LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

mercredi 13 juillet 2016

III APERÇUS SUR LES FUÇÛS AL-HIKAM de Muhyî-al-Dîn Ibn al-‘Arabî par Fulan



















Aperçu synoptique des
Fuçûç al-hikam
de
Mohyd-al-dîn Ibn al-‘Arabî

Second quartier lunaire








Façç de la Demeure 8 – Ya‘qûb

Lettre kâf



Nom : al-shakûr, « Le Très Reconnaissant ».
Sagesse « Spirituelle », rûhiyyah.
Sphère du « Piedestal », al-Kursî.


Al-ghanî est associé à al-hamîd. Les foqarah (pauvres), n’ont que le shukr, (c'est-à-dire la Reconnaissance ou la Gratitude) envers les deux Noms :    al-hamîd et al-ghanî ; al-shakûr, « Le Très Reconnaissant », s’applique aussi bien dans la joie que dans la douleur. La manifestation du Nom al-ghanî implique celle du Nom al-shakûr, « Le Très Reconnaissant ».
Le « Ciel des Fixes », falak al-kawakib, est le principe de polarisation du verbe divin, « Le Piedestal », al-kursî, où descendent les deux pieds. La racine yaqaba (de Ya‘qûb) signifie « talon ». Le talon de l’un des pieds désigne le Paradis tandis que l’autre désigne l’Enfer (8).


La Demeure se nomme (al-natrah), « Le nez du lion »; elle va de 0° à 12° 51’ 26ˮ du Cancer (al-saratân).






Façç de la Demeure 9 – Yûsuf.

Lettre : jîm



Nom : al-ghanî, « l’Indépendant ».
Sagesse « Lumineuse », nûriyyah.
Sphère : falak al-burûj, « Ciel des Signes zodiacaux ».


La détermination de la mesure implique d’être indépendant des conditionnements. « L’Indépendant », al-ghanî correspond au Ciel des 12 Signes, al-falak al-burûj ; chaque Signe dépend d’un Archange qui possède les clés des trésors de ce Signe. Yûsuf demanda la garde des trésors (au Roi). Le Ciel du Zodiaque est le lieu de manifestation sensible à l’extérieur du Trône (al- ‘arsh) comme le Ciel des Fixes l’est du Piedestal (al-kursî) (9).
Ibn ‘Arabî fait allusion au Nom al-ghanî à la fin du chapitre où il mentionne le verset :

 « Ô vous, les gens, vous êtes les pauvres (al-fuqarâ’) envers Allâh et Allâh est Le Riche (al-ghanî), Le Très Louangé (al-hamîd). »
(Fâtir, 15)


La Demeure se nomme al-taraf,  « Le regard » ; elle va de 12° 51’ 27ˮ à 25° 42’ 52ˮ du Cancer (al-saratân)*.

* C’est dans cette Demeure que se situe l’étoile « Le Grand Chien », appelé également Canicule.






Façç de la Demeure 10 – Hûd

Lettre : shîn



Nom : al-muqaddir, « Celui qui détermine ».
Sagesse de « L’Unité », ahadiyyah. 
Sphère des « Demeures », falak al-manâzil.


Le Nom « Le Seigneur », al-rabb, est celui qui éduque (murabbî), ce qui implique la « voie progressive » et la vision de la disposition de chaque chose à sa place ; al-qadar, qui détermine la mesure, la norme : al-muqaddir, « Celui qui détermine »(10).
« Le Soleil court à son lieu de repos ; tel est le décret du Tout-Puissant, de l’Omniscient. »
(YâSîn, 38)


La Demeure se nomme al-jabba, « le front du lion »; elle va de 25° 42’ 53ˮ  du Cancer (al-saratân) à 8° 34’ 18ˮ du Lion (al-asad).





 

Façç de la Demeure 11 – Çâlih

Lettre : yâ’



Nom : al-rabb, « Le Seigneur ».
Sagesse de « L’Ouverture », fâtihiyyah (ou futûhiyyah).
Sphère du Ciel de Saturne, al-zuhl.


