LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

vendredi 20 octobre 2017

Y. B. Courant atlantéen et tradition extrême-orientale








Y. B.
Extrait des
« Aperçus sur le “Retournementˮ »





COURANT ATLANTEEN
ET
TRADITION EXTRÊME-ORIENTALE


A notre connaissance Guénon n’a jamais fait allusion à une teinture hébraïque du grade de Maître et l’apparence judaïque de l’ordre maçonnique se justifie principalement par l’absence de langue sacrée dans la tradition chrétienne, car la langue hébraïque peut servir au Maçon de moyen de « communication » avec les états supérieurs de l’être, comme le furent respectivement l’araméen et le grec pour le Christ et Saint Jean dans le sens « descendant ». Mais voir les choses autrement n’est-ce pas en réalité prendre les moyens pour une fin ?
Sans aucunement contester « certaines interventions positives de l’ésotérisme islamique » dans la légende du Graal, le « rôle axial » y est représenté par Joseph d’Arimathie qui initie Merlin au plan du temple de Salomon (1) ; et on peut se demander à quelle « construction » ce chrétien qui n’appartient pas à la gentilité pouvait initier le représentant de l’élite celtique. Du reste, Merlin représente le sacerdoce par rapport à Arthur et Joseph d’Arimathie la royauté par rapport à Nicomède (2) et l’on peut également se demander si cette rencontre entre les représentants de deux traditions n’est pas subordonnée à cette
 « même influence spirituelle, une quant à son essence et quant aux fins en vue desquelles elle agit, sinon quant aux modalités plus ou moins spéciales suivant lesquelles s’exerce son action ; et c’est par là seulement que s’établit, de proche en proche et à degrés divers, une communication, effective ou virtuelle suivant les cas, avec le Centre spirituel suprême » (3).

Selon Guénon,
 « les trois parties du mot de Royal Arch (…) qui sont considérées comme représentant des noms divins dans les trois traditions hébraïque, chaldéenne et égyptienne, sont, dans la Maçonnerie opérative, rapportées respectivement dans cet ordre à Salomon, à Hiram, roi de Tyr, et au troisième Grand-Maître, ce qui pourrait donner à penser que la connexion “égyptienneˮ suggérée par l'ancien nom de ce dernier n'est peut-être pas purement accidentelle » (4).
Toujours suivant le même auteur,
« les deux traditions chaldéennes et égyptienne auraient été dérivées d’une seule et même source principale, laquelle ne peut guère être autre que la tradition atlantéenne »
qu’il a baptisé le « tombeau d’Hermès » dont le symbolisme se rapporte sans aucune ambiguïté à celui d’Hiram (5). Enfin, il faut encore rappeler que
« si l'on veut aller au-delà de Salomon, on peut, avec beaucoup plus de raison, remonter encore plus loin, jusqu'à Abraham lui-même ; on trouve en effet un indice très net à cet égard dans le fait que le Nom divin invoqué plus particulièrement par Abraham a toujours été conservé par la Maçonnerie opérative ; et cette connexion d'Abraham avec la Maçonnerie est d'ailleurs facilement compréhensible pour quiconque a quelque connaissance de la tradition islamique, car elle est en rapport direct avec l'édification de la Kaabah » (6).
Ors, d’après une tradition rapportée par Tirmidhî, la « pierre noire » de la Kaabah a été transmise à Abraham par l’intermédiaire d’une montagne du Khorassan où Noé l’avait mise à l’abri au moment du déluge (7) ; et cette tradition confirme l’indication selon laquelle la
« source “abrahamiqueˮ, se rattache vraisemblablement surtout elle-même (comme le suggèrent d’ailleurs les noms mêmes des Hébreux et des arabes) au courant traditionnel venu de l’ “île perdue de l’Occidentˮ » (8).
Maintenant, ce n’est certainement pas en se conformant à la perspective nomade de « celui qui vit est maudit » que les Maçons pourront prendre conscience de la tradition dont ils sont les dépositaires et c’est encore à l’orientation orientale qu’ils doivent s’en remettre puisque l’
« origine de la tradition que l’on peut appeler proprement chinoise remonte à environ 3 700 ans avant l’ère chrétienne [et que] par une coïncidence assez curieuse, cette même époque est aussi le commencement de l’ère hébraïque » (9),
ce qui semblerait indiquer que la tradition extrême-orientale a intégré un héritage « occidental » qui, dans les traditions prophétiques, est voilé par le sacerdoce d’Aaron.
« Cherchez la science jusqu’en Chine » a dit le législateur de l’Islam qui était en relation avec l’Empire du Milieu par l’intermédiaire de la tribu des Tay, dont le nom ressemble singulièrement à celui de Ta-Yu, le fondateur de l’Empire chinois en 9 provinces ; ors, par une coïncidence encore plus remarquable, c’est précisément de cette tribu d’Arabie centrale que le shaykh al-akbar est le descendant (10).

