LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

mercredi 28 juin 2017

L’ISLAM ET LE SIGNE ZODIACAL DE LA BALANCE I




Version revue et corrigée (juin 2022) - 620-



 

 

 « C'est Lui qui a fait du Soleil une clarté et de la Lune, une lumière et lui a décrété des Demeures afin que vous sachiez compter les années et calculer le temps. Allâh n'a créé cela qu'en toute Vérité. Il dispose les signes pour les gens qui savent. » (Yûnus, 5.)

 

 

 

Les six directions de l’espace

 

La connaissance du langage symbolique de l’Astrologie traditionnelle repose sur la connaissance du système astronomique. Dans l'exposé qui va suivre, nous avons mis de côté les bases techniques de cette science, supposant que l’approfondissement de la cosmologie en général et de l’Astrologie en particulier concerne toute personne intéressée par les sciences traditionnelles (1).

 On sait que le Soleil dans l’Hermétisme est représenté par un cercle avec un point au centre ; ce signe est utilisé également pour symboliser l'Or dans la tradition hermétique. Le centre du cercle est le Principe par lequel se déploient et s'organisent tous les éléments constitutifs du cosmos. Si l’on considère cette figure selon les trois coordonnées que Guénon a exposé dans Le Symbolisme de la Croix, le point central représente l’axe vertical à partir duquel se déploient perpendiculairement l’ensemble des plans horizontaux ; l’application astrologique consiste en ce que l’un quelconque de ces plans, indéfiniment extensible, intègre toutes les possibilités d’un cycle tel que celui d’une révolution solaire. Il se définit géométriquement par une circonférence correspondant à l’Écliptique du système astronomique dont dépend l’Horizon horoscopique de la Domification (2). Pour actualiser effectivement la révolution solaire sur l’Écliptique, le point central s’affirme simultanément par sa projection sur deux positions opposées l’une à l’autre, produisant une « dualité cosmique » qui détermine le point vernal à 0 degré du Bélier, point de départ du cycle, et une seconde position, à 180 degrés, sur le seuil du Signe de la Balance (3). Il se produit alors une bipolarisation qui définit l’axe équinoxial, reflétant, en mode d’ampleur, le principe transcendant de l’axe vertical de la croix figuré astrologiquement par l’axe solsticial du Cancer et du Capricorne.

L’axe reliant les deux pôles équinoxiaux est une première détermination directionnelle qui a pour fonction de mesurer l’espace effectué par le Soleil suivi des six autres planètes (4). L’évolution perpétuelle des planètes sur l’Écliptique fait que chacune d’elles accomplit un cycle annuel complet qui commence avec l’axe Bélier-Balance et s’achève avec l'axe Vierge-Poissons. L’ensemble des six axes reliant deux à deux tous les Signes du Zodiaque inclu toutes les positions du Soleil que nous pouvons représenter comme les occupant simultanément, ou successivement, c’est-à-dire selon une variation continue dont la mesure temporelle s’effectue spatialement sur 360 degrés (5). Ces six axes, dépendant des « six directions de l’espace » (6), se composent chacun de deux Signes zodiacaux opposés et complémentaires ; ils manifestent un aspect qualitatif particulier dont la totalité détermine tous les états de l’être contenus en mode successif dans un cycle tel que celui de l’année solaire. Le parcours des sept planètes sur l’Écliptique se déroule par conséquent, en douze périodes qualifiées selon la hiérarchie des trois Règnes : minéral, végétal et animal - l’état humain en étant la synthèse -, correspondant avec la cadence des trois « mouvements », Cardinaux, Fixes et Mutables.

 Selon Ibn‘Arabî :

 « Le premier Ange qu’Allâh a créé est conforme à la Balance, et la nature de sa Maison, qui est sa part dans cette sphère, est Chaude et Humide. [Allâh] l'a investi du Pouvoir dans le monde de la formation durant six mille ans, puis il a fait transiter (yantaqilu) le Pouvoir (al-hukm) vers un autre [de ses Signes] jusqu'à ce qu'il revienne à lui. Il reste connu [durant cette période] et il s'agit de la première sphère qui s'est tournée (dâra) dans la condition temporelle et dans laquelle commença “les jours” [non encore distingués] par le Jour et la Nuit. Le premier mouvement du Temps commença dans cette sphère et celle-ci a d'ores et déjà tourné au temps du Prophète (Sur lui la Grâce et la Paix) - et c’est pour cette raison que l'Envoyé d’Allâh (Sur lui la Grâce et la Paix) a dit : Certes, le Temps a tourné et est revenu à sa Forme première au jour où Allâh l’a créé, et Il a placé dans les mains de cet Ange Généreux (al-karim) (7) la clé de la création des états transitoires et des modifications et [qui est celle] du temps dans lequel Allâh a créé le Ciel et la Terre et dans lequel il fit apparaître (pour la première fois ahdatha) la succession des nuits et les jours, et il est Mobile (8).

Le deuxième Ange est conforme au Scorpion (9) dont la Maison Froide et Humide est sa part dans cette sphère. Allâh l'a investi de Son Pouvoir dans le monde de la formation durant cinq mille ans pour chacun de ses cycles. Allâh a placé dans ses mains la création du Feu (infernal) et il est [un Signe] Fixe.

Le troisième Ange venant ensuite est conforme au Sagittaire dont la Maison Chaude et Sèche est sa part dans cette sphère, [Allâh] l'a investi du Pouvoir dans le monde de la formation durant quatre mille ans pour chacun de ses cycles et il est l'ange Généreux qui détient dans ses mains les brides des Corps de Lumière et de Ténèbre et Il [Allâh] a déposé dans ses mains la clef de la création des plantes.