L’obtention de « La Victoire » ou « L’Ouverture » (fâtihiyyah) au moyen de : man ‘arafa nafsahu, ‘arafa rabbah, « Celui qui se connait, connait son Seigneur » ; al-rabb correspond au septième Ciel de Saturne (zuhl ou mirîkh).

« Et dis : “Seigneur, fais-moi croître en science”. »
(Tâha, 114)

Le shaykh al-akbar commence le chapitre par la fardaniyah car le nombre des afrad est de 11 tandis que 3 est le premier nombre fard (impair) ; l’ensemble de ce chapitre est commandé par l’imparité ; c’est le 11ième façç ; le Ciel de Saturne est le 3ième Ciel d’entre les 9 sphères dont les mouvements donnent naissance aux choses de ce monde et de l’autre.
Çâlih « qui menace son peuple et lui donne un délai de 3 jours » correspond pour Ibn ‘Arabî à l’idée de perte et de difficulté conformément aux significations de Saturne, de nature terrienne, obscure, noire et maléfique (11).


La Demeure se nomme kharâtân*, « le front du lion »; elle va de 8° 34’ 19ˮ à 21° 25’44ˮ du Lion (al-asad).

*Autre nom de cette Demeure : al-zubrah, « la crinière du Lion ».






Façç de la Demeure 12 – Shu’aîb

Lettre : dâd



Nom : al-‘alîm, « Le Savant ».
Sagesse « Cordiale », qalbiyyah.
Sphère de Jupiter, al-mushtarî.


Le but de la victoire est l’obtention de la science ; ors, le serviteur sait qu’il n’a par lui-même aucun pouvoir. Le Nom al-‘alîm, « Le Savant », implique que la science se conforme au « connu » signifiant qu’elle est sous sa domination : ainsi, « le Ciel de la Science et de la Béatitude auquel correspond la Sphère de Jupiter et la spiritualité de Musâ* », s’inscrit dix ans auprès de Shu’aîb auquel est consacré le chapitre.


La racine du nom Shu‘aîb indique l’accroissement dans diverses sens, ce qui invoque la vastitude de la Science ; lorsque Mûsâ prétendit être le plus instruit des hommes, Allâh lui envoya Al-Khidr (12).


La Demeure se nomme al-çarfa ; elle va de 21° 25’ 45ˮ du Lion (al-asad) à 4° 17’10ˮ de la Vierge, (al-sunbulah).

*« Fais-moi croître en Science » correspond à la situation spirituelle de Mûsâ et aux significations de (la Sphère) de Jupiter, al-mushtarî (qui, en arabe, signifie celui qui achète, c’est-à-dire, s’agrandit par l’espace qu’il acquiert ; il y a aussi, analogiquement, le sens de l’acquisition définitive de la maturité et par conséquent de la capacité à enseigner et à gouverner.






Façç de la Demeure 13 – Lût

Lettre : lâm



Sagesse « Vigoureuse », malkiyyah.
Nom : « Celui qui contraint », al-qâhir.
Sphère du « Ciel de Mars », al-mirîkh.



La manifestation de la lumière vainc l’obscurité. Le Nom divin al-qâhir est lié au Nom al-wahîd car l’Unité efface l’altérité et le Vrai anéantit le faux (ou l’erreur). Il est mentionné six fois dans le Coran.
Le cinquième Ciel de Mars (mirîkh), Ciel d’Hârûn, correspond dans les Fuçûs au chapitre du Nom « Celui qui contraint », al-qâhir (13).


La Demeure se nomme al-‘awâ ; elle va de 4° 17’11ˮ à 17° 8’36ˮ de la Vierge (al-sunbulah).






Façç de la Demeure 14 – ‘Uzaîr

Lettre : nûn



Nom : al-nûr, « La Lumière ».
Sagesse « Providentielle », qadiriyyah.
Sphère « Ciel du Soleil », Samâ’ al-shams (Demeure d’Idrîs) ; Cœur du Monde, Cœur de l’Homme, Cœur des Sphères.