Y.B.





NOTES



(1) L’Ésotérisme de Dante, p. 36.

(2) Le Roi du Monde, p. 41*. Rappelons que les initiés de l’Agarttha « sont attivarna c’est-à-dire au delà des castes » (ibid., p.16)

(3) Initiation et réalisation spirituelle, p. 69. L’« initiation en dehors de tout milieu défini » relève beaucoup plus directement de la « postérité spirituelle » que de toute autre possibilité, et il semblerait que la « Rose-Croix » a connu ce genre d’initiation comme l’illustre le rattachement de Jacob Boehme qui se fit par l’intermédiaire d’une individualité, quelle que soit sa véritable nature. L’intervention de cet « intermédiaire » n’a pas empêché Guénon d’insister sur la nécessité d’un rattachement à une chaine initiatique conventionnelle afin de « régulariser » les voies exceptionnelles qui pouvaient se présenter dans certains cas.

(4) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage t. II, p. 177. Cette connexion « égyptienne »semble également concerner la filiation de la fonction du « Saint Empire », d’après les indications de Denys Roman, car Charlemagne se réclame de César qui s’est inspiré d’Alexandre le Grand. Ors
« Alexandre, ayant été déclaré fils d’Ammon par l’oracle de ce dieu, prit pour emblème les deux cornes de bélier qui étaient le principal attribut de celui-ci ; et cette origine divine ne faisait d’ailleurs que le légitimer comme successeur des anciens souverains de l’Égypte, à qui elle était également attribuée ». (Symboles de la Science Sacrée, ch. XXVII, p. 187)
Dans le Coran sa relation avec la « royauté » de Joseph est indiquée par l’expression makkânnâ li yûsuf fî-l-ard (Cor. XII, 21 et 56) ; makkânnâ lahu fî-l-ard XVIII, 84). Guénon fait aussi remarquer que Ammon lui-même était appelé « Maitre de la double corne » et il précise que
« les cornes, dans leur usage symbolique, revêtent deux formes principales : celle des cornes de bélier, qui est proprement “solaireˮ, et celle des cornes de taureau, qui est au contraire “lunaireˮ, rappelant d’ailleurs la forme même du croissant. On pourrait aussi, à ce propos, se référer aux correspondances respectives des deux signes zodiacaux du Bélier et du Taureau » (Ibid.)
maitrisés respectivement par Mars et Vénus, et, pour nous en tenir à l’objet de notre étude, on pourra constater que la correspondance d’une part entre Mars et Venus et d’autre part entre la droite et la gauche s’applique également à l’égard du symbolisme « solaire » des cornes de bélier et « lunaire » des cornes de taureau. En outre, le signe zodiacal du Bélier est en relation avec le Feu et celui du Taureau avec la Terre, qui peuvent être respectivement rapportés à la « Voie du Ciel » et à la « Voie de la Terre », ce qui du reste est confirmé par les VIe et VIIe lames du Tarot qui les accompagnent, c’est-à-dire « le Pape » et « l’Amoureux », et dont les lettres arabes correspondantes forment le nom divin Huwa. Cependant, on se trouve ici en présence d’une inversion puisque le nombre 5 correspond au « Ciel » et le nombre 6 à la « Terre » ; et à cet égard,
« (…) nous signalerons seulement, comme cas particulier de cet échange, que, dans la tradition chinoise, les jours sont comptés par périodes décimales et les mois par périodes duodécimales ; or dix jours sont “dix soleilsˮ, et douze mois sont “douze lunesˮ ; les nombres 10 et 12 sont donc rapportés ainsi respectivement le premier au Soleil, qui est yang ou masculin, correspondant au Ciel, au feu et au Sud, et le second à la Lune, qui est yin ou féminine, correspondant à la Terre, à l’eau et au Nord ». (La Grande Triade, chap. VIII, p. 66, n. 1)
Ces indications permettent d’envisager que l’orientation est prise en se tournant vers le Sud, c’est-à-dire que l’Occident (Mars) correspond à la « droite » et l’Orient (Vénus) à la « gauche ». Enfin Guénon signale que la prédominance de l’une ou de l’autre forme des cornes dans différentes traditions pourraient donner lieu à des considérations « cycliques » et à cet égard, que le bélier est l’animal du sacrifice d’Abraham et le taureau celui dont le Veau d’or des hébreux prends l’apparence sensible. Du reste, en ce qui concerne le bélier, Ibn ‘Arabî déclare que le bélier est
« la maison zodiacale de la haute noblesse (sharaf) du centre [c’est-à-dire du « milieu » : al-wasat] et esprit du monde, la plus noble et la plus élevée des maisons zodiacales. Le bélier fut le substitut du corps d’Ismaël, non de son esprit, car le corps et la maison ont ceci en commun : le sacrifice n’affecte que le corps, et la destruction et la ruine ne touchent que les maisons ». (Ibn ‘Arabî : Le dévoilement des effets du voyage, trad. D. Gril, p. 47 ; Ed. De l’Eclat).

