LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

mardi 11 juin 2024

LES FRÈRES DE LA PURETÉ - extrait - / SEM et CHAM & JAPHET

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RASA‘IL IKHWÂN AL-ÇAFA

 

(Extrait)

 


Et sache que... le but des philosophes de la sagesse dans l’étude des sciences mathématiques et de la formation de leurs disciples est (essentiellement) de voyager en  suivant le chemin de ces sciences vers les sciences de la nature (al-tabî‘iyât). Et leur perspective dans l'étude de ces dernières est de s'élever et croître en sciences divines (al-‘ulûm al-ilahiyah) qui reste le but ultime des sages philosophes par le moyen des connaissances directes (bi-l-ma‘ârif al-haqîyah).

 Donc, le premier degré d’étude en sciences divines  consiste à connaître la substance de la nafs et à rechercher son principe et son origine avant sa composition (ta‘alluq) avec le corps (jasad) ; où était-elle ? Et rechercher (fahs) sa fin ultime (résurrection – ma‘âd) après s'être séparée du corps, ce qu’on appelle la mort, et, la récompense pour les bonnes actions dans le monde des esprits et la rétribution des actes des malfaiteurs (agresseurs – المسيئين) : quelle est-elle au  Jour dernier ?

Et un autre but aussi de cette étude dans les sciences spirituelles implique celle du moment où l’être humain a été élu pour [connaître] son Seigneur (mandûban ilâ rabbihi) sans le moyen de connaître son Seigneur si ce n’est par celui de se connaître soi-même. Comme Allâh تعال l’a dit : « Qui donc ressent de l’aversion pour la Régle (ملة) d’Ibrâhîm sinon celui qui s’égare lui-même ? » (Al-baqara, 130) ; à savoir celui qui ignore tout de lui-même (jahila al-nafs). De même, on dit : « Qui se connaît connaît par conséquent son Seigneur », comme on a dit également : « La plus haute connaissance de soi-même est la plus haute connaissance de son Seigneur ». Il incombe à toute personne dotée de raison de rechercher la connaissance de soi (c’est-à-dire) la connaissance de sa propre substance et de la purifier.

Comme Allâh تعالى l’a dit : « Par l’âme et Ce[lui] qui l’a ordonné harmonieusement. Il lui a inspiré son libertinage et sa piété. Bienheureux qui la purifie. Et malheureux qui l’avilit ! » (Al-shams, 7-10). Allâh تعالى, tout en rapportant l'histoire de l’épouse d’al-‘aziz [Putifar] dans l'histoire de Yûsuf عليه السلام qui a dit : « car l'âme incite fortement au mal, sauf si mon Seigneur fait miséricorde. » (Yûsuf, 53). Allâh تعال a dit : « Mais pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur et qui aura préservé son âme de la passion, c’est le Paradis qui sera un refuge. » (Al-nâzi‘ât, 40). Allâh تعالى a dit : « Le jour où chaque âme viendra plaider pour elle-même, chacune sera rétribuée exactement pour ce qu'elle aura fait, et personne ne sera lésé. » (Al-nahl, 111). Allâh تعالى  a dit : «  Retourne vers ton Seigneur, agréante et agréée. » (Al-fajr : 28). Allâh تعالى a dit : «  Allâh reçoit les âmes au moment de leur mort ; Il reçoit aussi, dans leur sommeil, celles qui ne sont pas mortes. » (Al-zumar, 42). Il existe de nombreux versets coraniques [qui] sont des preuves démontrant (dalalat) l’existence de l’âme et la disposition de ses états (tasarruf halat). Ils constituent une preuve (hujjat) contre les gens suspects (al-jirmiyin) qui nient la nature intrinsèque de l’âme et sa conscience (ووجدانها). 

 

 

(Traités des Frères de la Pureté (Rasa‘il ikhwan al-çafa, VIII - Xe siècles).


