente le temps cyclique des traditions antérieures à l’avènement de l’Islam. Exprimant le « bilan » de ce cycle diurne, et revivifiant la spiritualité de l’Age d’Or (dont il est la première signature), Saturne, en exaltation dans ce Signe prends une importance particulière. De plus, selon l’interprétation du shaykh al-akbar, on peut comprendre qu’une « transmission de Lumière » de l’astre solaire vers l'astre lunaire s’effectue symboliquement dans ce lieu zodiacal ; la conjonction soli-lunaire qui renouvelle l’activité du centre des Sphères (c'est-à-dire l’axe vertical immuable) s’étend réalisée dans le Bélier, se manifeste à nouveau sous l’aspect de l’opposition à sa position initiale (22). C’est dans ce lieu du couchant que la lumière solaire se reflète sur l’astre lunaire qui se lève pour entamer  son cycle nocturne. Si l’on passe maintenant de la représentation d'une droite coordonnant horizontalement une succession de plans se rapportant aux falak, à celle du point se projetant au centre du cercle sur lequel va s’effectuer le cycle lunaire (dont le commencement correspondant à la conjonction exacte du Soleil et de la Lune) (23), nous pourrons envisager le Signe de la Balance en relation avec le cycle lunaire particulièrement déterminant dans le temps cyclique de l'Islam (24).

Le chemin de la Lumière divine  procédant de l’axe vertical est accessible pour les « combattants dans la voie d’Allâh » (fî sabi-Llâh) (25) par la « petite voie » (tariqa) : l’ensemble des degrés que doit parcourir l’initié (sulûk) représente par conséquent un support pour la prise de conscience de son unité selon sa soumission à l’égard du Commandement divin (amr) (26). Le terme al-sabil qui signifie la « voie étroite » est généralement mentionné dans le Coran en relation avec le jihad (27) ainsi qu'il est dit dans le verset suivant :

 « Dis : Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, un négoce dont vous craignez le déclin, des demeures où vous vous plaisez, vous sont plus chers qu’Allâh et son Prophète et la lutte dans le chemin d’Allâh : attendez-vous à ce qu’Allâh vienne avec son Commandement. Allâh ne dirige pas les gens pervers ». ( Al-Tawbah, 24.)

La répartition des 28 Demeures (manâzil), partant du point vernal,  partage in modus aequalis les 360° du parcours solaire en 12°51’26’’ chacune, soit un peu plus du tiers d’un Signe. Relativement aux Demeures, les positions des Maisons (buyût) qui se meuvent en 28 cycles lunaires d’environ 24 heures autour de chaque Nouvelle lune, sont inégales et reçoivent certaines significations par leurs correspondances analogiques avec les 28 Demeures. Leurs caractéristiques sont à mettre en relation avec les modalités de l'immanence dans le même rapport analogique que les Maisons de l'astrologie solaire peuvent avoir à l'égard des Signes zodiacaux (28).

Le point central de cette nouvelle représentation, dont l'axe équinoxial figure l'horizon astrologique, détermine le point vernal simultanément au point équinoxial opposé ; c’est par conséquent sur cet axe que s’achève la course solaire de l’arc diurne, correspondant précisément au terme de la 14e Demeure. La situation limite de cette Demeure, représentative du pouvoir de séparation des deux arcs, diurne et nocturne (manifestant le jour et la nuit, le masculin et le féminin, le lumineux et l’obscure etc.), rend encore plus manifeste l'assimilation de ce lieu céleste au Pouvoir divin (al-hukm al-ilahi) qui ordonne secrètement le monde. Cette Demeure (al-simak) occupant les 12 derniers degrés de la Vierge (sunbulah), par sa station déterminante, introduit les premiers degrés de la Balance. Outre son rapport avec le couchant (maghreb), elle coïncide également avec le début de la Pleine lune, période durant laquelle, selon Al-Bîrûnî, cet astre de nature humide revêt les caractéristiques de la chaleur dues à son maximum d’éclairement (29), ce qui  est conforme aux données élémentaires de la Balance. Il est remarquable que cette 14è Demeure, par sa situation intermédiaire entre le diurne et le nocturne, corresponde au quatrième Ciel, la Demeure d'Idriss, Cœur du monde, avec le Nom divin al-nûr (La Lumière) et avec la lettre nûn dont la valeur 50 souligne encore l'importance de ce secteur situé non seulement au milieu des Mondes mais également au milieu du Temps (30).