(5) Formes traditionnelles et cycles cosmiques (p. 146-147). Du reste, on peut remarquer que le meurtre de l’Architecte par les Mauvais Compagnon n’est pas sans rappeler celui d’Abel par Caïn et, à cet égard, la « maîtrise » maçonnique réalise la « revanche d’Abel sur Caïn ». Le « tombeau d’hermès » rappelle aussi celui de Joseph qui était englouti dans les eaux du Nil au milieu de la ville (égyptienne) de Memphis et qui était construit de marbre sans jointure, selon Tabarî (vol ; I de ses chroniques, p. 288). Rappelons aussi que le rite primordial peut-être considéré
« comme un sacrifice sous son aspect “dêviqueˮ, et comme un meurtre sous son aspect “asuriqueˮ » (Symboles de la Science Sacrée, chap. XLVI, p. 285).

(6) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage II, p.165.

(7) Cette tradition est citée par C. A. Gilis qui ne semble guère s’être rendu compte de sa véritable signification (La doctrine initiatique du Pèlerinage, p. 86). La montagne du Khorassan pourrait être assimilée à la « Montagne primordiale (harqodîm) où fut l’Eden, et qui ne fut pas submergée par les eaux du Déluge » (Le Roi du Monde, p. 56, n. 1).

(8) Formes traditionnelles et cycles cosmiques, p. 80.

(9) Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme, p. 103. Le Ming-tang figure à plusieurs reprises dans le traité shadhilite : Al-Mafâkhir al-‘aliyya d’Ibn Ayyâd, sous le voile de nombres qui sont aussi des lettres. Par sa connexion avec l’Orient et l’Occident, la Shadhuliyah représente la « synthèse » de l’axe équinoxial au sein de l’ésotérisme islamique et, selon certaines modalités de transmission, l’accomplissement des rites initiatiques manifeste la « Maîtrise » spirituelle par le « travail collectif ». Dans ce traité, les Compagnons du Prophète sont mis en correspondance avec les Archanges et les points cardinaux suivant une représentation qui semble être la suivante :
Nord :      Abu Bakr et Jibrâ’il
Sud :         Uthmân et Isrâfil
Est :          Umar Et Mikâ’îl
Ouest :      Alî et Azrâ’îl.
Le sceau est « orné » d’une formule énigmatique dont la valeur numérique est 444 ; tandis que les carrés de Saturne qui sont voilés par les nombres 13 (Mîm) 14 (Nûn) (= Manas ou Namus) sont en relation avec les nombres 441 et 450, qui se rapportent (ainsi que 444) aux chapitres des munazalât correspondant à la lettre Lâm : la 12e lame du Tarot (le « pendu » la tête en bas) qui est en relation archéométrique avec la planète Vénus et la Balance zodiacale.
Sur la relation entre le symbolisme alchimique du Souffre inversé avec le lam hébraïque qui trace le « pas » de la maitrise maçonnique, cf. La Gnose, n° de décembre 1911 et Denys Roman : Réflexion d’un chrétien sur la Franc-maçonnerie, chap. IV. La figure du lam hébraïque est très proche de celle du kaf arabe qui symbolise la « Force » (IXe lame du tarot) et l’assimilation :
« (…) Kan est surtout le pouvoir spirituel ou intellectuel identique à la Sagesse (d’où Kohen  “prêteˮ en hébreux. » (Le Roi du Monde, p. 54)
Cette lettre est en relation archéométrique avec Mars (Occidental) et il n’est pas impossible que la lecture arabe kaf du lam hébraïque soit en relation avec le fait que :
« - Dans la Maçonnerie, sous sa forme actuelle, le sens des circumambulations est “solaireˮ mais il parait avoir au contraire été tout d’abord “polaireˮ dans l’ancien rituel opératif, selon lequel le “trône de Salomonˮ était d’ailleurs placé à l’Occident et non à l’Orient, afin de permettre à son occupant de “contempler le soleil à son leverˮ. » (cf. La Grande triade, ch. VII, p. 59, n. 2)

