LES BASES
DE LA
SCIENCE ASTROLOGIQUE TRADITIONNELLE
‘ILM
AL-NUJÛM (1)
I – LES SIX AXES SIGNIFICATIFS DES DOUZE SIGNES (البروج) (2)
I – Bélier - Feu : L’Élan ; Audace
– Jour (Sec
et Chaud) (3).
VII – Balance - Air :
L’Équilibre ; Temporisation – Nuit (Chaud et Humide).
II – Taureau - Terre :
Construction ; Pondération. – Jour (Froid et Sec).
VIII – Scorpion - Eau :
Destruction ; Extrémisme. – Nuit (Froid et Humide).
III – Gémeaux - Air : L’Échange ; Le Proche. – Jour (Chaud et Humide).
IX – Sagittaire -
Feu : Dépassement ; Lointain. – Nuit
(Sec et Chaud).
IV – Cancer - Eau : Gestation ; La Mémoire. – Jour (Froid et Humide).
X – Capricorne - Terre : Concentration ; le Temps. – Nuit (Froid et Sec).
V – Lion
- Feu : Affirmation de soi ; L’Ancien. – Jour (Sec et Chaud).
XI – Verseau - Air :
Don de soi ; Le Nouveau – Nuit (Chaud et Humide).
VI – Vierge - Terre :
Cohésion ; Visible. – Jour
(Froid et Sec).
XII – Poissons - Eau :
L’Invisible ; Fusion (Confusion) – Nuit (froid et humide).
La Nuit est masculine et impaire (universel).
Le Jour est féminin et pair (individuel).
RELATIONS ANALOGIQUES DES DOUZE SIGNES ZODIACAUX
SIGNES |
CORPS HUMAIN |
CYCLE EVOLUTION |
COSMOS |
BELIER |
Tête |
Spermatozoïde |
Feu originel |
TAUREAU |
Gorge |
Ovule |
Materia prima |
GEMEAUX |
Epaules Bras |
Fécondation |
Dualité cosmique |
CANCER |
Poitrine |
Fœtus |
Eaux-Mères |
LION |
Coeur |
Naissance |
Elan vital |
VIERGE |
Ventre |
Enfance / Mère |
Repli |
BALANCE |
Hanches |
Enfant-adolescent |
Equilibre |
SCORPION |
Sexe |
L’adolescence |
Fermentation |
SAGITTAIRE |
Cuisses |
Le Savoir |
Dépassement |
CAPRICORNE |
Genoux |
Le Pouvoir |
Transcendance |
VERSEAU |
Mollets |
Communauté humaine |
Cohésion |
POISSONS |
Pieds |
Communion entre les hommes |
Intégration |
II – LA SPHERE ZODIACALE
ÉQUATEUR CÉLESTE
Grand cercle perpendiculaire à l’axe du monde (axis mundi), projeté en prolongement du
plan de l’équateur terrestre
PLAN MÉRIDIEN
Le Zénith est le point le plus élevé du Ciel et à son point
opposé se situe le Nadir. Le plan méridien est le grand cercle passant par le
Zénith (Pôle Nord céleste), l’Horizon (Est et Ouest) et le Nadir (Pôle Sud
céleste).
La rotation de la
terre sur son axe correspond au mouvement apparent des astres d’Est en Ouest.
Les Pôles célestes Nord et Sud ne participent pas de ce mouvement.
L’ÉCLIPTIQUE
La voie ou la « route » que trace le Soleil autour
de la terre, suivi, sur une bande plus ou moins large, des sept planètes.
POINT VERNAL
Situé au 0 degré du Bélier, le Point Vernal est le point
d’intersection de l’Equateur céleste et de l’Ecliptique.
L’ANNÉE TROPIQUE
Période cyclique comprise entre deux passages du Soleil au
Point Vernal.
L’ANNÉE SIDÉRALE
Période cyclique comprise entre deux passages du Soleil au
même point relativement à la Sphère stellaire.
La différence entre ces deux cycles (tropique et
sidéral) est due à la « Précession des Équinoxes », c’est-à-dire, au décalage
du Zodiaque des Saisons par rapport au Zodiaque des Constellations. Ce décalage
est de 1 degré tous les 72 ans, de telle sorte que le Point Vernal rétrograde
insensiblement relativement à la voûte céleste. Ce phénomène astronomique,
observé par Hipparque deux siècles avant l’ère chrétienne, permet de déterminer
les cycles cosmiques.