 

 

   




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TRADITION

ET

SIONISME

 

 

 

Tout système comportant de la contradiction est condamné par là même à sa propre destruction. C’est par l’irrégularité, le détournement et les inversions qu’arrive la ruine de ceux qui sont à l’origine des groupements anti-spirituels et anti-traditionnels.

 

 

 

SEM FILS DE NÛH selon la chronique de Tabarî

 

 « Or sache que toutes les créatures sont sorties, après Noé [ Nûh ], de Sem, de Cham et de Japhet. Les Arabes, les Persans, les hommes blancs de visage, les gens de bien, les jurisconsultes, les savants et les sages sont de la race de Sem ; et voici pourquoi : Un jour Noé était endormi, le vent souleva ses vêtements et découvrit ses parties sexuelles sans qu'il s'en aperçût. Japhet passa près de Noé, dont il vit les parties sexuelles ; il se mit à rire aux éclats et à tourner son père en ridicule, sans le recouvrir. Cham, frère de Japhet, arriva ensuite ; il regarda Noé, se mit à rire aux éclats et à plaisanter, et passa outre, sans couvrir son père. Sem vint après ses frères, et, voyant Noé dans une posture indécente, il détourna les yeux et cacha la nudité de son père. Noé se réveilla ensuite, et demanda à Sem ce qui s'était passé ; ayant appris que Cham et Japhet avaient passé près de lui et qu'ils avaient ri, il les maudit en disant : Que Dieu change la semence de vos reins! Après cela tous les hommes et les fruits du pays de Cham devinrent noirs (...). » (1)

 

 Dans cet extrait, Sem est reconnu comme l’héritier par son père de la tradition atlantéenne, tandis que Cham et Japhet en représentent les agents obscurs ; rappelons que la « contre-initiation »  étant présente dès le début du cycle de notre présente humanité, chaque cycle secondaire reproduisant les mêmes déterminations, la présence des deux frères de Sem telle qu’elle est décrite symbolise par conséquent l’activité contre-traditionnelle propre à la descente cyclique qui s’achèvera avec la fin du dernier âge (Kali-yuga).

On sait que du temps de Nûh et de Sem jusqu’à Ibrâhîm, la religion était chose inconnue. C’est à partir de Mûsâ que la « caste sacerdotale » du peuple hébreu adaptera pour son culte un point de vue accessible à tous, avec un dogme et une morale à la destination de ceux dont les capacités spirituelles se sont amoindries, réservant ainsi la connaissance complète de la Tradition à son élite. C’est sous cette forme, spécifiquement religieuse (2) que l’ésotérisme et la religion exotérique furent transmis au peuple Juif, à la Chrétienté et à l’Islâm. On sait également que Jérusalem, la « Cité de la Paix » (3), deviendra avec Sulîman dont le nom signifie « Pacifique », le centre traditionnel des israélites, des  chrétiens et des musulmans.

Au regard de ces seules considération, les divers groupements sionistes, par le nationalisme et le progressisme de leurs fondateurs et gouvernants successifs ne peuvent légitimement se réclamer de la tradition Juive puisque leur intention première relève des idéologies issues de la Révolution française. Du reste, Théodore Herlz, à l’origine du projet de nationalisation de la diaspora juive, qui a ouvert la voie politique permettant d’agir au sein du mondialisme occidental, était un idéologue aux conceptions modernes, athée comme il se doit, et héritier de l’ « ethnonationalisme » de Cecil Rhodes (4). Il serait difficile de concevoir quelque chose de plus opposé à la spiritualité des descendants de Sem. Les héritiers de Herlz n’ont cessé de déployer leur influence sur les puissances politiques successives des États-Unis et des États coloniaux dans le but d’obtenir une terre, en l’occurrence celle de la Palestine, et d’y établir un « foyer Juif » sans se soucier qu’il fallait pour cela en chasser le peuple qui y vivait depuis des siècles (5). Nous savons que les intentions à l’origines du sionisme sont là, dans une volonté de pouvoir et de domination (6) sur le monde traditionnel dans le but à peine dissimulée de le détruire en adoptant une visée délibérément expansionniste et ethnocidaire et non de rassembler le peuple Juif dans le respect et le maintien de la tradition du Judaïsme ; du point de vue traditionnel, c’est exclusivement cette transmission spirituelle qui aurait pu légitimement être qualifiée de sémite.