Le demi cercle de l’arc diurne parcouru par le Soleil (de 0° Bélier jusqu'à son point opposé) représente le temps cyclique des « communautés ayant précédé l'Islam » et coïncide avec le tracé de la lettre na occupant le quatorzième rang dans l'alphabet sanscrit mentionné par Guénon ainsi qu’au nûn (supérieur et lumineux) de l’arc diurne dont parle Ibn ‘Arabî (Fut., chap.30). L’entrée de l’astre solaire dans « la poitrine du temps » au premier degré de la Tour équinoxiale de la Balance qui correspond à l'avènement de l'Islam évoque immédiatement le dessin en demi-cironférence de la lettre nûn autour de son point central à partir des 180° de la Balance jusqu'au 360° du Poisson. Si l'on se situe sur cette 14e Demeure et que l’on projette un axe, passant par le centre du zodiaque, nous aboutissons au point opposé du tracé de la lettre nûn qui traverse tous les Signes, depuis la Balance  jusqu’au-delà des douze derniers degrés des Poissons (hût), correspondant à la 28e et dernière Demeure. Cet axe, qui se distingue de l’axe des Équinoxes (0° Bélier - 0° Balance), est à mettre en relation avec des déterminations d’ordre eschatologique que nous ne pouvouns aborder ici (31).

Pour la réalisation spirituelle, les significations générales attribuées aux manâzil prennent un sens précis car, en vertu de la correspondance entre le Macrocosme et le Microcosme, le transfert de la lumière effectué par l'astre nocturne sur les 360° de la Sphère zodiacale actualise les ouvertures spirituelles en relation avec chaque degré considéré en mode distinctif. Le Jihad al akbar concerne en effet l'orientation de tous les actes de l'initié durant son existence terrestre selon le décompte des minutes, des heures, des jours, des nuits, des semaines et des quinzaines contenus dans le mois lunaire :

« Sache que le mois (shahr), ici du point de vue essentiel, est le serviteur parfait (al-‘abdu al-Kâmil). Lorsque la lune qu'Allâh a disposé comme une lumière, et à laquelle il a donné un Nom parmi ses Noms, se déplace, c’est Allâh qui est visé (al-murâd) et non le corps [céleste] de la lune. Ainsi la lune en tant que corps (jurm) est un lieu de manifestation du Vrai (haqq) dans le Nom la Lumière (al-nûr) qui court ainsi dans les Demeures de son serviteur [c'est-à-dire dans le mois lunaire (shahr)], limitées au nombre de vingt huit » (Ibn ‘Arabî, Fut., chap. 71).

 

  

 

 

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Dans les Fûçûç al-hikam, Ibn ‘Arabî a transmis les secrets de la réalisation totale ; impossible par conséquent d’ignorer l’astrologie traditionnelle pour effectuer la « mise en activité » des 28 sphères de l’Astrologie lunaire. Nous savons qu’en l’absence de la rigueur infaillible de son fondement métaphysique, le ‘Ilm al-nujum, peut devenir un jeu stérile pour l’imagination et un facteur supplémentaire de confusion. Il reste que l’utilisation dévoyée des « brides » de cette science antique n’est en aucun cas une raison suffisante pour la délaisser aux spécialistes en tout genre. Une note de Guénon, extraite de L’homme et son devenir selon le Vedanta, confirme ce que nous disons ici :

 « Les phénomènes naturels en général, et notamment les phénomènes astronomiques, ne sont jamais envisagés par les doctrines traditionnelles qu’à titre de simple mode d’expression, comme symbolisant certaines vérités d’ordre supérieur ; et, s’ils les symbolisent en effet, c’est que leurs lois ne sont pas autre chose, au fond, qu’une expression de ces vérités mêmes dans un domaine spécial, une sorte de traduction des principes correspondants adaptée naturellement aux conditions particulières de l’état corporel et humain. On peut comprendre par là combien grande est l’erreur de ceux qui veulent voir du “naturalismeˮ dans ces doctrines, ou qui croient qu’elles ne se proposent que de décrire et d’expliquer les phénomènes comme peut le faire la science “profaneˮ, bien que sous des formes différentes ; c’est là proprement renverser les rapports et prendre le symbole lui-même pour ce qu’il représente, le signe pour la chose ou l’idée signifiée ».