(10) Ibn ‘Arabî : Le Livre de l’arbre et des 4 oiseaux, trad. D. Gril (Paris, 1984, p. 22, n. 1). Il n’est pas improbable que le courant hanifite se soit perpétué parmi les ancêtres du Cheikh al-Akbar dont le titre devrait être ramené à sa racine KBR qui évoque les « esprits supérieurs ». Cette racine sert également à désigner la « sainteté » (Wilâya al-kubrâ) qui sera scellée par le Christ, ainsi que la « science » qui est résumée dans une phrase lapidaire par Abû Su‘ûd :
« Les 5 prières et l’attente de la mort » ; prières dont le secret réside dans le fait qu’elles sont « la Prière de Dieu même (Çalatu-l-Haqq) fait sur le fidèle en prière. “Réveille-toi doncˮ (fantabih) : “Tu es à sa placeˮ (Anta bi-H). Ne sois pas aveugle à ce sujet, si tu ne veux pas être privé du secret suprême (as-Sirr al-akbar). » (Études traditionnelles, 1962, p. 30)
« Les Kabirim étaient les “Puissantsˮ » écrit Denys Roman en établissant un rapport entre les racines KBR et GBR à propos de Nemrod dont Gibbor est l’épithète hébraïque (Réflexions d’un chrétien sur la Franc-Maçonnerie, p. 113-114). En raison de la correspondance, d’une part entre le Mulk et le Malakût, et d’autre part entre la gauche et la droite, il semblerait que le Jabarût (JBR), le « monde céleste », est également en connexion avec la « Voie du Milieu » et à cet égard, Nemrod et Pharaon pourraient être considérés comme des détenteurs de la « Voie du Milieu » qui ne reconnaissent pas l’application cyclique opérée, en l’occurrence, par le courant abrahamique. En effet,
« le sage est celui qui est bridé fermement par la martingale de la Sagesse [Hikmah], en sorte que c’est la Sagesse qui régit celui-ci et non lui qui régit la Sagesse. Car celui qui régit la sagesse possède la Volonté (al-Machi’ah) à l’égard de la Sagesse, alors que celui qui est bridé par la Sagesse est régi par celle-ci… » dit Ibn ‘Arabî (Études traditionnelles, 1970, p. 67, n. 18)
qui semble donner toutes les indications permettant de comprendre la « révolte » des kshatriyas ; « révolte » qui, comme chacun sait, se caractérise par une certaine prédominance de l’élément féminin et qui peut aussi se manifester par l’intermédiaire des représentants du sacerdoce d’Aaron à l’égard du sacerdoce de Melchissedech.
D’autre part, les caractéristiques de Nemrod et de Pharaon sont assez comparables à celles d’Indra, roi des dieux « aveuglé par son pouvoir et égaré par les Asuras » (Hindouisme et Bouddhisme de Coomaraswamy, p. 72). Coomaraswamy
« fait remarquer que la révolte du pouvoir temporel (Kshatra) contre l’autorité spirituelle (Brahma), que reflète le Jainisme aussi bien que le Bouddhisme, est en quelque sorte préfigurée, comme possibilité, par un certain aspect “luciférienˮ de l’Indra vêdique » (Études sur l’Hindouisme, p. 228).
Agni représente le Sacerdoce et Indra la Royauté ; ainsi Abraham et Moïse sont en relation avec Agni et Nemrod et Pharaon correspondent à Indra. D’autre part, les montagnes sont considérées comme des piliers (Awtâd) dans le Coran, et Pharaon est le possesseur des piliers » (dhû-l-Awtâd). Or, suivant la tradition hindoue, les montagnes volaient autrefois ; Indra les précipita sur terre et les y fixa en les frappant de la foudre. Guénon met cette légende en relation avec le symbolisme des « pierres noires » (Symboles de la Science sacrée, Chapitre. XLVIII, p. 293, n. 1) et c’est précisément une montagne qui apporte la Pierre noire à Abraham durant la construction de la Kaabah.
Cet aspect mériterait une étude susceptible de donner des « justifications d’orthodoxie » à la doctrine d’Ibn ‘Arabi sur le Pharaon qui se révolte par un « acte de volonté délibérée » (‘ani-l-mashiah) (ET n° 268, p. 152), et d’éclairer la façon dont cet aspect « luciférien » est transposé dans les « religions ». D’autre part, à propos de KBR les Anges Chérubins (al-Malâikatu-l-Karûbiyyûn) sont ceux
« qui ne connaissent rien d’autre que “Luiˮ [Huwa] et que personne d’autre que Lui ne connaît » (Études traditionnelles, 1953, p. 132) ;
ce sont les « esprits supérieurs » : al-Âlin (M. Chodkiewitcz : Le Sceau des Saints, p. 123, n. 6). Dans la tradition hébraïque, la valeur du mot Kerûbim,
– les « tétramorphes synthétisant en eux le quaternaire des puissances élémentaires, qui sont placés à l’entrée de l’Eden armés de l’épée flamboyante pour garder le chemin de l’Arbre de Vie (cf. Symbolisme de la Croix, chap.IX, p.80) –
est : 358 (100 + 200 + 8 + 10 + 40) qui est aussi le nombre de Mashiah (Messie) 40 + 300 + 10 + 8) ainsi que de bar Joseph (202 + 156) un des noms du Messie (fils de Joseph) et d’expressions plus universelles comme « secret du Monde » (Rez Haôlam) et « Lumière du Monde » (Aor Haôlam) (cf. P. Ruchet : Joseph).