L’ASCENSION DROITE
L’angle compris entre le Méridien passant par le Point Vernal
et le Cercle Horaire (4).
III – LES SEPT PLANÈTES
Les Planètes diurnes :
الشمس – SOLEIL :
« Soi » – Atma – (Opposé : Lune)
المريخ –
MARS : Action – Effort – Lutte (Opposé : Vénus)
الكاتب – MERCURE : Intelligence (Planète
androgyne).
المشتري – JUPITER :
Expansion (Opposé : Saturne).
Les planètes nocturnes :
القمر – LUNE :
« Moi ».
الزهرة – VENUS :
Amour.
الكاتب –
MERCURE : Intellect – Intuition.
الدخل – SATURNE :
Rétraction.
IV – DIGNITÉS ET DÉBILITÉS PLANÉTAIRES
Le Soleil est en
Trône (سرير – Domicile) en Lion ; il est en Exil (اِغراب) en Verseau ; il est en
Exaltation (اِشراق) en Bélier et il est en Chute (هبوط) en Balance.
La Lune est en
Trône en Cancer ; Elle
est en Exil en Capricorne ; elle est en Exaltation en Taureau et elle est
en Chute en Scorpion.
Mercure est en Trône diurne en Gémeaux et en Trône nocturne en Vierge ; il est en Exil
diurne en Sagittaire et en Exil nocturne en Poissons. Il est en Exaltation en
Vierge et en Chute en Poissons.
Vénus est en Trône diurne en Balance ; elle est en Trône nocturne en Taureau ; elle est en Exil diurne en Bélier et en
Exil nocturne en Scorpion ; elle est en Exaltation en Poissons et en Chute
en Vierge.
Mars est en Trône diurne en Bélier ; il est en Trône
nocturne en Scorpion ;
il est en Exil diurne en Balance et en Exil nocturne en Taureau ; il est
Exaltation en Capricorne et en Chute en Cancer.
Jupiter est en Trône diurne en Sagittaire ; il est en
Trône nocturne en Poissons ;
il est en Exil diurne en Gémeaux et en Exil nocturne en Vierge ; il est en
Exaltation en Cancer et en Chute en Capricorne.
Saturne est en Trône diurne
en Verseau ; il est en Trône nocturne en Capricorne ; il
est en Exil diurne en Lion et en Exil nocturne en Cancer ; il est en Exaltation
dans la Balance et en Chute dans le Bélier.
Tête du Dragon :
Domicile : Cancer ; Exil : Capricorne ; Exaltation :
Gémeaux ; Chute : Sagittaire.
Queue du Dragon :
Domicile en Capricorne ; Exil en Cancer ; Exaltation en Sagittaire ;
Chute en Gémeaux.
NB : Les planètes évoluant au-delà de Saturne et par
conséquent invisibles à l’œil nu n’ont pas à être considérées en Astrologie
traditionnelle.
V – DOMIFICATION
LES MAISONS
ASTROLOGIQUES – البيوت
Par
le mouvement de rotation de la terre autour de son axe en 24 heures, un nouveau
Signe zodiacal se lève à l’Est de l’Horizon toutes les deux heures,
c’est-à-dire environ 1° toutes les 4 minutes.
Il
existe plusieurs méthodes de calcul pour établir la Domification. Elles sont
toutes basées à partir des positions de l’Horizon (AS – DS) et du Méridien (MC –
FC) qui restent invariables (5).
LES 12
MAISONS :
MAISON I : Identité, « la vie », intimité, comportement. – Cardinale. – حيات
MAISON VII : Association, « l’époux (se) », mariage, contrat, conflit. –Cardinale – ازواج
L’Ascendant
détermine la Maison I appelée « Horoscope » ; le comportement du
natif dépendra des tendances profondes de l’être, ici en relation avec les
autres (Maison VII).
MAISON II : Les biens, « le gain », richesse ou pauvreté. –Succédante – مال
MAISON VIII :
Transformations, perte des biens, « la mort », héritage, rupture des
situations – موت
Rapport
de possession (M. II) et de dépossession (M. VIII) ; la Maison des richesses et
de l’acquis est en relation avec son contraire, la perte. Il s’agit aussi dans
la Maison II des biens résultant de l’effort personnel et dans la VIII de ceux
provenant d’évènements extérieurs (procès, héritage, etc.)