 La force armée et le terrorisme mis en œuvre dés les premières réalisations de ce projet est un fait connu de tout le monde et cependant occulté continuellement par la propagande médiatique de l’activisme sioniste. L’abjection des actions militaires qui ont été perpétré pour la création de l’« État d’Israël », et son maintien au détriment du peuple Palestinien chassé de ses Terres, ne rentrent pas dans notre propos qui est exclusivement de souligner ici l’idéologie mortifère d’une déviation religieuse mêlée à des intentions contre-traditionnelles, c’est-à-dire proprement sataniques. Nous ferons aussi remarquer que les agents militants de ce projet politique « national-sioniste » doivent à Edouard Drumont, sinon l’origine, du moins la popularisation du terme « antisémite » qui gagna les mentalités dans l’hexagone et en Europe durant le XIXe siècle dans l’ignorance la plus complète de ce qu’est la « tradition sémite » (7). Les termes « antisémite » et « antisémitisme » deviendront une arme de propagande, un redoutable outil de terreur psychique, une caricature d’« anathème » forgé au feu du nazisme et de ses conséquences. Il faut reconnaitre que cette origine n’est pas des plus saines. Il n’est pas inutile d’insister au risque de nous répéter que le véritable « sémitisme », dont la spiritualité des israélites, des arabo-musulmans et des chrétiens de la période médiévale (8) ont recueilli l’héritage, demeure étranger aux visées politiques de quelque mouvement dominateur et oppresseur que ce soit (9). Hier comme aujourd’hui, et encore plus actuellement, n’ayant aucun mandat légitime autre que celui de la force brute pour exercer sa volonté de puissance, l’« État hébreux », avec la détermination nationaliste de son idéologie « révisionniste » (10), s’accorde avec des courants déviés du Judaïsme véhiculant des conceptions eschatologiques confuses, aberrantes et dangereuses.

 D’un point de vue  spirituel, ce pouvoir politique, avec ses accès de fièvre criminelle (et de véritable démence comme celle de son gouvernement actuel), s’avère être dans ses actes exactement à l’inverse des déclarations de sa propagande et, aux yeux de toute personne saine d’esprit, il s’affirme comme délibérément anti-spirituel, anti-traditionnel et anti-religieux. Et, bien qu’il le mérite pleinement, nous laisserons à Drumont et aux fabricants de pseudo anathèmes le qualificatif fatal qui, du fait de son usage outrancier et falsificateur, n’a plus aucun sens si tant est qu’il en ait jamais eu un ; la mentalité et les intentions du monde moderne dans son ensemble procèdent entièrement de l’esprit de Cham et Japhet et non de celui représenté Sem, le fils et l’héritier spirituel du prophète Nûh.

Aller dans le détail de qui est impliqué dans ce bref rappel nécessiterait un travail conséquent et inutile puisque Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps de Guénon suffit pour comprendre et suivre dans leur globalité tous les facteurs apparents et cachés de notre destinée soumise à l’obscurantisme des États de l’Occident moderne dont la fonction est de nous conduire vers la fin inéluctable de notre monde. Ce blog a déjà abordé l’ensemble de ces questions et nous ne faisons ici que rappeler les intentions particulières d’un groupe ethnique qui viennent confirmer le désordre et la barbarie dominant progressivement tous les gouvernements actuels.