 (Chap.XXI, p. 174 ; Éd. Traditionnelles 76.)

 


 

 

 

NOTES

 

 


 

(19) Cette hiérarchie dissipe la confusion entretenue par les partisans occidentaux du « Zodiaque des Constellations » (astrologie sidérale) qui s’érigent contre le « Zodiaque des saisons ». Comme le fait remarquer Titus Burckhardt, le « Zodiaque des Constellations » serait plutôt en conformité avec l’esprit de la cosmologie hindoue. Pour l’Islâm et les traditions médiévales du Livre intégrant l’Hermétisme, les douze Tours zodiacales régissent les 28 Demeures de la sphère céleste (al-manâzil al-falakiyyah), c’est-à-dire le « Ciel des fixes ». (Chap. 198 des Futûhât al-Mekkiyyah)

(20) Le « Temps de la Résurrection » commence avec l'Islam et I’« Avènement de la Balance » ; voir la traduction du chap. 12 des Futûhât al-Mekkiyya (Les Sept Étendards du Califat ; C.A. Gilis, chap. XXI, Éd. Traditionnelles). Ce « Temps zodiacal » est défini par Ibn ‘Arabî comme « La Poitrine du Temps ». Voir également : « Les mystères de la lettre Nûn » dont le symbolisme est mis en relation avec la 14e lettre de l’alphabet sanskrit, (chap. XXIII des Symboles de la Science sacrée, René Guénon, Éd. Gallimard). La Balance, seul Signe d'Air, Cardinal, Chaud et Humide, s’accorde pour le shaykh al-akbar, avec l’abondance de la science de la umma du Prophète Mohammad (‘a s). En effet, le Sec, tend vers la solidification tandis que l’Humide, de nature expansive, tend vers la solution et la fécondité.

 (21) D’un point de vue spirituel, l’ « Exaltation » est supérieure au « Trône » à l’inverse de ce qui est considéré dans la pratique de l’astrologie généthliaque et prédictionnelle.

 (22) Dans la science astrologique, l’aspect de la Conjonction de deux planètes est le principe de tous les autres aspects (Opposition, Trigone, Carré, Sextil, etc.) qui sont considérés comme dérivés et secondaires.

 (23) Sa localisation sur le point vernal (à 0°du Bélier) est la base astronomique de l'Astrologie lunaire. Notons que la conjonction exact soli-lunaire est impossible ; il faut en effet tenir compte des mouvements planétaires qui résultent nécessairement de l’activité d’un double foyer : « On peut donner ici comme exemple le mouvement des corps célestes, qui n’est pas rigoureusement circulaire, mais elliptique ; l’ellipse constitue une première “spécification” du cercle par dédoublement du centre en deux pôles ou “foyer” suivant certains diamètres qui jouent dés lors un rôle “axial” particulier, en même temps que tous les autres diamètres se différencient entre eux quant à leur longueur. Nous ajouterons incidemment à ce propos que, les planètes décrivant des ellipses dont le soleil occupe l’un des foyers, on pourrait se demander à quoi correspond l’autre foyer ; comme il ne s’y trouve effectivement rien de corporel, il doit y avoir là quelque chose qui ne peut se référer qu’à l’ordre subtil (…) » (Note 1, p. 136, chapitre XX du Règne de la Quantité et les Signes des Temps). On peut noter également qu’il y a là une indication pour l’interprétation du « Soleil noir » en astrologie mondiale.

(24) Trois ans avant la mort du Prophète Muhammad (‘a s), le calendrier soli-lunaire a été aboli pour le calendrier lunaire. Il était constitué d'un cycle de 24 ans et comprenait 9 embolismies soit un cycle de 297 lunaisons (l’embolismie est l'intercalation d'un mois dans le calendrier des grecs afin de rétablir la concordance de l'année lunaire avec le cours du soleil). Dans le Coran, le mois intercalaire est appelé al-nasiyyu (Al-Tawbah, 37). La prédominance de l'astre lunaire dans la civilisation arabo-islamique doit-être prise en considération pour l'interprétation cosmologique. Pour le système lunaire des 28 Demeures et ce qui se rapporte à l'Astrologie lunaire, voir Michel de Socoa, La Part de fortune, Éd. Traditionnelles ; Robert Zoller, La clé perdue de la Prédiction, les parts arabes en astrologie, Éd. Dervy-livre.