Le quatrième Ange qu’Allâh a créé est conforme au Capricorne dont la Maison Froide et Sèche est sa part dans cette sphère. Il l'a investi du Pouvoir dans le monde de la formation durant trois mille ans et cet Ange est Mobile (Cardinal), et Allâh Le Très-Haut a placé dans ses mains la clé de la nuit et du jour.

Le cinquième Ange qu’Allâh Le Très-Haut a créé est conforme au Verseau et il a rendu Chaude et Humide la nature de sa Maison qui est sa part dans cette sphère. Il a instauré sa souveraineté pour un cycle de deux mille ans. Il est l'ange Généreux, Fixe, [et il a comme vertus] Patient et Vénérable. Il [Allâh] a placé dans ses mains la clé des esprits.

Le sixième Ange qu’Allâh a créé est conforme au Poisson et il a rendu (ja'ala) Froide et Humide la part de cette sphère. Il [Allâh] a instauré son cycle pour mille ans et lui a donné la direction des Corps lumineux et ténébreux en partage avec l'Ange de ces Corps et il a placé dans ses mains la clef de la création des animaux.

Le septième [Ange] qu’Allâh a créé est conforme au Bélier et il a fait en sorte que cette part, dans cette sphère, soit Chaude et Sèche et a instauré son cycle pour douze mille ans. Cet Ange est Mobile (Cardinal) et [Allâh] a placé dans ses mains la clé de la création des accidents et des formes.

Le huitième Ange qu’Allâh Le-Très-Haut a créé est conforme au Taureau. Il [Allâh] a fait en sorte que sa part dans cette sphère soit Froide et Sèche et il a instauré son cycle pour onze mille ans. C’est un Ange qui possède [comme vertu] la Patience et la Vénérabilité (hîbah), et lui revient l'acte du Samarî qui “fabriqua” (‘amala) le veau et crut voir en lui [lorsqu'il le vit] le Dieu de Moïse (sur Lui, La Paix) (10), ainsi qu'il est dit dans un long hadîth, mais ce n'est pas le lieu d'en parler. Il [Allâh] a placé dans ses mains la clé de la création du Paradis et de l'Enfer.

Le neuvième Ange qu’Allâh Le-Très-Haut a créé est conforme aux Gémeaux (taw'amaîn). [Allâh] a placé sa part dans cette sphère Chaude et Humide, et a instauré son cycle pour dix mille ans. Il a [l'Ange] en partage, [la Régence] avec l'Ange des Corps (al-ajsâm), et [Allâh] a placé dans ses mains la clé de la création des métaux.

Le dixième Ange qu’Allâh -Le-Très-Haut a créé est conforme au Cancer. Il a déposé sa part dans cette sphère Froide et Humide et Il [Allâh] a instauré son cycle pour neuf mille ans et cet Ange est Mobile. Et Il [Allâh] a placé dans ses mains la clef de la création du monde (al-dunya).

Le onzième Ange qu’Allâh Le Très-Haut a créé est conforme au Lion. Il [Allâh] a déposé sa part dans cette sphère Chaude et Sèche et il a instauré son cycle pour huit mille ans. Il est l'Ange Généreux et il possède [comme vertu] la Patience et la Vénérabilité (hîbah) qui l'élève.

Le douzième Ange qu’Allâh Le Très-Haut a créé est conforme à la Vierge. Il [Allâh] a déposé sa part Froide et Sèche et a instauré son cycle pour sept mille ans. Il [le douzième Ange] a en partage avec l'Ange des Corps et il a en propre plus particulièrement [la gestion] des corps humains. Ainsi, le monde de la Formation est terminé » (‘Uqlat al mustawfiz).

 

Titus Burckhardt voit dans les douze fonctions angéliques autant de « correspondances devant être comprises à partir des reflets du terrain intellectuel dans la nature du cycle et suivant la perspective de la production des trois mondes » en relation avec les déterminations des Signes zodiacaux. Ces trois mondes, présent, futur et intermédiaires (barzakh) sont, pour Ibn ‘Arabî, trois « mouvements » ou « orientations principielles de l’Intellect premier » ou encore trois états qui se succèdent en quatre temps dans le cycle des 12 Signes. Les Signes Cardinaux (munqalib) sont, dans l’ordre de Signes : le Bélier, le Cancer, la Balance, le Capricorne ; les Signes Fixes (sakûn) : le Taureau, le Lion, le Scorpion, le Verseau ; les Signes Mutables (dhû ishtirâh) : les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire, les Poissons. Pour résumer, selon Burckhardt commentant le shaykh al-akbar, l’orientation spirituelle régissant le monde supérieur est attribué aux Signes Fixes ; le développement des états de notre monde, aux Signes Cardinaux ; le monde intermédiaire (barzakh) et les différents règnes naturels (métaux, plantes, animaux et l'homme qui en représente la synthèse), aux Signes Mutables (synthétiques ou doubles). L'auteur précise encore que les quatre Signes Mutables synthétisent « l'immutabilité spirituelle et l'expansivité psychique dans le composé corporel – à l’instar de la production du sel alchimique par l’union du souffre et du mercure » (11). Le caractère commun des quatre Signes Mutables est la capacité de transformation nécessaire pour passer à la triplicité suivante selon la modalité de leurs éléments respectifs (12).