À la question de savoir, comment tout un peuple a pu sombrer dans une telle ignorance de son origine et de ses principes, aucune réponse n’apparait clairement. Reste le constat de la perméabilité extrême à toutes les idéologies progressistes caractérisant la mentalité des juifs modernisés. A cet égard, ceux qui sont sortis de leur tradition eurent au siècle dernier une influence décisive. Quant à ceux qui ont gardé une attache religieuse, ils ont majoritairement adhéré au nationalisme sans se soucier de ce qui se dissimulait derrière cette solidification dont ils ont pourtant subi jadis le plus épouvantable des méfaits. Il reste les fanatiques sectaires du « messianisme juif » qui, pour leur cause raciste, viennent mêler des éléments formels inhérents au Judaïsme. Ce sont les conceptions de ces derniers, détournées de leur sens spirituel qui de proche en proche tendent à cristalliser chez les sionistes – toutes obédiences confondues – le germe d’une spiritualité à rebours (11), c’est-à-dire une occurrence de la « contre-tradition ». Il est à craindre que l’« inversion messianique » à laquelle nous venons de faire allusion, revendiquée par des courants déviés issus de la Kabale juive (12), prenne de l’ampleur et soit appelée à véhiculer des influences occultes « contre-initiatiques » susceptibles d’entrainer les masses ignorantes sous la domination de l’« empire à rebours » annoncée par la Tradition.

 




NOTES

 

   

(1) Extrait de De la Création à David, vol. 1, Tabarî ; Les prophètes et les rois – 4 volumes – traduit par Hermann Zotenberg, Éd. Sindbad, Paris 1980 – (titre arabe : Târîkh al-Rusûl wa-l-mulûk).

(2) Un culte, un dogme et une morale, sont les caractéristiques qui distinguent les trois religions du Livre des doctrines orientales.

(3) Selon Burckhardt, durant le Moyen-âge, « La fusion de l’héritage cosmologique grec et le monothéisme d’origine sémitique s’est accompli à la faveur d’un échange interactif entre les esprits du monde chrétien, islamique et Juif ». Ces trois religions ont partagé la même « vision du monde » jusqu’à la fin de la période médiévale. On peut parler d’un esprit sémite partagé, esprit qui n’est pas lié à celui d’une race mais qui est celui d’une modalité de pensée et d’expression. Peu savent que les corporations de constructeurs qui élaborèrent l’architecture européenne du moyen-âge donnaient à leur art, en provenance du Proche-Orient, un sens symbolique en relation avec la science des nombres dont l’origine se rapportait aux bâtisseurs du Temple de Salomon. » (Titus Burckhardt, Cosmologia Perennis, Arché Milano 1986).

(4) Herzl, lors du troisième congrès de l’Organisation sioniste (Londres 1890) déclarait : « le problème asiatique devient de jour en jour plus grave et je crains qu’il ne devienne dans quelque temps sanglant. Les pays civilisés ont donc un intérêt d’autant plus grand à voir établir sur la route de l’Asie, une station de culture dont profiterait l’humanité évoluée » (Alain Gresh, Palestine un peuple qui ne veut pas mourir, Éditions Les Liens qui Libèrent, 2024, p. 33). Cette allusion accablante au « péril jaune » qui sera reprise plus tard par Henri Massis se passe de commentaire. Aujourd’hui, l’imposture de cette « avant-garde de la civilisation contre la barbarie », mise en avant par Herzl dans son ouvrage de propagande L’Etat des juifs paru en 1896, éclate au grand jour. 

(5) « J’ai entendu des Juifs dire que, si certains gouvernements soutenaient le Sionisme, c’est parce qu’ils y voyaient surtout un moyen de se débarrasser des Juifs pauvres en les envoyant en Palestine (on dit même qu’il y a des banquiers juifs qui le favoriseraient aussi pour la même raison) ; en tout cas, il est bien sûr que les Sionistes sont tout à fait occidentalisés et antitraditionnels. (…) La vérité est qu’il n’y a pas de place en Palestine pour les immigrants, et que les terres qu’on prétend leur donner sont déjà occupées ; les Musulmans et les Chrétiens sont d’ailleurs entièrement d’accord. » (R. Guénon, correspondance avec Patrice Genty, mars 1948.)