MAISON III : Relations, « les frères », études, communication. –Mutable. – اِخوة
MAISON IX : Exploration, « le voyage », foi et élévation spirituelle. – Mutable. – اَسفار
Correspondance
entre la pensée concrète (M. III) et la pensé abstraite (M. IX) ; l’éducation
est l’adaptation au monde, à la société (M. III), alors que la Maison IX
concerne l’aspiration au monde spirituel. On va de la formation de l’enfant par
contact immédiat (petits déplacements) à l’émancipation de l’homme réalisé en
contact avec le lointain (grands voyages).
MAISON IV : Origine, « les parents », foyer, le passé, patrimoine. –Cardinale. – اَباءٌ
MAISON X : Destiné, « le règne », avenir professionnel, honneurs, pouvoir. – Cardinale. – سلطان
Du
milieu familial (M. IV) à la vocation, la profession (M. X), il s’agit
toujours de l’entourage. La nostalgie des origines propre à la Maison IV est
confrontée avec le Destin et les honneurs de la Maison X. Savoir d’où l’on
vient et où l’on va se retrouve dans le prolongement de la racine au fruit.
MAISON V : Création, « les enfants », plaisirs, jeux – Succédante. – اَولاد
MAISON XI : Appuis, « les amis », projets, espoirs – Succédante. – رجاع
La
Maison des créations et des plaisirs en relation avec celle des sympathies et
des protections que nous attirent nos œuvres. Axe des désirs aux espérances,
des amours aux amitiés, les spéculations de la V se projettent dans les plans
de l’entreprise de la XI.
MAISON VI : Servitudes, « la santé », travail, domestiques, responsabilités. – Mutable. – اَمراضٌ
MAISON XII : Épreuves, « les ennemis », exil, enfermement, les choses cachées, les souffrances. – Mutable. – غيب – اَغداءٌ
On va
du personnel propre à la Maison des responsabilités (M VI), au collectif et aux
épreuves : fuite des responsabilités et maladies incurables de la Maison
XII, la Maison des prisons (carcer),
du sacrifice et des secrets.
VI – LES ASPECTS – رنظ
Les «
Aspects » sont la mesure de l’écart entre les astres. Du latin aspectus (forme, fugure), ils
établissent les différentes qualités de relation (مناظر) entre les Planètes
elles-mêmes ou entre celles-ci et les Angles du thème (AS-DS / MC-FC) ou tout
autre Significateur comme les Nœuds lunaires et les Parts.
Ces
Aspects se modifient selon le « pas » des Planètes et leurs orbes
respectives (6).
Les Aspects dits « Bénéfiques » –النظر – sont la Conjonction , le Sextil – تسديس – et le Trigone – تثليث –. Les Aspects dits « Maléfiques » – السقوط – sont l’Opposition – مقابلة / استقبل –, la Quadrature – تربيع – et la Quinconce.
CONJONCTION :
cet Aspect est le principe de tous les autres ; lorsque deux ou plusieurs
Planètes se trouvent au même degré d’un même Signe ou d’un Angle du thème (MC
/AS). Sa signification est l’union.
SEXTIL :
c’est l’écart de 60° entre deux Planètes ou entre une Planète et l’AS ou le MC.
Sa signification est l’accord, l’adaptation et l’efficacité.
TRIGONE :
l’écart de 120° entre deux Planètes ou entre une Planète et l’AS ou le MC,
comprenant une orbe de 6 à 7 degrés. Sa signification est l’entente et
l’harmonie, l’aisance et la réussite.
OPPOSITION : l’écart de 180° entre deux ou plusieurs Planètes en
conjonction ou entre une Planète et l’AS ou le MC. Sa signification est la
confrontation, le défi, la tentation de l’opposé susceptible de se résoudre par
complémentarité, contrairement au carré.
QUADRATURE :
l’écart de 45° entre deux ou plusieurs Planètes (en conjonction) ou entre une
Planète ou plusieurs Planètes et l’AS ou le MC. Sa signification est le conflit
et l’empêchement, la Quadrature écarte. Ce qui est contre-carré peut être
tempéré par d’autres aspects bénéfiques ou non.
VII – LECTURE DES ASPECTS – Synthèse
du thème astrologique.