Dans le texte d'Ibn ‘Arabî, l’énumération des douze « Tours zodiacales » (burûj) (13) s’ordonne à partir du premier Ange qui est celui de la Balance ; c'est par la détermination cardinale de celle-ci que la condition temporelle de notre dernier cycle va en mesurer qualitativement l'espace. Cette qualification agit naturellement sur les états et les modifications transitoires que l'être sera amené à affronter durant son séjour terrestre, l’axe des équinoxes représentant, comme nous venons de le voir, le plan de réfraction des réalités supérieures pour notre monde (14). La distinction du cycle nocturne et diurne, qui sert de base à l’astrologie lunaire, a son origine astronomique dans le secteur de la Balance, opposé au point vernal,  dont le temps cyclique est évalué à 6000 ans, c'est-à-dire à la valeur 6, moitié des 12 (mille années), que totalise le Signe du Bélier (15). Le départ du cycle zodiacal envisagé à partir de la Balance n’est généralement guère compris. Il suffit pourtant de considérer l'Unité fondamentale symbolisé par l’axe vertical qui se projette simultanément dans la complémentarité bipolaire de ce premier axe Bélier-Balance, symbolisant l'équilibre parfait de la Possibilité universelle reflétée dans l'ordre manifesté. Considérer l’axe des équinoxes à partir du Bélier ou de la Balance signifie que l'Unité (ahadiyyah), l’« Invariable milieu » du système, permet le mouvement des révolutions planétaires à travers les douze Signes sur la mesure des 360° du cercle écliptique correspondant, par exemple, à un grand cycle tel que celui de notre humanité ou un cycle secondaire (de 180°) si l’on part de la Balance (16).

Dans le parcours du cycle commençant avec le Bélier, le passage dans la Tour zodiacale de la Balance coïncide avec un « seuil » qui est la limite séparant la réalisation des « Petits Mystères » (17) de celle des « Grands Mystères » (18). Ainsi, les significations de la 14e Demeure, précédant immédiatement la Balance (et la déterminant par là même), signent les réalités spirituelles cachées dans le secret du « Sceau de la Prophétie » ; elles préfigurent la Descente spirituelle d’un nouveau cycle, en l’occurrence celui de l’Islâm, tandis que celles de la 28e Demeure symbolisent tout ce qui est en relation avec le « Sceau de la Sainteté mohammadienne », préfigurant quant à elle, la fonction du Mahdî qui s’achèvera à la fin de notre cycle humain.


(À suivre)










NOTES

 

 

 


 (1)  La cosmologie en relation avec le système zodiacal a été abordé par Guénon, ces notions sont donc suffisamment connues ; d’autre part, « tout ce qui est dit théologiquement des anges peut être dit métaphysiquement des états supérieurs de l’être, de même que, dans le symbolisme astrologique du moyen âge, les “cieux”, c’est-à-dire les différentes sphères planétaires et stellaires, représentent ces mêmes états, et aussi les degrés initiatiques auxquels correspond leur réalisation. » (L’Ésotérisme de Dante, pp. 10 et 58-61). L'utilisation du système astronomique, selon des intentions prédictionnelles, relevant de l’ « astromancie » n’est pas prise en considération dans la présente étude. Nous recommandons à toutes fins utiles les Clés spirituelles de l'astrologie musulmane (Titus Burckhardt, Arche Milano, 1983) ; Métaphysique de l'Astrologie (Daniel Giraud, Veyrier, Paris, 1990); Abdelbaqî Meftah , Les Clés ontologiques et coraniques des Fuçûs al-Hikam (traduction D. Tournepiche, Ed. Arma Artis, 2011).

 (2) L’écliptique est une bande large d’environ 30 degrés sur laquelle toutes les planètes du système solaire effectuant leurs révolutions déterminent la mesure et le déroulement de tous les cycles, du plus grand, qui comprend une révolution complète des 360 degrés du Zodiaque, au plus petit, compris dans les 28-29 jours d’une révolution lunaire ; voir Michel de Socoa, Les grandes conjonctions (Éd. Traditionnelles, Paris 1975).

 (3) C’est le premier principe symbolisé par l’axe de l’Equateur. Le point central dans notre représentation demeure immobile et indépendant du cercle représentant le lieu astronomique, c’est-à-dire l’écliptique, sur lequel les planètes du système vont effectuer leurs révolutions. Ce point central se déployant du Zénith au Nadir correspond à l’axe vertical de la croix dont les pôles sont ici le Milieu du Ciel et le Fond du Ciel.

 (4) Elle se manifeste dans le mouvement de la production des Signes : Les trois axes, successivement, Cardinaux, Fixes et Mutables sont mis en relation par Burckardt avec le Mondus imaginalis.

 (5) Les 360° totalisent 21 600 minutes soit 1 299 000 secondes ; la variation d'un degré sur le cercle écliptique correspond à environ 48 heures (On doit tenir compte d’une légère modification selon le pas journalier du Soleil, de la Lune, de Vénus et Mercure).

 (6) « (…) l’être a vers son extérieur six côtés (correspondant aux six directions de l’espace dont il occupe le centre), et le nombre six possède la perfection car il est le premier nombre parfait (de la série des nombres entiers) parce que son sixième, son tiers et sa moitié font six (autrement dit, ce nombre est égal à la somme de ses diviseurs : 1 + 2 + 3 = 6)… » (Futûhat, chap. 362 - cité en note par Michel Vâlsan  dans sa traduction de l’Épitre sur les facettes du cœur, d’Ibn ‘Arabî (Risâlah fî awjuhi-l-qalb).

 (7) al-Karîm signifie à la fois noble et généreux.

 (8) mutaharrik : Mobile, c’est à dire qui se meut par lui-même ou encore Cardinal. Dans le texte, ce terme qualifie l'Ange selon la Forme de la Balance.

 (9) La formulation en arabe est simplement : «  Le deuxième Ange que Dieu a créé est sur le Signe du Scorpion », c'est-à-dire qu'il régit ce Signe. Nous avons traduit par l'Ange selon la forme de... suivi du Signe en question.

 (10) Il y a ici une allusion au processus de l'identification de l'être avec la manifestation, ce qui est conforme à la signification cosmogonique du Taureau.

 (11) Les clefs de l'Astrologie musulmane, (pp. 25-29), et : F. Schuon, L’Oeil du Cœur, ch. III, Gallimard, 1950.