(6) La création du foyer juif en Palestine ne se serait jamais réalisée sans l’appui du Royaume unis dont les intentions anti-traditionnelles ne sont plus un secret.

(7) Gresh rapporte que T. Herzl rencontra le ministre russe de l’intérieur Viatcheslav Plehve (1846-1903), « antisémite déclaré qui ‟couvrit” les pogroms en Russie ; celui-ci a écrit (dans une lettre du 30 juillet 1903) que son pays ne pouvait qu’être favorable à ‟créer un état indépendant en Palestine” et à organiser l’émigration de Russie d’un certain nombre de ses sujets russes”, trop content de s’en débarrasser. Herzl note dans ses carnets : ‟l’antisémitisme […] ne sera pas nuisible pour les juifs, au contraire il aidera à forger leur caractère et leur éducation. […] L’éduction ne peut avoir lieu qu’à travers la souffrance, et les juifs s’adapteront”.» (A. Gresh, op. cit, p.166).

(8) On sait que pour ce qui concerne le Christianisme, la transmission initiatique s’est perdue à l’aube de la Renaissance  corrélativement de l’apparition du Protestantisme et de sa diffusion en Europe.

(9) Certains tentent de manipuler l’opinion publique (de plus en plus ignorante du caractère « orthodoxe » des trois religions du Livre) en affirmant que le sionisme ne peut se concevoir en dehors du Judaïsme et lui serait même substantiellement lié, alors que son fondement ne repose sur des conceptions essentiellement modernes. Cette volonté, raciste sur le fond, vise à justifier sa déviation parodique. Il est regrettable que Yûsuf Hindi semble concevoir le Judaïsme uniquement comme une religion de nature entièrement déviée, ce qui peut rendre confus son rappel historique des divers courants suspects ayant pris naissance récemment, dont il eut fallu préciser qu’ils sont irréguliers et en rupture avec la tradition Juive elle-même. Ce sont évidemment les agents de ces courants qui revendiquent le sionisme comme lié au Judaïsme.

(10) Vladimir Zeev Jabotinsky, à l’origine de ce mouvement idéologique que l’on appelle « révisionniste », est né le 18 octobre 1880 à Odessa, dans le gouvernement de Kherson de l'Empire russe, et mort le 4 août 1940 à Hunter, village de l'État de New York aux États-Unis. Il fut le fondateur de la Légion juive durant la Première Guerre mondiale et un leader de l’aile droite du mouvement sioniste. Ignorant profond de la tradition Juive, ce nationaliste raciste, ne répugnant pas à soutenir les actes terroristes, ne s’est préoccupé que de politique ethnocentrée et conquérante. Sa mentalité moderne et son idéologie, issus du climat dans lequel le matérialisme et les concepts de progrès industriels sont apparus, ne sont pas étrangères à ce qui a présidé à l’élaboration du Marxisme et du racisme National-Socialiste allemand, et, on peut noter que ce dernier courant politique et le sionisme se trahissent dans leur subversion par l’utilisation de symboles traditionnels dont ils ont profané le sens en les utilisant à rebours ; le swastika pour l’un et le « Sceau de Salomon » pour l’autre.

 (11)  «  (…) il est facile de se rendre compte que la constitution de la ‟contre-tradition” et son triomphe apparent et momentané seront proprement le règne de ce que nous avons appelé la ‟spiritualité à rebours”, qui, naturellement, n’est qu’une parodie de la spiritualité, qu’elle imite pour ainsi dire en sens inverse, de sorte qu’elle paraît en être le contraire même ; nous disons seulement qu’elle le paraît, et non pas qu’elle l’est réellement, car, quelles que puissent être ses prétentions, il n’y a ici ni symétrie ni équivalence possible (...). Cette ‟spiritualité à rebours” n’est donc, à vrai dire, qu’une fausse spiritualité, fausse même au degré le plus extrême qui se puisse concevoir ; mais on peut aussi parler de fausse spiritualité dans tous les cas où, par exemple, le psychique est pris pour le spirituel, sans aller forcément jusqu’à cette subversion totale ; c’est pourquoi, pour désigner celle-ci, l’expression de ‟spiritualité à rebours” est en définitive celle qui convient le mieux, à la condition d’expliquer exactement comment il convient de l’entendre. C’est là, en réalité, le renouveau spirituel  dont certains, parfois fort inconscients, annoncent avec insistance le prochain avènement, ou encore l’ère nouvelle dans laquelle on s’efforce par tous les moyens de faire entrer l’humanité actuelle (...) » (Guénon, RQST, ch. XXXIX).