D’une façon générale, les Aspects tels que
nous venons de les détailler, expriment la nature des relations individuelles,
leurs intentions et leurs qualités dans le jeu des actions et des événements
qu’elles suscitent. C’est par les Aspects qu’il est possible de comprendre la
détermination du Geste de tout être, aussi bien au plan individuel qu’au degré
supérieur de sa spiritualité. Si, avec le shaykh al-akbar, on considère, que
pour chaque être l’existence est un voyage, les aspects astrologiques vont nous
aider à en percevoir les modalités.
Tout Significateur (une Planète ou un Angle du thème), se situe simultanément dans un état céleste (un Signe) et dans un état terrestre (une Maison). Tout Significateur se situe, quelque soit sa position en degré sur le Cercle zodiacal, dans la réception et dans l’émission d’un Aspect avec tous les autres Significateurs du thème, à l’exception des Angles (MC /AS), des Parts et de l’Axe du Dragon* qui n’étant que des lieux « abstraits » ou vides de corps célestes ne peuvent par conséquent que recevoir des Aspects. Seuls les Aspects les plus significatifs énumérés dans le paragraphe précédent sont à retenir pour la lecture d’un thème.
L’art
de l’interprétation astrologique peut se résumer à la capacité de synthèse de l’astrologue
à l’égard de l’interdépendance de toutes les données symboliques et l’analyse
préalable de chaque élément significatif ne sera juste qu’au regard de la
considération de l’ensemble du thème (7).
* Voir
le prochain chapitre.
VIII– LES NOEUDS LUNAIRES
L’AXE
DU DRAGON
Astronomiquement,
ce que l’on appelle l’Axe du Dragon est la droite reliant les deux points
d’intersection de l’Ecliptique avec l’orbite lunaire. Tous les six mois, le
Soleil traverse l’un de ces deux points dont l’axe se déplace, dans un sens
rétrograde relativement à l’orbite lunaire, à raison de 20 degrés tous les ans
sur l’Ecliptique. Sur une période de 18 / 19 ans, l’Astre solaire effectue 19
révolutions et la Lune 254).
La connaissance de cet « Axe du dragon » est très ancienne ; elle nous vient traditionnellement des Chaldéens. Les astrologues Hindous nomment ces deux pôles opposés et complémentaires, Rahu pour la tête et Kathu pour la queue et dans le ‘ilm al-nujûm, respectivement : r’as et dunub. Chez les latins, c’est Caput Draconis et Cauda Draconis ; la Géomancie arrivée en Europe traduira ainsi les Figures 3 et 13 désignées par les Arabes « Seuil intérieur » et « Seuil extérieur ». Il s’agit effectivement de seuils puisque ces deux lieux représentent une transmission directe de la lumière solaire sur l’orbite de l’Astre lunaire, ce qui justifie le rapport du symbolisme de cet Axe avec les prises de conscience et leurs épreuves.
IX – LE MAÎTRE DE NATIVITÉ
La Planète dominante d’un thème sera celle qui aura la
position la plus forte. Par ordre décroissant, la force d’une position
planétaire se détermine par sa plus ou moins grande proximité avec les Angles,
surtout l’Ascendant et le Milieu du Ciel qui restent les lieux les plus marquants ;
ensuite, la position d’une planète dans le Signe de l’Ascendant, la Planète
maîtresse du Signe de l’Ascendant, la position d’une Planète dans le Signe où
se situe le Soleil, les Planètes en Domicile, en Exaltation, puis en Exil et en
Chute. Enfin, les Planètes en Conjonction avec les luminaires et avec l’Axe du
Dragon.
L’identification du « Maître de géniture »,
c’est-à-dire la « Signature » du natif, sera décisive pour
hiérarchiser et préciser la nature de ses orientations et les domaines qui lui seront
propices et dans lesquels son tempérament sera susceptible de s’exercer. La
Planète dominante précise les caractéristiques générales d’un événement ou
d’une entreprise s’il s’agit par exemple du thème monté pour l’édification
d’une ville ou d’un monument ou de celui correspondant à l’instant de la mise à
flot d’un navire ou à l’inauguration d’une activité administrative. Cette
Dominante astrale doit toujours être présente à l’esprit pour l’évaluation de
tous les éléments particuliers du thème. Elle permet de situer les choses à la
place qui leur reviennent.
Il y a lieu de retenir que toute planète subit l’activité
spéciale du Signe qu’elle traverse et reste soumise à l’influence du Maître de
ce Signe selon sa situation céleste et terrestre. Il en va de même pour chaque planète
à l’égard des douze Maisons.