Le « Vrai », al-haqq, « prépare une forme » en lui insufflant l’Esprit. Le shaykh al-akbar compare l’esprit avec le soleil. Le Vrai, al-haqq, a rattaché le lever du soleil au souffle (nafas) de la vie par sa parole :

« Par l’aube quand elle respire (tanafassa). » 
(Al-Takwîr, 18)

« La Lumière », al-nûr, vivifie la forme en la faisant apparaitre à elle-même ; elle lui fait connaître son Seigneur. Ce degré est celui du Cœur, le pôle d’entre les degrés de la Manifestation. La présence du « Pôle dans le monde » se situe dans le quatrième Ciel, celui du Soleil (Idrîs). Il y a, dans le façç de la Sagesse du verbe de ‘Uzaîr, le secret du qadâ’a et du qadar (14).

La Demeure se nomme  al-simâk, (l’épi) ; elle va de 17° 8’ 37 ” au 30ème degré de La Vierge (al-sunbulah)*.

*Voir ci-dessous, « L’Islâm et le Signe zodiacal de la Balance » (messages du 23/06/2013 et du 10/08/2013).








NOTES COMPLÉMENTAIRES
DES SEPT FUÇUÇ.
Second quartier lunaire




8. « La sourate du façç de Ya‘qûb est Al-Shams (C., 101) ; “Et Il ne craint pas leur rétribution” (verset 15) ; c’est-à-dire : “(...) celui qui est Louangé en tout état, dans le bien comme dans le mal”. Il s’ensuit que ce Nom [« L'Indépendant », al-ghanî] régit la production du degré de manifestation du principe de toute dualité (thunâ’iyyah), le principe de polarisation du verbe divin ; “Le Piedestal”, al-kursî, où descendent les deux pieds. » (Meftah, p.147)
« Dans le chapitre 293 des Futûhât, dédié à la Demeure de la sourate Al-Shams, le shaykh décrit les dualités qui s’y manifestent. Cependant qu’il voit à travers ce qu’il écrit l’Envoyé d’Allâh vêtu de sandales et de gands, en guise de confirmation de la parité (izdiwâjiyyah) accomplie, il ouvre ce chapitre par l’exposition de la parité du seigneur et du vassal et du lien qui les unit, et par une longue qaçidah de 56 vers (soit 28×2). Ce nombre 56, double de 28 qui est le nombre des Demeures lunaires de la sphère céleste est en correspondance avec ce huitième degré, puisque cette sphère des Demeures ou des étoiles fixes, est le support de manifestation sensible et extérieur du “Piédestal” divin, al-kursî, tandis que la Sphère des tours zodiacales est en rapport avec le “Trône”, al-arsh. C’est pourquoi le shaykh dit à cet endroit que l’une des sciences de cette Demeure est : “La science de la manifestation divine (tajallî) dans la multitude des étoiles, et dans chacune d’elles simultanément par une vision unique”, faisant allusion au deuxième, ainsi qu’au quatrième et sixième verset de la soutate : “… Par la Lune quand elle le suit…par la nuit quand elle recouvre… Par le ciel comme Il l’a érigé”. » (Ibid., p. 219)

9.A la fin du façç, le shaykh commente la sourate Al-Ikhlâç (C., 112) ; on appelle cette sourate al-jamâl, la Beauté (divine) qui est en correspondance avec Yûsuf : « Le mot “lumière” (al-nûr) auquel se rapporte cette Sagesse est aussi en correspondance avec cette sourate par le second  verset, “Allâh est le fondement (al-çamad)”, qui exprime la dépendance de toute chose envers le Principe divin, comme la faculté de vision dépend de la lumière » (Meftah, p.221).
Ce façç est en relation avec le Ciel de Vénus, zuhrah, c'est-à-dire : l’ordre, l’harmonie et la beauté du cosmos ; s’y rapportent également : l’art poétique, les sciences cachées, et l’interprétation des rêves.
« Comme la sourate Al-Ikhlâç échappe à l’emprise de toute forme de similitude (tashbîh), elle est en parfaite correspondance avec la lettre jîm qui n’est pas soumise à l’emprise qui saisit les autres lettres » (ibid., p. 221)*.

