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mercredi 19 septembre 2012

L'Exemple de Marpa "le Traducteur" par Kunzang Tendzin







L’EXEMPLE DE MARPA LOTSAWA
« LE TRADUCTEUR »




         « Je suis persuadé aussi qu’il doit subsister encore quelque initiation chez les Indiens d’Amérique ; en dehors de cela, il n’y a sûrement, comme en Europe, d’autres vestiges authentiques de cet ordre que ceux qui se trouvent dans la Maçonnerie, dont les possibilités de restauration sont malheureusement bien douteuses. A défaut d’initiation de forme occidentale, il faudrait que quelque chose vienne d’ailleurs pour assurer la continuité indispensable d’une transmission, et il est bien difficile de dire actuellement jusqu’à quel point cela serait réalisable*… ». (La suite concerne un autre sujet).

         *Extrait d’une lettre de René Guénon à A. K. Coomaraswamy (Le Caire, 21 mai 1938).


         Comme cela a déjà été évoqué dans l’un des messages postés ci-dessous, l’expérience montre que c’est toujours ceux qui ont le plus besoin d’aide qui sont, par là même, le moins capables d’en recevoir. C’est pourquoi, l’idée de Guénon concernant « quelque chose [qui puisse venir] d’ailleurs » ne pourra jamais être proposée, ni imposée. Sur ce point, il n’y a aucun doute ; il faut d’abord ressentir un manque pour se donner ensuite les moyens nécessaires de le combler.
         C’est ainsi que les choses se sont passées pour la Sangha du Dharma tibétain, dans un contexte très différent, avec l’introduction du « Véhicule de Diamant » par les Maîtres traducteurs tels que Marpa, le lama de Milarépa. Il n’y a évidemment rien de comparable entre le Dharma bouddhique du Tibet, vers l'an mille de notre ère, et les conditions spéciales actuelles de la Maçonnerie allant avec l'état général des sociétés occidentales, si ce n’est l’idée d’introduire « quelque chose venu d’ailleurs ».

         A cet effet, pour ce qui concerne le Bouddhisme arrivé au Tibet dans la forme du « Petit Véhicule », quelques savants et maîtres de la Sangha sont partis en Inde, ont appris le sanskrit afin de pratiquer les voies spirituelles du Tantras sous la conduite de Maîtres hindous et de yogî, et, une fois parvenus au terme de la voie, sont retournés dans leur contrée en possession du Vajrayana, le « Véhicule de Diamant ». Ils ont alors traduit les Tantras en tibétain, ont transmis les innombrables techniques yoguiques, comme le Hatha-yoga et ses dérivés, les visualisations des Sadhana etc.
         Le Vajrayana (en tibétain, “Véhicule du Dordjé”) est aussi désigné comme « le Moyen habile » permettant d’obtenir la Perfection de l’État de Bouddha en une seule vie. En ces temps là, les déterminations spirituelles manifestées par quelques êtres d’exception bénéficiaient d’un environnement traditionnel dont on n’a plus guère idée aujourd’hui.


         Voici un extrait de « L’Histoire des enseignements Sakya-pa » par le Vénérable Tcho Djié Trichen Rinpoche Soubhakshitar de Nalenda :

         « Le Grand Véhicule est éminemment supérieur au Petit Véhicule pour les cinq causes qui sont : la pratique, l'action en accord avec l'intention, la Sagesse Transcendantale, l'effort, l'habileté dans la méthode, et par les deux fruits qui sont : la Réalisation parfaite, la Grande Action Divine. Dans le Grand Véhicule lui-même, il y a pour ceux qui aspirent aux causes : le Véhicule des Paramitas qui prend les causes pour voie, et pour les disciples supérieurs qui aspirent à la fois aux causes et au fruit, le Véhicule des Mantras qui prend le fruit pour voie.
         Ce profond et secret Véhicule du Dordjé, comme il est dit dans le  'jam dpal sGyu 'phrul dra ba  est énoncé par la Pensée Commune de tous les Bouddhas des trois Temps en vue des disciples non-ordinaires. C'est ainsi que les Grands Tantras enseignés avec les cinq certitudes, dans cette époque de querelles, le furent par notre Maître à tous, dans l'apparence Hérouka du Corps de Félicité en harmonie avec la forme des disciples, bien qu'il demeurât cependant immuablement dans le Corps du Dharma. Il enseigna ces Tantras à Oudjien dharma Kendza, Shri dhanakata, au sommet du Mont Mérou et dans bien d'autres lieux, au milieu d'une assemblée de praticiens tantriques supérieurs qui répétaient après le Bouddha.
         C'est ainsi que la différence entre les Sutras et les Tantras tient à l'absence ou la présence des visualisations de divinités pour notre propre bien et à l'accomplissement des rituels d'initiation et de consécration et autres pour le bien d'autrui. De façon générale, bien que dans les Sutras et Tantras, la vision à réaliser, le fruit à obtenir et l'intention qui est l'esprit d'Eveil soient semblables, le Véhicule des Tantras se distingue par :
         - son habileté à réaliser la Vision Profonde
         - l'abondance des moyens pour la réaliser
         - la facilité de la réalisation de l’Éveil
         - sa destination pour les disciples à l'intelligence aiguisée.

         Il y a de nombreuses diffusions différentes des Tantras selon les Panditas et Sages ; quant à la lignée des Sakyapas, elle suit la tradition du Tantra Explication de Kyé Dorjé “rDo rJe Gur” qui divise les Tantras en quatre groupes :
         Les Tcha djiu (bya rGyud)
         tché djiu (spyod rgyud)
         nal djor djiu (rNal‛ byor rGyud)
         nal djor lanamépe djiu (rNal’byor bla named pa'i rGyud)

         En résumé, tous les enseignements des Petit et Grand Véhicules des Arahat de Tchampa, Djampéyang, Tchana Dordjé et des autres furent consignés par les écrivains, enseignés par les Panditas, pratiqués et réalisés par les grands sages.
      Le grand Sakyapa (Satchen Kunga Nyingpo) devint le Maître de toutes les doctrines des Sutras et Tantras, répandues au Tibet, et précédemment diffusées par de nombreux Panditas et Sages authentiques de l’Inde*.»






  Le grand Lama Sakya Pandita, Kunga Gyaltsen,
 manifestation de Jampéyang (en sanskrit Manjusri).







          *Traduit en français par le Vénérable Phendé Rinpoche et son épouse



















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