X – LUNE NOIRE ET SOLEIL NOIR
« Il y a d’ailleurs lieu de remarquer
que cet état premier, en ce qui concerne notre monde, appartient proprement au
domaine de la manifestation subtile, en tant que celle-ci précède
nécessairement la manifestation grossière et en est comme le principe immédiat ;
et c’est pourquoi, en fait, la forme sphérique parfaite, ou la forme circulaire
qui lui correspond dans la géométrie plane (comme section de la sphère par un
plan de direction quelconque) ne se trouve jamais réalisée dans le monde
corporel (note
3).
Note 3 :
On peut donner ici comme exemple le mouvement des corps célestes, qui n’est pas rigoureusement circulaire, mais elliptique ; l’ellipse constitue comme une première ‟spécification” du cercle, par dédoublement du centre en deux pôles ou ‟foyers”, suivant un certain diamètre qui joue dès lors un rôle ‟axial” particulier, en même temps que tous les autres diamètres se différencient entre eux quant à leur longueur. Nous ajouterons incidemment à ce propos que, les planètes décrivant des ellipses dont le soleil occupe un des foyers, on pourrait se demander à quoi correspond l’autre foyer ; comme il ne s’y trouve effectivement rien de corporel, il doit y avoir là quelque chose qui ne peut se référer qu’à l’ordre subtil ; mais ce n’est pas ici le lieu d’examiner davantage cette question, qui serait tout à fait en dehors de notre sujet. »
(RG, RQST,
ch. XX, « De la sphère au cube ».)
Concernant
le double foyer des planètes, c’est-à-dire le « dédoublement du centre en
deux pôles », l’astrologue moderne Dom Neroman a établi les calculs
permettant de situer sur l’Écliptique l’axe reliant les deux foyers de
l’ellipse lunaire. La révolution sur le Zodiaque de l’axe constitué par ce
deuxième foyer est de neuf années environ. L’Apogée de la Lune noire, dont on
peut relever la position en degré dans des tables spéciales, se nomme Lilith,
et à son opposé (le Périgée), se trouve Priape. Ces noms tirés de la mythologie
ont été choisis conformément au symbolisme lunaire exprimé par cet axe.
LE SOLEIL
NOIR
C’est
le deuxième foyer de l’orbite terrestre. Sa révolution autour du Zodiaque est
de 120 siècles, soit 1° 7 ’ par siècle. Le Soleil Noir se trouve actuellement
au douzième degré du Cancer.
Jean Carteret, le spécialiste du Tarot, a développé une dialectique
particulière concernant certaines significations d’ordre psychologique de la
Lune noire en relation avec le Soleil noir.
Le double foyer des orbites manifeste la
possibilité corporelle ; cependant, si l’on envisage le « rôle
‟axial” particulier » engendré par ces deux pôles du point de vue de
l’astrologie moderne, on n’en retirera qu’un intérêt restreint limité aux modalités
subconscientes du psychisme.
NOTES
(1) Pour les hindous, « Le jyotisha est l’astronomie, ou, plus
exactement, il est à la fois l’astronomie et l’astrologie, qui ne sont jamais
séparées dans l’Inde, pas plus qu’elles ne le furent chez aucun peuple ancien,
même chez les Grecs, qui se servaient indifféremment de ces deux mots pour
désigner une seule et même chose ; la distinction de l’astronomie et de
l’astrologie est toute moderne, et il faut d’ailleurs ajouter que la véritable
astrologie traditionnelle, telle qu’elle s’est conservée en Orient, n’a presque
rien de commun avec les spéculations ‟divinatoires” que certains cherchent à
constituer sous le même nom dans l’Europe contemporaine. » (IGEDH, ch. VIII). Ce qui est dit là du jyotisha (la science astrologique
hindoue) inclue naturellement l’astrologie musulmane (´ilm al-nujûm).
(2) Sur les tours zodiacale (البروج فلك), le shaykh al-akbar
dans les Futûhât :
« Le Nom divin
‟L’Indépendant” (al-ghanî) a disposé
cette Sphère, vide de toute trace et ne contenant aucune étoile, identique dans
ses parties, et de forme circulaire. C’est à l’intérieur d’al-Kursî (- الكرسي - le Piédestal divin) que s’effectue son
mouvement dont on ne connait ni début ni fin, contrairement aux Sphères
célestes qui lui sont inférieures ; elle est dépourvue d’extrémité. C’est par
son existence que surviennent les jours, les mois, les années. Cependant, ces
divisions temporelles sont déterminées dans cette Sphère seulement après qu’Allâh ait manifesté (khalaqa) à l’intérieur les signes (’âlamât) qui les distinguent. Cette
Sphère ne détermine proprement de ces divisions temporelles qu’un jour unique,
c’est-à-dire qu’une seule révolution déterminée à partir du haut par le pied (qadam) d’al-kursî ». Cf.