* La lettre jîm est l’unique lettre qui échappe à l’ « emprise », al qabdah : « Ce qui échappe à l’emprise, c’est l’inconditionné et la transcendance. La lettre jîm est la clé du Nom divin « Celui qui Unit », jâmi‘, ce qui échappe aux deux emprises de la Majesté et de la Beauté divines, afin de les réunir ensemble dans la station Ahmadienne intégrale » (ibid., p. 142).
Dans sa réponse à la question 120 (questionnaire de Tirmidhî), Ibn ‘Arabî définit l’emprise (ou la poignée), al-qabdah : « L’emprise, en vérité, c’est Sa Parole “Allâh embrasse toute chose” [Al-Nisâ’, 126]. Qui t’embrasse te saisit. L’existence de cette capacité d’enveloppement (ihâtah) te prive de toute issue, sinon il n’y a pas d’enveloppement. La forme de ceci, c’est qu’il n’y a rien d’existant (mawjûd) sauf Allâh (…) [plus loin, sur la lettre jîm et les parties de la sphère cosmique] : Sache que la “poignée” (qabd) inclut ce qui est sous son emprise selon quatorze sections et cinq principes. C’est de ces quatorze sections que vient la moitié du cercle de la sphère, ce sont quatorze Demeures (manzilah). Il y en a autant dans le non-manifesté (al-ghayb). Ces sections contiennent toutes les lettres à l’exception de la lettre jîm (…) ». (note, ibid., p. 142)


10. « Le Nom divin, al-rabb, ‟Le Seigneurˮ, implique la manifestation du Nom : al-muqaddir, Celui qui détermineˮ. Le degré correspondant est celui de la sphère des manâzil, du Ciel étoilé (al-falak al-mukawkab) qui parait immobile malgré son mouvement. » (Meftah, p. 135)
Le Ciel des étoiles fixes et les sept planètes sont en relation avec les 28 Demeures : « Le shaykh fait allusion au rapport de ce façç avec la course des corps célestes dans les Demeures, en mentionnant fréquemment la marche au point de dire : “Cette sagesse vient de la science [concernant] les pieds” ». (ibid., p. 136) La racine du mot Hûd signifie : revenir sur le bon chemin ; au chapitre 14 des Futûhât, Ibn’Arabî nomme Hûd, « le Guide » (al-hâdî).
 « Ce façç explicite l’introduction du livre des Fuçûç qui dit : Louange à Allâh qui fait descendre les Sagesses sur les cœurs des verbes dans l’unité de la voie du milieu (al-tariq al-aman – littéralement : la voie placée en tête, en avant), depuis la station primordiale, même si les croyances (nihal) et les traditions (mihal) sont différentes du fait de la diversité des communautésˮ. » (Ibid., p. 137)
La sourate du façç de Hûd est Al-Fîl (L’Éléphant ; C., 105) : « Le shaykh commence ce chapitre en mentionnant l’animal terrestre (dâbbah) comme l’éléphant que son Seigneur “saisit par le toupet” pour l’empêcher de se diriger vers la Ka’ba, et les “oiseaux en bandes dispersées” qui lançaient aux gens de l’éléphant “des briques de glaise” de sorte qu’ils étaient rendus “comme de la paille mangée” par les bêtes ». (ibid., p. 224)