(12) L’auteur des Aperçus sur le « Retournement » a signalé « le caractère parodique » de certains spécialistes universitaires juifs, notamment à propos d’une étude de G. Ruchet (Considérations ésotériques sur les 12 fils de Jacob (Joseph), Paris, 1992) « qui participe à une volonté de ‟renversement” de la Kabbale amorcée par G. Scholem et poursuivie par Moshe Idel (cf. Le Golem, Paris, 1992) sous l’égide de l’Université hébraïque de Jérusalem ; renversement auquel la tradition hébraïque est tout particulièrement prédisposée puisque c’est elle qui a  ‟ordonné” la Chute. » (Yûsuf Bragard, Aperçus sur le « Retournement », p. 63, FTM, pdf.)

 

 

 


Complément des notes

 

Note 4

« Une station de culture dont profiterait l’humanité évoluée »... : l’ancien directeur du Mossad a admis qu’Israël a armé Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes au Moyen-Orient. Un fait  délibérément ignoré les médias français. Cette confession est si contradictoire avec l’idée que diffuse les médias occidentaux sur le terrorisme dit « Islamique » que l’opinion générale ne soupçonnera jamais le gouvernement « Israélien » soutenant  ainsi la guerre en Syrie dans le but de chasser Assad du pouvoir et d'y installer son propre pion (comme en Jordanie). La manœuvre était pourtant cohérente relativement à l’ensemble des intentions et des actions politiques des sionistes à travers le monde, en l’occurrence, avoir ici un relai d’influence travaillant dans les l’intérêts de l’Etat d’Israël pour se protéger de l'Iran, de la même manière que la Jordanie l’a protégé des drones et des missiles iraniens, il y a quelques mois.

 Cette guerre en Syrie, ethnocidaire et dévastatrice, a provoqué la première vague d’un million de réfugiés vers l’Europe et dans le monde entier. Les « laissés pour compte » ont commencé à utiliser cette vague de réfugiés pour rejoindre les pays occidentaux. Ceci est une réalité que les Européens qui œuvrent contre les immigrés tout en soutenant le gouvernement actuel de l’Etat sioniste devraient logiquement savoir. Et il n’y a aucun doute que l’État français et les dirigeants des partis politiques savent de quoi il retourne à l’égard de ces faits soigneusement occultés en faisant (ou ne faisant pas) tout ce qu’il faut  pour que leurs électeurs les ignorent le plus complètement. En effet, comme l’a dit Guénon, lorsqu’un politique prend la parole, vous pouvez être certain que la vérité sera reléguée au dernier plan ; les seules paroles de vérité à retenir de leur part étant celles des critiques qu’ils profèrent les uns envers les autres. De ce point vu, il faut bien admettre que les politiciens du sionisme surpassent tous les autres.