(25) C’est proprement la réalisation totale de l’Islâm par le moyen du Jihad al-akbar.

(26) Ceci est à mettre en rapport également avec la Domification qui se définit par le croisement de l’axe vertical reliant le Zénith au Nadir avec celui de l'Horizon. On retiendra qu’elle consiste dans le partage du Ciel en douze secteurs (ou Maisons) organisées selon les quatre directions spatiales indiquées par ces deux axes. En astrologie généthliaque, l’Ascendant correspondant au premier Signe, exprime la personnalité d'un être, ou la nature foncière d'un événement, mais, il faut tenir compte qu’en raison de son opposition et de sa complémentarité avec la Balance, sa manière d’être dans le monde sera indiquée par le Descendant (Maison VII ), analogue à cette dernière, qui correspond aux réactions concordantes (en tant qu’elles sont) « régulées » par les deux attributs de Justice et d’Équilibre. C’est en effet la Maison VII qui en représente ponctuellement toutes les significations qui se traduisent par les Associations, les Contrats, le Mariage, la Guerre et les conflits de toutes sortes ; c'est-à-dire, d’une façon générale, tout ce qui peut se trouver en rapport avec les diverses acceptions du terme jihad, que ce soit précisément, la « guerre juste », ou les efforts à déployer en vue d’entretenir les liens nécessaires pour une relation substantielle et spirituelle avec le monde. Dans le ‘Ilm an-nujûm, la VII est nommée azwajah, terme arabe signifiant les épouses. La Domification astrologique s’effectue au moyen du calcul de l’intersection de l’arc diurne et nocturne produit par le parcours de l’Ascendant selon son ascension droite (parallèle à l’équateur) avec la Méridien, déterminant ainsi douze cercles horaires, que l’on peut projeter et tracer à partir d’un lieu terrestre quelconque. Du point de vue de l’astrologie mondiale, la Domification de l’axe reliant l’Ascendant (Maison I – Bélier) au Descendant (Maison VII – Balance) permet d’interpréter la Maison VII comme significative des conquêtes de l'Islam.

(27) Une trentaine de fois sur les 68 mentions du terme jihad dans la Coran (inutile de préciser que le jihad dont nous parlons n’a absolument rien à voir avec le « jihadisme » des groupes armés et manipulés par les occidentaux en guerre postcoloniale contre les pays de tradition islamique).

 (28) Ces significations se rapportent au flux continuel des événements conditionnés par l’existence ; étant donné le déplacement du Soleil relativement au point vernal, les lunaisons rétrogradent progressivement dans des Signes différents, procurant ainsi aux Maisons de l'astrologie lunaire une pérégrination incessante. A cette course indéfinie correspond le devenir humain qui s'interprète alors en référence à la permanence des significations liées aux Demeures représentant autant de déterminations cosmiques.

(29) Voir le fasl 381 du Kitab al-tafhim li-awal'il sina 'ah al-tanjim* : « (...) Mais la nature lunaire est modifiée selon sa situation en quartiers en raison de la chaleur reçue par les rayons solaires. Comparée avec les saisons de l'année, la première semaine revient au printemps inclinant vers la chaleur et l'humidité. La seconde à l'été, inclinant vers la chaleur et la sécheresse. La troisième après l'opposition revient à l'automne, inclinant vers le froid et le sec. Et la quatrième revient à l'hiver, inclinant vers le froid et l'humidité ». La considération n'est valable ici que sous le rapport de la Qualité active ; la Qualité passive devant s'inverser puisque les burûj sont déterminés par le Soleil (3×4) et non par la Lune (× 28) comme c’est le cas pour les Demeures.

* Al-Bîrûnî : Livre des bases de la science astrologique.

(30) « L’année 1300 marque pour Dante le milieu de sa vie (il avait alors 35 ans), et elle est aussi pour lui le milieu des temps… » (René Guénon : chap. VIII, L’ésotérisme de Dante ; Éd. Traditionnelles, Paris 1939).