11. « Il n’y a demande d’accroissement de science qu’à l’adresse du Seigneur ; de sorte que le Nom ‟Le Seigneurˮ est en rapport plus étroit avec le besoin de [science] du savant que les autres Noms divins… » (Meftah, p. 226)
La sourate Quraysh (C., 106), correspond au façç de Çâlih : « Le seul Nom divin apparaissant dans cette sourate est ‟Le Seigneur”, al-rabb, qui pourvoit au degré du septième Ciel (de Saturne), celui rattaché à ce façç*(…). La ‟ Maison habitée” qui se trouve dans ce Ciel correspond à la Ka‘ba, la maison du Seigneur située dans la ‟Mère des cités” au pays des Quraysh. Les gens de ce pays sont ceux des ‟montures”, c’est-à-dire les chameaux, mentionnés dans le verset initial du façç de Çâlih ».(Ibid.)
« Dans la dixième section du chap. 369 des Futûhât, spécialement dédié à la Sourate des Quraysh**, Ibn ‘Arabî commence en disant : ‟Allâh dit : les jambes sont entrelacées, c’est un entrelacement qui ne se dénoue jamais”***...où il faut comprendre l’entrelacement de la jambe de la lettre lâm avec celle de l’alîf dans le lâm-alîf du mot îlâf de la sourate… » (ibid,) ; dans le chapitre 278 des Futûhât consacré à la Demeure de la sourate Quraysh : « Deux ne s’unissent (yata‘allafu) que par la correspondance existant entre eux. La Demeure de la familiarité (ulfa) est la relation unissant la Principe (al-haqq) et la manifestation (al-khalq) ; c’est la forme selon laquelle l’être humain a été manifesté » ; « C’est ainsi que le lâm-alîf ( ﻷ ) est un symbole de l’Homme universel car il unit l’alîf principiel et le lâm de la manifestation… » (ibid.)

* l’imparité est la signature de Saturne (zuhl).
** En arabe, qarsh, signifie union, rassemblement.
*** Al-Qiyâmah, 29.


12. « Le but de la force contraignante (al-qahr), est l’obtention de la science. La parole du Très Haut : “ Il est souverain (qâhir) sur ses serviteurs…”* indique que l’être manifesté (al-makhlûq) sait, grâce à la manifestation de Son Nom “Le Souverain”, al-qâhir, qu’il est un serviteur impuissant devant un Seigneur parfait qui possède de la souveraineté la force contraignante. » (Meftah, p.123)
Dans le façç de Shu‘ayb, le shaykh dit : « Réalise mon ami, ce que je viens de te rapporter au sujet de cette sagesse cordiale. Si elle caractérise Shu‘ayb, c’est à cause de la ramification arborescente (tasha‘‘ub)** qu’elle contient, et dont les rameaux sont innombrables. Car toute profession de foi (i‘tiqâd), qu’elle quelle soit, est une de ses branches ». Cela renvoie à la sourate Al-Takâthur, La Multiplication, (C., 102) ; « le terme “multiplicité” (kathra) revient souvent dans ce façç, comme dans les expressions suivantes : “ Il s’agit, dans la manifestation théophanique, d’une multiplicité contemplée (…)” ; “(…) malgré la multiplicité et la diversité des formes (…)”, etc. » (Ibid., p. 227)

* Al-An‘âm, 19.
** Tasha‘‘ub : ramification, expansion dans toutes les directions ; mot de la même racine que le nom Shu‘ayb.


13. « C’est le Ciel associé à l’esprit du prophète Hârûn, auquel correspond le façç du Nom divin “Celui qui humilie, al-mudhil, (…). Les Noms, “Celui qui contraint”, al-qâhir, et “Celui qui humilie”, al-mudhil, ont un sens proche, et c’est pourquoi ce Ciel se caractérise par la force contraignante, qahr, les troubles, fitan, le sang versé, et parmi les métaux, le fer, qui est une signature de la planète Mars » ; « Comme au fer est associé une force intense, la sagesse de ce chapitre est dite malkiyyah, “vigoureuse”. Car le roi (malik) est celui qui exerce sa force contraignante sur ses sujets, al-mamlûkîn. » (Meftah, p. 119-120)
La sourate du façç de Lût est Al-Qâri‘ah (Celle qui frappe ou L’Heure qui frappe ; C., 101) : « La relation de la sourate Al-Qâri‘ah avec Lût se trouve dans la violence de l’hostilité de son peuple à son égard, au point qu’il dise : ‟si j’avais disposé de force contre vous ou trouvé un refuge sûr” (Hûd, 79). C’est ainsi que son peuple devait subir la violence de la contrainte divine (shiddah al-qahr) et qu’il fut détruit par une volée de terre cuite. » (Ibid., p. 230)