 (12) L’« Imagination créatrice » provient du « mode mutable » qui manifeste la capacité plastique du Mondus imaginalis .

 (13) Toutes les traductions françaises du Coran commettent la même erreur en traduisant par Les Constellations  la Sourate Al-Burûj, qui signifie précisément « Les Signes zodiacaux ». Le terme de Constellation est d’autant plus mal choisi qu’il ne désigne pas exclusivement le « Zodiaque des fixes ».

 (14) Allâh a « lancé » les cycles diurnes et nocturnes dans le Temps de la Balance « En arrachant la nuit du jour comme on arrache une peau, jetant ainsi les ténèbres comme un voile. » (Yâsîn, 37). C’est effectivement avec l’axe des équinoxes qu’apparait la dualité ; voir à ce sujet l’article de Guénon « Les deux nuits » (intégré dans l’ouvrage posthume Initiation et Réalisation spirituelle Ed. Traditionnelles, 1953).

 (15) Le Signe du Bélier totalise 12 000 années ; si l'on additionne successivement les 11 000 du Taureau, les 10 000 des Gémeaux et ainsi de suite jusqu’aux 1 000 des Poissons, nous obtenons 78 000 années, soit environ trois Précessions des équinoxes. Selon la théorie des cycles, une Grande Année est de 12 960 ans et le Manvantara en contient 5. La durée cyclique des 12 burûj, selon Ibn 'Arabî, correspond approximativement au total de 6 Grandes Années, c'est-à-dire 77 760 ans. Par ailleurs, la régression progressive de 1 000 années par Signe correspond à l’accélération progressive du temps durant le déroulement cyclique.

 (16) La réalisation spirituelle, ou plus précisément, l’Identité suprême qui en est l’objet ultime n'est ni ascendante, ni descendante, mais une Réalité indivisible Une et Absolue, c'est-à-dire Universelle. A ce degré (qui, en réalité, est un « non-degré »), il n’est même plus question de réalisation qui comporte encore, dans son ordre, la dualité de celui qui réalise et de ce qui est réalisé. La prise de conscience dont il est question ici se saisit directement, elle-même par elle-même ; son effectivité est immédiate, sans association (shirk) et non localisable. Ainsi, on peut dire que, de même que le Ciel du Soleil est situé au centre des sphères (aflâk), de même, la Lumière (al-nûr), reçue et portée par la Lune, symbolisant le Principe, demeure immobile dans « le Cœur secret du Seigneur des mondes » (le Mystère des mystères, sir al-asrâr). L’Identité suprême ne se présente donc, selon les deux phases, ascendante et descendante, que relativement à la manifestation de la condition humaine, de la même façon que, relativement à la position que nous occupons actuellement dans notre espace local, le soleil semble se lever ou se diriger vers son couchant bien qu’il soit parfaitement immobile.

 (17) Selon l'historien Julien, les Grands Mystères étaient célébrés vers l'équinoxe d'automne, lors du passage du Soleil dans la Balance. Quant aux Petits Mystères, ils avaient lieu vers l'équinoxe de printemps (alors que le Soleil transite dans le Bélier) : « Il est juste de rendre un culte solennel au dieu qui s'éloigne et de lui demander qu’il nous préserve de la puissance impie et ténébreuse » (Julien contre Heraclius, p. 75, note 28 et p. 68, note 12 ; Sallustre le philosophe, Mario Meunier, Éd. Véga, Paris 1931)

 (18) Par conséquent, les « Grands Mystères » sont en correspondance avec le cycle de la Balance et avec celui de la Lune (descendante), allant de la 14e Demeure à la 28e

 

 

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ANNEXE


 

Le Signe de la Balance, Diurne, (masculin, impair), est le seul Signe Cardinal, déterminé par l’élément Air, premier élément produit dans l’Ether (Akasha). Dans l’article inachevé, « Les conditions de l’existence corporelle »*, Guénon avait entreprit un commentaire cosmologique à partir du Samkhya et défini la production de l’élément Air. Considérant ce texte, C. A. Gilis prétend que l’auteur de La Grande Triade aurait été embarrassé pour le terminer en raison de l’importance majeure que tient l’élément Eau dans la tradition islamique. Cette assertion résulte d’une confusion de plan entre la production des éléments conditionnant l’existence corporelle et la constitution interne de la Révélation coranique. Ses propos hasardeux ne tiennent pas compte du rigoureux processus cosmogonique décrit par Guénon. C’est bien, en effet, par l’élément Air que l’Islâm, en tant que forme traditionnelle, descend dans notre cycle terminal par le Signe de la Balance inaugurant un cycle secondaire de nature récapitulative et sigillaire :

 « Âkâsha, l’Éther, qui est considéré comme l’élément le plus subtil est celui dont procèdent tous les autres (formant, par rapport à son unité primordiale, un quaternaire de manifestation), occupe tout l’espace physique, ainsi que nous l’avons dit (1) ; pourtant ce n’est pas immédiatement par lui que cet espace est perçu, sa qualité particulière n’est pas l’étendue, mais le son ; ceci nécessite quelque explication. En effet, l’Éther, envisagé en lui-même, est primitivement homogène ; sa différenciation, qui engendre les autres éléments (en commençant par l’Air), a pour origine un mouvement élémentaire se produisant, à partir d’un point initial quelconque, dans ce milieu cosmique indéfini. Ce mouvement élémentaire est le prototype du mouvement vibratoire de la matière physique ; au point de vue spatial, il se propage autour de son point de départ en mode isotrope, c’est-à-dire par des ondes concentriques, en vortex hélicoïdal suivant toutes les directions de l’espace, ce qui constitue la figure d’une sphère indéfinie ne se fermant jamais. Pour marquer déjà les rapports qui relient entre elles les différentes conditions de l’existence corporelle, telles que nous les avons précédemment énumérées nous ajouterons que cette forme sphérique est le prototype de toutes les formes : elle les contient toutes en puissance, et sa première différenciation en mode polarisé peut être représentée par la figuration de l’Yn-yang, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte en se reportant, par exemple, à la conception symbolique de l’Androgyne de Platon.

