CALLIGRAPHIE KOUFIQUE EN CROIX
DU
NOM MOHAMMAD
Le Nom Mohammad
Le dessin de cette calligraphie est
formé par le nom du Prophète Muhammad qui s’inscrit dans les quatre directions
à partir du centre comme les quatre fleuves du « Paradis terrestre »*. Chacun des côtés de cette calligraphie a pour valeur 19,
nombre qui multiplié par lui-même, est égal à 361, c’est-à-dire une somme
équivalente aux 360° du cercle auxquels s’ajoute l’unité de son centre**.
* On distingue également le nom du calife Siyyidî ‘Alî dans
la continuité du nom Muhammad.
**Cette équivalence numérique symbolise la perfection de
la Totalité universelle. Guénon précise la correspondance entre le commencement
et la fin d’un cycle en indiquant que le cercle remplacé par le carré exprime
« la réalisation de ce que les hermétistes désignaient symboliquement
comme la “quadrature du cercle” » ; et concernant les formes circulaire et
carrée : elles « se rapportent respectivement au symbolisme du Paradis
terrestre et à celui de la Jérusalem céleste (…) ».
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Les quatre droites partant du centre
forment la croix polaire du swastika
(figure 1) relient ensemble trois « enceintes » nettement visibles
dans la décomposition en trois stases des figures ci-dessus.
Dans la première figure, les quatre mîm disposés en quartiers, entre les
droites en croix qui ordonnent la composition du Nom Muhammad, sont
assimilables aux
«
canaux, par lesquels, l’enseignement de la doctrine traditionnelle se
communique de haut en bas, à partir du grade suprême qui en est le dépositaire,
et se répartie hiérarchiquement aux autres degrés » (R. G.).
Cette disposition en croix évoque les états
multiples de l’être et correspondant à autant de degrés d’initiation. Par sa
composition en trois enceintes, elle évoque également les “trois mondes” (trimurti) ; les trois cercles
célestes** ; les degrés hiérarchiques de l’Existence, etc.
**« les trois cercles célestes sont parfois représentés
comme autant d’enceintes concentriques entourant le Mêru, c’est-à-dire la Montagne sacrée qui symbolise le “Pôle” ou
l’“Axe du Monde” » (R. G.).
Le nombre 19 exprime le rapport
existant entre l’unité et le dernier nombre de la série décimale qui est celui
de la périphérie dont la mesure définit le cercle à partir du point central.
En outre, 19 est la valeur des termes Wâhad et Wujûd qui servent à désigner l’Unité de l’être (Wahdât al-wujûd). Par conséquent, il exprime également l’immanence des
attributs divins par les 7 planètes auxquelles doivent s’ajouter les 12 Signes
du Zodiaque (7+12). C’est aussi le nombre des lettres de la formule bismillah ar-Rahman ar-Rahîm, et celui des 19 gardiens du Paradis, de ce bas-monde et de
l’enfer, comme le signale une étude intitulée « Quelques aspects de la matrice
miraculeuse des attributs divins » dans laquelle, M. Abdelbaqi Meftah analyse
un “carré magique” (dont la valeur de chacun des côtés est 10) contenant les 99
Noms d’Allâh et celui de Son Prophète*.
* La somme des valeurs numériques des noms contenus dans
chaque ligne, colonne ou diagonale de ce “carré magique” est égale à 3394,
nombre dont l’addition de ses quatre chiffres est égal à 19 (3+3+9+4=19) ;
voir la revue Horizons maghrébins, numéro de janvier 1999.
Le Nom ‘Alî
Les quatre mîm de la première figure figurant sur chacun des quatre côtés de
l’enceinte extérieure* se prolongent par le nom de Sayyidina ‘Alî, le quatrième
calife rashidûn qui fut désigné pour
succéder au califat de ‘Uthmân.
Ce prolongement s’accorde avec la
légitimité de S. ‘Alî mentionné par le Prophète (‘a s) selon ces termes :
« Désormais, celui qui me reconnait pour son maître (mawlâhu), pour lui, ‘Alî est son
maître »**.