14. Ibn ‘Arabî commence ce façç par la définition même du qadâ’a et du qadar :
« Sache que le qadâ’a est le pouvoir d’Allâh dans les choses. Le pouvoir d’Allâh dans les choses est défini par la science de ces choses et la science interne à ces choses. La science d’Allâh dans les choses Lui est donnée par ces connaissances, en Lui-même ; le qadar est la détermination du moment de leur apparition approprié à ce qu’elles sont en essence. »

  « Le secret de la prédestination dépend de la modalité du rapport entre la puissance divine et celui qui la subit, et, l’être conditionné (al-makhlûq) n’en a aucune connaissance intuitive (dhawq) » ; Le shaykh précise encore : « Le Décret divin*, al-qadar, est fixation du moment assigné aux choses elles-mêmes et rien de plus. » (Meftah, p. 115-116)

« C’est la sourate Al-’Âdiyât, “Les Chevaux qui galoppent” (C., 100), correspondant à la position centrale de ce façç, selon son cinquième verset disant : “Puis elles se placent ensemble au milieu”, et au Nom divin “La Lumière” qui alimente le soleil de ce chapitre suivant son deuxième verset : “Celles qui font jaillir des étincelles en frappant [le sol de leurs sabots]”. » (Ibid., p.231)
« En ce qui concerne le rapport de la sourate “Les Chevaux qui galopent” avec al-qadar, le secret du Décret divin, et al-qada’, la Prédestination, qui constitue le sujet principal de ce façç, il apparait dans les mots suivants qu’elle contient : Âdiyât, murîyât, mighîrât*. » (Ibid., p. 232)


* Qui galopent (haletant), qui font jaillir des étincelles, qui attaquent.






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Qadâ’, Prédestination (Providence) et qadar, Destin.
(Façç 14, ‘Uzaîr)

« (…) la Providence peut évidemment être conçue comme l’expression de la Volonté divine, et, d’autre part, le Destin lui-même apparaît comme une sorte de volonté obscure de la Nature*. »

* (René Guénon, La Grande Triade, p. 175 ; Gallimard, 1957).

Au § XXII (Le Triple Temps, p. 185) :

« Quant à la Providence, c’est, au point de vue traditionnel, une notion courante que, suivant l’expression qorânique, “Dieu a les clefs des choses cachées”*, donc notamment de celles qui, dans notre monde, ne sont pas encore manifestées** ; l’avenir est en effet caché pour les hommes, du moins dans les conditions habituelles ; or il est évident qu’un être, quel qu’il soit, ne peut avoir aucune prise sur ce qu’il ne connaît pas, et que par conséquent l’homme ne saurait agir directement sur l’avenir, qui d’ailleurs, dans sa « perspective » temporelle, n’est pour lui que ce qui n’existe pas encore.

* Qorân, VI, 59
** Nous disons notamment, car il va de soi que ce n’est là en réalité qu’une partie infinitésimale des “choses cachées” (el-ghaybu), qui comprennent tout le non-manifesté (notes de Guénon). »  


Le qadâ’ inclut la Providence (ou la Volonté divine) et le Destin.
Le qadar est la relation de la Volonté divine avec le Destin. La volonté (humaine) apparait comme la possibilité initiatique de réaliser la proximité avec la Volonté divine ; il n’y a aucune volonté humaine si ce n’est la Volonté divine.






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