Le mouvement, même élémentaire, suppose nécessairement l’espace, ainsi que le temps, et l’on peut même dire qu’il est en quelque sorte la résultante de ces deux conditions, puisqu’il en dépend nécessairement, comme l’effet dépend de la cause (dans laquelle il est impliqué en puissance) (2) ; mais ce n’est pas le mouvement élémentaire, par lui-même, qui nous donne immédiatement la perception de l’espace (ou plus exactement de l’étendue). En effet, il importe de bien remarquer que, quand nous parlons du mouvement qui se produit dans l’Éther à l’origine de toute différenciation, il ne s’agit exclusivement que du mouvement élémentaire, que nous pouvons appeler mouvement ondulatoire ou vibratoire simple (de longueur d’onde et de période infinitésimales), pour indiquer son mode de propagation (qui est uniforme dans l’espace et dans le temps), ou plutôt la représentation géométrique de celui-ci ; c’est seulement en considérant les autres éléments que nous pourrons envisager des modifications complexes de ce mouvement vibratoire, modifications qui correspondent pour nous à divers ordres de sensations. Ceci est d’autant plus important que c’est précisément sur ce point que repose toute la distinction fondamentale entre les qualités propres de l’Éther et celles de l’Air. »

(…)

« Vâyu est l’Air, et plus particulièrement l’Air en mouvement (ou considéré comme principe du mouvement différencié (3) car ce mot, dans sa signification primitive, désigne proprement le souffle ou le vent) (4) ; la mobilité est donc considérée comme la nature caractéristique de cet élément, qui est le premier différencié à partir de l’Éther primordial (et qui est encore neutre comme celui-ci, la polarisation extérieure ne devant apparaître que dans la dualité en mode complémentaire du Feu et de l’Eau). En effet, cette première différenciation nécessite un mouvement complexe, constitué par un ensemble (combinaison ou coordination) de mouvements vibratoires élémentaires, et déterminant une rupture de l’homogénéité du milieu cosmique, en se propageant suivant certaines directions particulières et déterminées partir de son point d’origine. Dès que cette différenciation a lieu, l’espace ne doit donc plus être regardé comme isotrope ; il peut, au contraire, être rapporté alors à un ensemble de plusieurs directions définies, prises comme axes de coordonnées, et qui, servant à le mesurer dans une portion quelconque de son étendue, et même, théoriquement, dans la totalité de celle-ci, sont ce qu’on appelle les dimensions de l’espace. »

 

[En note] :

 

(1) « L’Éther, qui est répandu partout, pénètre en même temps l’extérieur et l’intérieur des choses » (citation de Shankarâchârya, dans Le Démiurge, chap. 1, Ière partie du présent livre, p. 9).

(2) Cependant, il est bien entendu que le mouvement ne peut commencer, dans les conditions spatiale et temporelle qui rendent sa production possible, que sous l’action (activité extériorisée, en mode réfléchi) d’une cause principielle qui est indépendante de ces conditions.

(3) Cette différenciation implique avant tout l’idée d’une ou plusieurs directions spécialisées dans l’espace (…).

 (4) Le mot Vâyu dérive de la racine verbale , aller, se mouvoir (qui s’est conservée jusqu’en français : il va, tandis que les racines î et , qui se rapportent à la même idée, se retrouvent respectivement dans le latin ire et dans l’anglais to go). »

 

*Cf. René Guénon ; Mélanges, chap. IV (Première parution dans La Gnose, n° de janvier 1912).



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Les correspondances de la 14e Demeures selon les Fuçûç al-hikam d’Ibn ‘Arabî * :

 

Façç de la Demeure 14 – ‘Uzaîr

 

Lettre : nûn

 

Nom : al-nûr, « La Lumière ».

Sagesse « Providentielle », qadiriyyah.

Sphère « Ciel du Soleil », Samâ’ al-shams (Demeure d’Idrîs) ; Cœur du Monde, Cœur de l’Homme, Cœur des Sphères.

 

Le « Vrai », al-haqq, « prépare une forme » en lui insufflant l’Esprit. Le shaykh al-akbar compare l’esprit avec le soleil. Le Vrai, al-haqq, a rattaché le lever du soleil au souffle (nafas) de la vie par sa parole :

 

« Par l’aube quand elle respire (tanafassa). » 

(Al-Takwîr, 18)

 

« La Lumière », al-nûr, vivifie la forme en la faisant apparaitre à elle-même ; elle lui fait connaître son Seigneur. Ce degré est celui du Cœur, le pôle d’entre les degrés de la Manifestation. La présence du « Pôle dans le monde » se situe dans le quatrième Ciel, celui du Soleil (Idrîs). Il y a, dans le façç de la Sagesse du verbe de ‘Uzaîr, le secret du qadâ’a et du qadar (1).

La Demeure se nomme al-simâk, (l’épi) ; elle va de 17° 8’ 37 ” au 30ème degré de La Vierge (al-sunbulah).