(31) Nous y avons fait allusion à la fin de la première partie ; les conditions déterminant ce qui pourrait advenir ou ne pas advenir (en tant que faits ponctuels) pour la fin de notre monde échappent aux points de vue humain et religieux limités à la conception des choses en référence aux faits passés (dits historiques).

 

 

 


 

ANNEXE

 

 

A propos du Signe de la Balance, Guénon écrit :

 « Le mot Tulâ, en sanscrit, signifie “balanceˮ, et il désigne en particulier le signe zodiacal de ce nom ; mais, d’après une tradition chinoise, la Balance céleste a été primitivement la Grande Ourse (1). Cette remarque est de la plus grande importance, car le symbolisme qui se rattache à la Grande Ourse est naturellement lié de la façon la plus étroite à celui du Pôle (2) ; nous ne pouvons nous étendre ici sur cette question, qui demanderait à être traitée dans une étude particulière (3). Il y aurait lieu d’examiner aussi le rapport qui peut exister entre la Balance polaire et la Balance zodiacale ; celle-ci est d’ailleurs regardée comme le “signe du Jugementˮ, et ce que nous avons dit précédemment de la balance comme attribut de la Justice, à propos de Melki-Tsedeq, peut faire comprendre que son nom ait été la désignation du centre spirituel suprême » (Le Roi du Monde, chap. X).

 

En note :

 

(1) La Grande Ourse aurait même été appelée “Balance de jadeˮ, le jade étant un symbole de perfection. Chez d’autres peuples, la Grande Ourse et la Petite Ourse ont été assimilées aux deux plateaux d’une balance. – Cette balance symbolique n’est pas sans rapport avec celle dont il est question dans le Siphra di-Tseniutha (le “Livre du Mystèreˮ, section du Zohar) : celle-ci est “suspendue dans un lieu qui n’est pas”, c’est-à-dire dans le “non-manifesté”, que le point polaire représente pour notre monde ; on peut d’ailleurs dire que c’est sur le Pôle que repose effectivement l’équilibre de ce monde.

 

(2) La Grande Ourse est, dans l’Inde, le sapta-riksha, c’est-à-dire la demeure symbolique des sept Rishis ; ceci est naturellement conforme à la tradition hyperboréenne, tandis que, dans la tradition atlante, la Grande Ourse est remplacée dans ce rôle par les Pléiades, qui sont également formées de sept étoiles ; on sait d’ailleurs que, pour les Grecs, les Pléiades étaient filles d’Atlas et, comme telles, appelées aussi Atlantides.

 

(3) Il est curieux de noter aussi, en connexion avec ce que nous avons dit plus haut de l’assimilation phonétique entre Mêru et mêros, que, chez les anciens Égyptiens, la Grande Ourse était appelée la constellation de la Cuisse. »

 

 


 

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Extrait du commentaire signé  T. de l’Archéomètre de Saint-Yves d’Alveydre, publié dans La Gnose (n° 9, Juillet-Août, année 1910) :

 

« Les quatre triangles dont nous venons de parler sont ceux des quatre éléments : le premier, dont le sommet est en haut, est le triangle de Terre ; le second, dont le sommet est en bas, le triangle d'Eau ; le troisième, dont le sommet est à gauche, le triangle de Feu ; et enfin le quatrième, dont le sommet est à droite, le triangle d'Air […]. Les douze signes du Zodiaque correspondent trois par trois aux quatre éléments pris dans l'ordre suivant : Feu, Terre, Air, Eau. Ces douze signes sont les domiciles des sept planètes ; chaque planète a un domicile diurne et un domicile nocturne, sauf le Soleil et la Lune qui n'ont qu'un seul domicile chacun. Le Soleil étant considéré comme essentiellement diurne, et la Lune comme essentiellement nocturne, les planètes diurnes et nocturnes alternent régulièrement sur le parcours de la circonférence. On voit que les triangles de Feu et d’Air contiennent toutes les planètes diurnes, et que les triangles de Terre et d’Eau contiennent toutes les planètes nocturnes ; il importe de remarquer que ces derniers sont justement les deux triangles principaux. »

 

 

 

 








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