Abdel-Baqî Meftah : Les clés ontologiques
et coraniques du livre des fuçûç al-hikam d’Ibn ‘Arabî ; Editions Arma artis, 2011, p. 144.
(3) Les Qualités passives et actives.
(4) l’Ascension Droite d’une planète est égale à la différence entre le Temps Sidéral (angle horaire du Point Vernal) et l’Angle Horaire.
Le Jour Sidéral est
l’intervalle de temps entre deux passages consécutifs du Point Vernal au
Méridien d’un lieu.
Le Temps Sidéral
est l’Angle Horaire du Point Vernal ; le Temps Sidéral local oriente la
Sphère Céleste sur la sphère locale.
(5) Les principaux systèmes de calcul de
partage de la Sphère locale sont les suivants (nous nous sommes basés sur
les données fournies par Max Duval) :
Le système de Maternus (IIIe siècle)
consiste en douze divisions égales de l’Ecliptique par des grands cercles
perpendiculaires à ce dernier et uniformément espacés de 30° (la Cuspide - ou pointe
- de l’AS se situe au centre de la Maison I).
Pour le système de Campanus
(XIIIe siècle), les plans fondamentaux de la sphère locale,
c’est-à-dire le Méridien et l’Horizon, sont les antennes cardinales du système.
Etant perpendiculaires, ils forment dans l’espace quatre angles dièdres
droits ; Campanus partage chacun d’eux en trois angles dièdres égaux de
30° et obtient 12 Maisons égales dans l’espace.
Dans le système de Régiomontanus
(XVe siècle), les cercles de position se partagent l’Équateur en
parties égales quelque soit la latitude géographique. En dehors du Méridien,
les cercles de position ne sont pas perpendiculaires à l’Équateur ni aux
parallèles de déclinaison.
Dans le système Placidus
(XVIIe siècle), on calcule des arcs par rapport à l’Équateur céleste.
Cette domification consiste en l’équipartition de tous les arcs semi-diurnes et
semi-nocturnes. Les Cuspides intermédiaires ne sont plus des cercles de
position mais des courbes gauches iso-horaire (isodomes). Le « cœur » d’une Maison se situe en
son centre et non à sa Cuspide. C’est généralement cette Domification qui est
pratiquée par les astrologues occidentaux.
(6) L’orbe est l’espace en degré autour des planètes dans lequel les
aspects sont influents. Ils sont variables selon leur qualité : 10° pour la
Conjonction et 8 à10° pour l’Opposition ; de 3 à 4° pour le Sextil ; 6 degrés
pour le Trigones et 5° pour la Quadrature et 2°
pour la Quinconce (nous laisserons de
côté les autres aspects). Ces limites de la zone d’influence des aspects est en
réalité continue dans leur décroissance car quelque soient leurs positions
toutes les planètes sont en aspects les unes avec les autres (les orbes n’étant
que des lieux critiques dans lesquels leurs relations s’intensifient).
(7) Le calcul pour l’érection d’un thème
généthliaque consiste à additionner
le temps sidéral donné dans les éphémérides (mentionné
pour chaque jour) avec l’heure locale de la naissance pour obtenir le temps
sidéral de la naissance. Avec la latitude du lieu de naissance, on relève
dans une « Table des Maisons » l’heure
sidérale correspondant au TSN (temps sidéral de la naissance) qui indique les
degrés du Zodiaque correspondant aux Cuspides du thème à ériger.
Bibliographie
recommandée :
– Ephémérides.
– Table des
Maison selon Placidus (ou autre système).
– Les trois plaquettes de Michel de Socoa : Typologie et Caractères ; La Part de Fortune ; Les Grandes Conjonctions, Éditions traditionnelles, 1981-88.
– Daniel
Giraud : Métaphysique de
l’astrologie, Éditions Veyrier.
– Henri
Selva : La théorie des
Déterminations Astrologiques de Morin de Villefranche, Éditions
traditionnelles, 1984 (avec les réserves d’usage sur les conceptions modernes
de son auteur et son préfacier).