 

 

(1) Ibn ‘Arabî commence ce façç par la définition même du qadâ’a et du qadar :

« Sache que le qadâ’a est le pouvoir d’Allâh dans les choses. Le pouvoir d’Allâh dans les choses est défini par la science de ces choses et la science interne à ces choses. La science d’Allâh dans les choses Lui est donnée par ces connaissances, en Lui-même ; le qadar est la détermination du moment de leur apparition approprié à ce qu’elles sont en essence. »

« Le secret de la prédestination dépend de la modalité du rapport entre la puissance divine et celui qui la subit, et, l’être conditionné (al-makhlûq) n’en a aucune connaissance intuitive (dhawq) » ; Le shaykh précise encore : « Le Décret divin, al-qadar, est fixation du moment assigné aux choses elles-mêmes et rien de plus. » (Meftah, p. 115-116)

« C’est la sourate Al-’Âdiyât, “Les Chevaux qui galoppent” (C., 100), correspondant à la position centrale de ce façç, selon son cinquième verset disant : “Puis elles se placent ensemble au milieu”, et au Nom divin “La Lumière” qui alimente le soleil de ce chapitre suivant son deuxième verset : “Celles qui font jaillir des étincelles en frappant [le sol de leurs sabots]”. » (Ibid., p.231)

« En ce qui concerne le rapport de la sourate “Les Chevaux qui galopent” avec al-qadar, le secret du Décret divin, et al-qada’, la Prédestination, qui constitue le sujet principal de ce façç, il apparait dans les mots suivants qu’elle contient : ’Âdiyât, murîyât, mighîrât*. » (Ibid., p. 232)

* Qui galopent (haletant), qui font jaillir des étincelles, qui attaquent. 










Al-‘Âdiyâh



(Les Coursiers ou les Chevaux qui galopent)



Au nom d’Allâh, le Miséricordieux, le très Miséricordieux.



Par les coursiers haletants (1), ceux qui font jaillir des étincelles (2), et qui surgissent à l'aube (3), et qui font voler la poussière (4), et qui pénètrent au cœur de la mêlée (5), certes, l'homme est ingrat envers son Seigneur (6), et lui-même peut en témoigner (7) ; mais son amour des richesses est plus fort (8). Ne sait-il donc pas qu'au moment où sera bouleversé le contenu des tombes (9) et où sera récapitulé le contenu des poitrines (10), ce Jour-là, leur Seigneur sera instruit de tout à leur sujet (11).



Les Secrets de la vie (al-hayy)

Dans les Fuçûç al-hikam, Ibn ‘Arabî a attribué le façç 19 au Verbe du prophète Ayyûb, « qu’il commence en mentionnant le secret de la vie, c’est-à-dire l’air qui est l’esprit de l’eau, comme le Nom “Le Vivantˮ est l’esprit du Nom “Le Vivificateurˮ. Puis il indique le rapport de ce façç avec l’air et le souffle en disant : “parce que les vérités essentielles et la contemplation montrent que l’existenciation (al-takwîn) [se produit] avec les souffles, continuellementˮ.

On trouve aussi au début du chapitre l’indication de la relation entre le Trône porté sur l’eau, l’eau étant au-dessus de l’air, et Ayyûb qui fait jaillir l’eau au-dessous de lui, de sorte que c’est en lui que s’écoule le souffle de la rahma et de la vie. Il y a là une allusion au fait que l’Homme universel est entouré de tous côtés par cette rahma, comme le Trône divin, puisque l’un et l’autre sont un support de manifestation de l’assise rahmânienne et qu’au dessous d’eux jaillit l’eau de la vie éternelle* ».

*Abdelbaqî Meftah, Les Clés ontologiques et coraniques des Fuçûs al-Hikam (p. 91), Éd. Arma Artis, 2011.








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mercredi 14 juin 2017

AL-BÎRÛNÎ : LIVRE DE LA COMPREHENSION DES BASES DE L’ART ASTROLOGIQUE II








II
LIVRE DE LA COMPREHENSION DES BASES
DE L’ART ASTROLOGIQUE
Kitab al-tafhîm li awwâil sinâ‘h al-tanjîm
Extraits de la section astrologique
(du fasl 359 à 365)

Abû al-Rîhân Mohammad bin Ahmed al-Bîrûnî








359 Famâ dalâlathâ ‘alâ â’dâ al-insân
Relation avec les parties du corps humain

Ce qui va suivre concerne les différentes parties du corps humain en correspondance avec les Signes : la tête et le visage avec le Bélier ; le cou et la gorge avec le Taureau ; les bras et les mains avec les Gémeaux ; la poitrine, les seins, les côtes, l’estomac, les poumons avec le Cancer ; le cœur avec le Lion ; la matrice et son contenu avec la Vierge ; le sexe avec le Scorpion ; les cuisses avec le Sagittaire ; les genoux avec le Capricorne ; les jambes – les mollets – avec le Verseau et les pieds avec les Poissons. Il y a beaucoup de confusions dans les kutûb à ce sujet. Selon certains, il faudrait attribuer les intestins au Bélier en plus de la tête et du visage, ce qui analogiquement ne semble pas évident. Selon les propos d’un brahmane, si l’on imagine le cercle zodiacale sur le corps d’un être humain, le Bélier correspondant à sa tête et ainsi, successivement, jusqu’à la plante des pieds, les attributions des parties du corps sont en tout point analogues avec ce qui vient d’être dit, excepté le visage qui, pour les hindous, appartient au Taureau.
Les Signes indiquent aussi [la localisation] des différentes maladies de l’être humain, l’état de ce dernier, sa morphologie, son visage. Ils gouvernent également les régions et les pays ; ils signalent différentes choses concernant les animaux, le feu, l’eau, etc. Afin de faciliter cette étude, nous joignons les tableaux ci-dessous.



360 Dalâlâh al-burûj ’alâ al-ikhlâf wa al-siyar
Indication des Signes pour les tempéraments et les caractères.


TEMPÉRAMENTS &CARACTERES

SIGNES
Burûj


Rieur, loquace, altier, poète, langage acéré, porté au désir charnel, courageux.


Bélier
hamal

Bon jugement, négligence, menteur, trompeur, porté au désir charnel et idiotie.