Nous arrêterons là notre commentaire en
faisant remarquer avec Fulan*** que la dix-neuvième lettre de l’alphabet arabe est le qâf, initiale de Qutb, qui signifie « Pôle » en arabe, ce qui vient
encore souligner le caractère polaire de cette calligraphie mis en évidence par
les figures de notre décomposition graphique.
* la seconde lettre mîm
de mohammad est une lettre redoublée.
** La désignation
(nass) de S. ‘Alî comme son représentant (khalife) ne fut jamais révoquée. Voir aussi le chapitre de la
traduction du ( ) de Deladrière ; La Profession de foi, Ed. Sinbad, Paris
19
***Voir le numéro 116 de VLT
dans lequel Fulan prolonge ce commentaire selon le symbolisme maçonnique (le texte de Fulan est mis en ligne sur ce blog dans le "message" du 10/01/2016).
***
Salat al-mashashîyyah, |
Voir la traduction annotée de la Salat al-mashashîyyah par Titus Burckhardt,
insérée dans Symbole Recueil d’essais,
ouvrage posthume publié aux éditions ARCHÈ Milano en 1980.
Le soufi marocain ‘Abd al-Salâm Ibn
Machîch vécut isolé sur une montagne au Maroc. Son renon s’était répandu, de
son vivant, dans le monde islamique tout entier. A cette époque, Abû al-Hasan
al-Shâdhilî, dans le but de trouver le Qutb, suivait les enseignements d’un Shaykh
nommé Abû al-Fath al-Wâsitî. Ce dernier lui conseille de se rendre au Maroc
pour rencontrer ‘Abd al-salâm Ibn Machîsh de Fès qui était retiré dans le Rif
sur la montagne « Jabal ‘Alâm ». Lors de leur première rencontre, le
maître lui demanda d’accomplir le Ghusl (la
grande ablution) ; quand Abû al-Hasan se fut exécuté, il lui demanda de
recommencer ; la troisième fois, Al-Shâdhilî dit : « Je me
purifie de toutes les connaissances que j’ai acquis auparavant ».
‘Abd al-Salâm Ibn Machîch « mourut
en l’an 1228 de l’ère chrétienne, dans son ermitage sur le mont al-‘Alam, du
massif rifain ; son tombeau sur la cime de cette montagne est un des lieux
de pèlerinage les plus vénérés de tout le Maghreb.
On ne possède de lui qu’un seul texte,
sa célèbre prière sur le Prophète que l’on récite dans toutes les confréries de
filiation shâdhilite, et qui est comme un résumé de la doctrine soufique de
l’Homme universel (al-insân al-kâmil).
Rappelons que toute prière sur le
Prophète se réfère implicitement à cette in jonction coranique :
« Dieu et Ses Anges bénissent le Prophète ; ô qui croyez, bénissez-le
et souhaitez lui la paix » (XXXIII, 55) » (T. Burckhardt).
Silsilah de la tariqah shâdhiliyyah |
L’Imâm Abû-al-Hasan al-Shâdhilî, le
fondateur de la tariqah Shâdhiliyyah, occupe le 19ème rang dans la silsilah :
JIBRÎL – 1 Mawlânâ sayyidinâ MOHAMMAD (‘as), H. 11 ; 632* – 2 ‘Alî, H. 30 – 3 Hasan, H. 60 – 4 Hassan
al-Basrî, H. 110 – 5 Habîb al ‘Ajamî, H. 157 – 6 Dâwûd al-Tâ’î, H. 162 – 7 Ma‘rûf
al-Karkhî, H. 199 – 8 Sarî al-Saqatî, H. 253 – 9 Abû Qâsim al-Junayd, H. 298 –
10 Abû Bakr al-Shiblî, H. 334 – 11 Abû Faraj al-Tamîmî – 12 Abû Faraj al-
tarasûsî – 13 Abû ‘Alî bin Yûsuf al-Hikkârî – 14 Sa‘id al-Mubârak – 15 ‘Abd
al-Qâdir al-Jîlânî, H. 571 – 16 Shu‘ayb Abû Madyan, H. 589 – 17 ‘Abd al-Rahmân
al-Madanî – 18 ‘Abd al-Salâm Ibn Machîsh, H 625 – 19 Abû al-Hasan al-Shâdhilî,
H. 656 ; 1258*.
*Selon
l’ère chrétienne.