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[ANNEXE]



* Extrait de la page 41, chapitre V du Roi du Monde (Gallimard, 1958) :

« Le Saint-Graal est, dit-on, la coupe qui servit à la Cène, et où Joseph d’Arimathie recueillit ensuite le sang et l’eau qui s’échappaient de la blessure ouverte au flanc du Christ par la lance du centurion Longin 2. Cette coupe aurait été, d’après la légende, transportée en Grande-Bretagne par Joseph d’Arimathie lui-même et Nicodème 3 ; et il faut voir là l’indication d’un lien établi entre la tradition celtique et le Christianisme. La coupe, en effet, joue un rôle fort important dans la plupart des traditions antiques, et sans doute en était-il ainsi notamment chez les Celtes ; il est même à remarquer qu’elle est fréquemment associée à la lance, ces deux symboles étant alors en quelque sorte complémentaires l’un de l’autre (…) 4.

2 Ce nom de Longin est apparenté au nom même de la lance, en grec logké (qui se prononce lonké) ; le latin lancea a d’ailleurs la même racine.
3 Ces deux personnages représentent ici respectivement le pouvoir royal et le pouvoir sacerdotal ; il en est de même d’Arthur et de Merlin dans l’institution de la « Table Ronde ».
4 Nous dirons seulement que le symbolisme de la lance est souvent en rapport avec l’« Axe du Monde » ; à cet égard, le sang qui dégoutte de la lance a la même signification que la rosée qui émane de l’« Arbre de Vie » ; on sait d’ailleurs que toutes les traditions sont unanimes à affirmer que le principe vital est intimement lié au sang. »








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