Taureau
thûr

Généreux, chaste, excellent aux jeux, (dons pour) la philosophie et l’astronomie, généreux, violent, hâfiz.


Gémeaux
Jawzâ’

Indolent, taciturne, inconstant, changeant.


Cancer
saratân

(Allure) royale, redoutable, langage acéré, cœur dur, querelleur, fripon, porteur d’ennuis, (nature) portée au pouvoir audacieux.


Lion
asad

Libéral, bonnes manières, aimant la vérité, bien informé, pieux, (bon) jugement, penseur, vivant, joueur, dons pour la dance et la musique, hâfiz.


Vierge
sunbulah

Penseur, courtois, généreux, indolent, lâche, bon juge, populaire, porté au discours, musicien, chanteur, hâfiz.


Balance
mîzân

Nature généreuse, anxieux, trompeur, audacieux, rude, morose, langage acéré, tueur, idiotie, indolent, autosatisfaction, hâfiz.


Scorpion
‘uqrab

[allure] Royal[e], réservé, libéral, rusé, averti, porté aux mathématiques, expert (en architecture, p. ex.), pressentiment sur l’au-delà, porté sur les chevaux et la nourriture, boisson, [port de] vêtements virils.


Sagittaire
qûs

Arrogant, faux, coléreux, impétueux, changeant, pensées malfaisantes, anxieux, un peu querelleur, opiniâtre, porté au jeux et à la vie, astucieux, oublieux, audacieux.


Capricorne
jadî

Bien intentionné, chaste, désir de posséder et d’accumuler les richesses, porté vers le somptueux et le viril, gourmand, mauvais cœur, passif, indolent, paisible, anxieux pour ce qui est du monde des affaires.


Verseau
dalû

Bonnes dispositions, généreux, élégant, porté au désir charnel, stable dans ses opinions, de bonne foi, médiocre en affaire, rusé et trompeur, exposé au péché [à l’errance et à la confusion], oublieux, folie, audace.


Poissons
hût



361 Dalâlâh al-burûj ’alâ al-hilyah wa al-çûrah
 Indication des Signes concernant la morphologie et le visage.


MORPHOLOGIE & VISAGE


SIGNES
Burûj


Moyennement grand, mince, myope, regard levé, yeux sombres ou gris sombres, grand nez et grandes oreilles, bouche laide, cheveux bouclés et roux.


Bélier
hamal

Haute taille, front large, sourcils courts, yeux noirs, regard baissé, nez large, (pointe) retroussée, large bouche, lèvres minces, cheveux noirs, cou fort.


Taureau
thûr

Moyennement grand, belle apparence, tenue droite, barbe et visage fins, vue perçante, épaules larges.

Gémeaux
Jawzâ’


Modérément grand, membres épais plutôt long, cheveux fins bruns, nez irrégulier, dents inégales, regard baissé, corpulent. Jambes plus longues que les avant-bras.


Cancer
saratân


Grande taille, large visage, doigts épais, cuisses élancées, fortes hanches, bonne vue, yeux gris, large bouche, dents écartées (les unes des autres), cheveux châtains, ventre proéminent.


Lion
Asad


Moyennement fort tendant vers la grande taille, cheveux longs, grains de beauté sur la poitrine et l’abdomen, larges épaules et larges poitrines, nez régulier.

Vierge
sunbulah

Modérément grand, bonne vue, yeux gris, bon nez, marque distinctive sur le cou et la taille, bon pied.


Balance
mîzân

Tête droite, bonne vue, petits yeux, blanc (des yeux) jaune, visage rond, front étroit, cheveux longs, cuisses minces, chevilles fines, poitrines et épaules larges, nez large, ventre…et une marque dans le dos.


 Scorpion
‘uqrab


Léger, de haute taille, bonne vue, bons yeux, longue barbe, grand nez, teint rouge, ventre important.

Sagittaire
qûs


Corps mince et droit, allure fine, visage rappelant celui du bouc (chèvre), oreilles tordues, longue barbe, cheveux courts, jambes fines, démarche énergique, bel homme.


Capricorne
jadî


Moyennement grand, avec tendance vers la haute taille, front étroit, regard baisé, jambes inégales, bonne vue, épaules larges.

Verseau
dalû


Bonne allure, articulations délicates, peau douce, visage fin, stature moyenne, poitrine large et égale, épaules étroites, petite tête, front étroit, regard baissé, bel homme.


Poissons
hût




362- 364 Dalâlâh ’alâ al-alwân, ’alâ tabqât al- nâs wa al-sinâ’ah
Indication des Signes concernant les couleurs, les classes (sociales) et les artisans.



COULEURS, CLASSES, ARTISANS 


SIGNES
Burûj


Blancs et rougeâtre. Rougeâtre blanc. Rois, banquiers ; en relation avec les pièces de monnaie, forgerons, travail du cuivre, bouchers, bergers, espions et voleurs.


Bélier
hamal

Blanc et brunâtre non brillant. Blanc. Vendeurs (tailleurs), mesureurs de grains, pêcheurs, cordonniers, représentants, fermiers.


Taureau
thûr

Verdâtre jaune. Vert pistache. Rois, mathématiciens, professeurs, chasseurs, danseurs, musiciens, peintres, tailleurs.


Gémeaux
Jawzâ’


Couleur de la fumée, presque noir. Rouge sombre. Marin, (sourciers, nageurs), en relation avec le fait de creuser des canaux.


Cancer
saratân


Blanchâtre rouge, (Port de) Vêtement blanc ; légumes secs. Cavaliers, travailleurs sur cuivre, fauconniers.

Lion
Asad


Jaunâtre. Changeant. Vizirs, eunuques, secrétaires, surveillants, gens ordinaires, danseurs, chanteurs, assemblée d’hommes.