Note 5

 « J’ai entendu des Juifs dire que, si certains gouvernements soutenaient le Sionisme, c’est parce qu’ils y voyaient surtout un moyen de se débarrasser des Juifs pauvres en les envoyant en Palestine (on dit même qu’il y a des banquiers juifs qui le favoriseraient aussi pour la même raison) ; en tout cas, il est bien sûr que les Sionistes sont tout à fait occidentalisés et antitraditionnels. – J’ai rencontré le grand mufti de Jérusalem il y a une quinzaine d’années ; c’est certainement un homme très énergique (il a été officier dans l’armée turque et n’est devenu mufti qu’à cause de la mort de son frère aîné qui l’était avant lui), mais il ne donne pas du tout une impression de “fanatisme”. Je me souviens que l’illustre Dardaud a fait paraître aussi quelques articles contre lui dans l’“Intransigeant”, à peu près à la même époque que celui qui me visait… La vérité est qu’il n’y a pas de place en Palestine pour les immigrants, et que les terres qu’on prétend leur donner sont déjà occupées ; les Musulmans et les Chrétiens sont d’ailleurs entièrement d’accord. » (Correspondance avec Patrice Genty, mars 1948.)

 

Note 10

 « (…) nous voulons parler de l’utilisation, que nous avons déjà signalée, d’éléments authentiquement traditionnels dans leur origine, mais détournés de leur véritable sens et mis ainsi en quelque sorte au service de l’erreur ; ce détournement n’est, en somme, qu’un acheminement vers le retournement complet qui doit caractériser la contre-tradition” (et dont nous avons vu, d’ailleurs, un exemple significatif dans le cas du renversement intentionnel des symboles) ; mais alors il ne s’agira plus seulement de quelques éléments fragmentaires et dispersés, puisqu’il faudra donner l’illusion de quelque chose de comparable, et même d’équivalent selon l’intention de ses auteurs, à ce qui constitue l’intégralité d’une tradition véritable, y compris ses applications extérieures dans tous les domaines. On peut remarquer à ce propos que la « contre-initiation”, tout en inventant et en propageant, pour en arriver à ses fins, toutes les idées modernes qui représentent seulement l’‟antitradition”  négative, est parfaitement consciente de la fausseté de ces idées, car il est évident qu’elle ne sait que trop bien à quoi s’en tenir là-dessus ; mais cela même indique qu’il ne peut s’agir là, dans son intention, que d’une phase transitoire et préliminaire, car une telle entreprise de mensonge conscient ne peut pas être, en elle-même, le véritable et unique but qu’elle se propose ; tout cela n’est destiné qu’à préparer la venue ultérieure d’autre chose qui semble constituer un résultat plus positif”, et qui est précisément la contre-tradition”. C’est pourquoi on voit déjà s’esquisser notamment, dans des productions diverses dont l’origine ou l’inspiration contre-initiatique” n’est pas douteuse, l’idée d’une organisation qui serait comme la contrepartie, mais aussi par là même la contrefaçon, d’une conception traditionnelle telle que celle du Saint-Empire, organisation qui doit être l’expression de la contre-tradition” dans l’ordre social ; et c’est aussi pourquoi l’Antéchrist doit apparaître comme ce que nous pouvons appeler, suivant le langage de la tradition hindoue, un Chakravartî à rebours (*).

(*) : Sur le Chakravartî ou monarque universel », voir L’Ésotérisme de Dante, ch. VII, note 14, et Le Roi du Monde, ch. II, § 6. — Le Chakravartî est littéralement ‟celui qui fait tourner la roue”, ce qui implique qu’il est placé au centre même de toutes choses, tandis que l’Antéchrist est au contraire l’être qui sera le plus éloigné de ce centre ; il prétendra cependant aussi ‟faire tourner la roue”, mais en sens inverse du mouvement cyclique normal (ce que préfigure d’ailleurs inconsciemment l’idée moderne du progrès” ), alors que, en réalité, tout changement dans la rotation est impossible avant le ‟renversement des pôles”, c’est-à-dire avant le redressement” qui ne peut être opéré que par l’intervention du dixième Avatâra ; mais justement, s’il est désigné comme l’Antéchrist, c’est parce qu’il parodiera à sa façon le rôle même de cet Avatâra final, qui est représenté comme le second avènement du Christ” dans la tradition chrétienne. » (Guénon, op. cit.)

 


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