Vierge
Sunbulah


Blanc teinté de noir. Noir. Magnats et dignitaires, conseillers privés, organisateurs de réjouissances, philosophes, géomètres, négociants, (grammairiens), dévots.


Balance
mîzân


Physiciens, enchanteurs, magiciens, marins.

Scorpion
‘uqrab


Rougeâtre. Couleur des feuilles de palmier. Maquignon, les gens de la classe moyenne et gens d’affaires aux intentions honnêtes,  entreprenant des affaires.


Sagittaire
Qûs


Couleurs diverses à l’instar du paon. Cheval pie, noir et blanc. Chasseurs et esclaves.

Capricorne
Jadî


Jaune. Saphir bleu et couleurs variées. Rouge brillant et vert allant vers le jaune. Serviteurs, négociants, monteurs d’ânes, fabricant de verre et de joyaux, gens sans éducation, pilleurs de tombe.


Verseau
dalû


Blanc. Kaki. Vénérables et religieux. La dernière partie du signe : les aveugles, ceux qui soignent la cataracte et les marins.

Poissons
hût




365 Al-buldân wa al-nawâi
Les Pays et les Cités


 
PAYS ET CITÉS


SIGNES
Burûj


Babylone, Perse, Palestine, Azerbaïdjan, Alân


Bélier
Hamal


Territoires de l’Iraq, Mâhin, Hamadhân, Montagnes du Kurdistan, Ctesiphon, Chypre, Alexandrie, Constantinople, Oman, Ray, farghana et les régions dépendantes de Hérat et le Sijistân


Taureau
Thûr


Egypte, les villes de Barqa, Arménie, Jilân, Murqân et territoires d’Ispahân et kirmân.

Gémeaux
Jawzâ’


Partie de l’Arménie Mineure dépendante de Mûqân, Partie de l’Afrique, Hajjar, Bahreïn, Dabîl, Marwalrûdh, l’Est du khurâsân, Régions dans les Balkans et l’Azerbaïdjan.


Cancer
Saratân


Turkestan éloigné de Gog et Magog, les villes en ruine, Ascalon, Jérusalem, Nisîbî, les villes jumelles, Malatya, Sistân, Makrân, Dailam, Abrashahr, Tûs, Soghdiana, Tirmidh.

Lion
asad

l

Andalousie, Syrie, Crête, l’Euphrate et la Mésopotamie, Jarâmaqa, la capitale d’Abyssinie, Sana’a, Kufa, les villes persanes dans la région de Kirmân et de Sistân jusqu’à la frontière de l’Inde.


Vierge
Sunbulah


L’empire Grecque jusqu’à la Tunisie, L’Egypte, au sud, jusqu’aux confins de l’Abyssinie, Antioche, Taraus, La Mekke, Tâliqân, Tukhâristân, Balkh, Hérat, Bistân, kâbul, Kashmîr, et la Chine.


Balance
Mîzân


Les régions de l’Hijaz, le désert d’Arabie jusqu’au Yemen, Tangier, Qiyâd, khazaria, Qûmis, Âmul, Sâriah, Nahâwand et plusieurs régions enTurquie Soghdia.


Scorpion
‘uqrab


L’Iraq persan, Dinawâr, Ispahan, Raî, Bagdad, Danbâvand, Darband of the Khazars, Jundi-Sâbûr, Parties de Bukhâra, et de Gurgân, le littoral de l’Arménie et les pays barbares jusqu’au Maroc.


Sagittaire
Qûs


Mekrân et le Sind, la rivière Mihrân (Indus), la mer entre Oman et l’Hindoustan, la partie orientale de la Chine, l’Asie mineure, Ahwaz et Istakhr (Persépolis).


Capricorne
Jadî


Le sud de l’Irâq jusqu’à Kûfa et le Hijâz, le pays des Coptes, le Sind occidental et des parties de la Perse.

Verseau
Dalû


Tabaristân et la région nord de Gurgân, Bukhârâ et Samarqand, régions dépendantes en Asie Mineure : Qâlîqalâ jusqu’à la Syrie, Mésopotamie, Egypte, Alexandrie, la mer du Yémen et l’Hindoustan oriental.


Poissons
Hût





 
Reproduction du manuscrit (fasl 365)





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ANNEXE

 



Les six axes significatifs des douze Signes :

I  Bélier : L’Élan – Balance : L’Équilibre.
II  Taureau : Construction Scorpion : Destruction.
III  Gémeaux : L’Échange – Sagittaire : Dépassement.
IV  Cancer : Gestation – Capricorne : Concentration.
V  Lion : Affirmation de soi – Verseau : Don de soi.
VI  Vierge : Cohésion – Poissons : Fusion.



Jours
L’individuel
L’Élan
Audace
Bélier

Construction
Pondération
Taureau
L’Échange
Le proche
Gémeaux
Nuits
L’universel
L’Équilibre
Temporisation
Balance

Destruction
Extrémisme
Scorpion
Dépassement
Le lointain
Sagittaire






Jours
L’individuel
Gestation
La mémoire
Cancer

Affirmation de soi
L’ancien
Lion
Cohésion
Le visible
Vierge
Nuits
L’universel
Concentration
Le temps
Capricorne

Don de soi
Le nouveau
Verseau
Fusion-confusion
L’invisible
Poissons





Les Signes Cardinaux


I  Bélier : L’Élan   

  VII  Balance : L’Équilibre


IV  Cancer : Gestation  


  X  Capricorne : Concentration



Les Signes Fixes


II  Taureau : Construction

VIII  Scorpion : Destruction


V  Lion : Affirmation de soi  


   XI  Verseau : Don de soi




Les Signes Mutables


III  Gémeaux : L’Échange   

   XI  Sagittaire : Dépassement


VI  Vierge : Cohésion 


  XII  Poissons : Fusion





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