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jeudi 1 septembre 2022

L’ŒUVRE DE RENÉ GUÉNON EN LIGNE

 




L’Œuvre de René Guénon sera désormais accessible dans sa totalité sur le web.

 

L’annonce a été mise en ligne en janvier 2022 sur le blog « Œuvre de René Guénon » ; l’auteur du site s’en explique ainsi :

« C’est une bonne nouvelle, étant donnés tous les problèmes auxquels elle a toujours fait face, que ce soit au niveau de la qualité éditoriale ou même du simple accès. Certains s’inquiètent, avec raison, de la prolifération des différentes versions, ce qui rend difficile leur évaluation au niveau de la forme, et qui multiplie également les risques d'instrumentalisation de l’œuvre. Mais cette nouvelle liberté permet aussi de présenter la meilleure œuvre possible, avec le plus de transparence possible, en gardant comme soucis premier le respect des volontés de René Guénon. Ce sont les préoccupations qui ont guidé notre travail au cours de cette dernière décennie, et c’est ce que nous allons tenter de poursuivre.

À cette occasion, un nouveau site a été créé, afin de pouvoir consulter l’œuvre, en pdf (et ainsi pouvoir la sauvegarder hors ligne), mais aussi en version web, que ce soit sur grand écran ou sur smartphone. »

 

 

https://oeuvre-de-rene-guenon.org/

 


                                                                          




L’échec de la réédition de lORG aux éditions Gallimard qui ne répond pas aux exigences de l’œuvre a finalement encouragé depuis 2021 nombre de petits éditeurs et d’amateurs à se mettre en concurrence pour proposer l’œuvre de Guénon sur le marché du livre. Les véritables intentions du triste personnage à l'origine de la Fondation (qui ne verra jamais le jour), et dont les membres devaient présider aux décisions éditoriales avec le responsable de la collection Gallimard, après avoir abusé de la confiance des enfants de René Guénon, se révélèrent sans aucune ambiguïté suite au conflit qui éclata lorsque le personnage en question mis en avant deux universitaires incompétents plus ou moins hostiles à Guénon dans le but intéressé de soutenir en retour une thèse sous leur direction. Nous nous sommes abstenu jusqu'à présent de rendre compte des agissements de ce manipulateur pour éviter d’entrer dans des considérations  déplaisantes. À la lecture des commentaires de YS (déposés ci-dessous), nous nous décidons à mettre en garde ceux qui seraient susceptibles de se laisser prendre dans les filets de ses duperies. Rappelons qu’à l’époque où cette personne suivait encore l’enseignement d’une tariqah, il lui prit la fantaisie de vouloir enseigner l’œuvre de Guénon aux jeunes enfants des foqarah (disciples) qui commençaient à fréquenter les juma’ah (réunions) de la zawiyah. Cette décision absurde dénotait déjà une compréhension pour le moins superficielle de l’ésotérisme en général, de l’enseignement de Guénon en particulier et surtout des règles de base d’une tariqah. Le moqaddem et les responsables de la zawiyah rappelèrent à l’ordre ce soi-disant « spécialiste de l’œuvre de Guénon », comme lui-même a la vanité de se présenter, et firent cesser ses « cours » rappelant que le shaykh Abd-el wahîd Yahyâ ne figurait pas dans la silsilah. Ce personnage prit très mal la chose, insultât en privé le moqaddem et couva une rage qui éclata plus tard dans une « vidéo-spectacle » où il se moquait ouvertement du shaykh de son ancienne tariqah (ce dernier, en conséquence, recommanda à ses murîd de ne plus le fréquenter). Se considérant aujourd’hui comme un guide éclairé, il distribue le rattachement (linitiation) sans en avoir reçu l’autorisation. Tous les germes d’une dérive sévère sont ainsi rassemblés autour d’un nouveau « faux instructeur » dans un groupement établi en Bourgogne nommé « Centre ».

 

« Ce qui est le plus difficile, et surtout à notre époque, ce n’est certes pas d’obtenir un rattachement initiatique, ce qui peut-être n’est même parfois que trop aisé ; mais c’est de trouver un instructeur vraiment qualifié, c’est-à-dire capable de remplir réellement la fonction de guide spirituel (…) en appliquant tous les moyens convenables à cette fin et en dirigeant chacun conformément à ses propres possibilités particulières, en dehors desquelles il est évidemment impossible, même au Maître le plus parfait, d’obtenir aucun résultat effectif. Sans un tel instructeur, comme nous l’avons déjà expliqué précédemment, l’initiation, tout en étant assurément valable en elle-même, dès lors que l’influence spirituelle a été réellement transmise au moyen du rite approprié, demeurerait toujours simplement virtuelle, sauf dans de très rares cas d’exception. Ce qui aggrave encore la difficulté, c’est que ceux qui ont la prétention d’être des guides spirituels, sans être aucunement qualifiés pour jouer ce rôle, n’ont probablement jamais été aussi nombreux que de nos jours ; et le danger qui en résulte est d’autant plus grand que, en fait, ces gens ont généralement des facultés psychiques très puissantes et plus ou moins anormales, ce qui évidemment ne prouve rien au point de vue du développement spirituel et est même d’ordinaire un indice plutôt défavorable à cet égard, mais ce qui n’en est pas moins susceptible de faire illusion et d’en imposer à tous ceux qui sont insuffisamment avertis et qui, par suite, ne savent pas faire les distinctions essentielles. On ne saurait donc trop se tenir en garde contre ces faux instructeurs, qui ne peuvent qu’égarer ceux qui se laissent séduire par eux et qui devront encore s’estimer heureux s’il ne leur arrive rien de plus fâcheux que d’y perdre leur temps ; que d’ailleurs ils ne soient que de simples charlatans, comme il n’y en a que trop actuellement, ou qu’ils s’illusionnent eux-mêmes avant d’illusionner les autres, il va de soi que cela ne change rien aux conséquences, et même en un certain sens, ceux qui sont plus ou moins complètement sincères (car il peut y avoir en cela bien des degrés) n’en sont peut-être encore que plus dangereux par leur inconscience même. Il est à peine besoin d’ajouter que la confusion du psychique et du spirituel, qui est malheureusement si répandue chez nos contemporains et que nous avons dénoncée en maintes occasions, contribue dans une large mesure à rendre possibles les pires méprises à cet égard ; si l’on y joint l’attrait des prétendus « pouvoirs » et le goût des « phénomènes » plus ou moins extraordinaires, qui d’ailleurs s’y associent presque inévitablement, on aura par là une explication assez complète du succès de certains faux instructeurs »

(extrait de l’article paru en dans les Études traditionnelles en mars 1948 « Vrais et faux instructeurs spirituels »).

 

 

 

 

 

Vrais et faux instructeurs spirituels*

 

Nous avons souvent insisté sur la distinction qu’il y a lieu de faire entre l’initiation proprement dite, qui est le rattachement pur et simple à une organisation initiatique, impliquant essentiellement la transmission d’une influence spirituelle, et les moyens qui pourront ensuite être mis en œuvre pour contribuer à rendre effective une initiation qui n’était tout d’abord que virtuelle, moyens dont l’efficacité est naturellement subordonnée, dans tous les cas, à la condition indispensable d’un rattachement préalable. Ces moyens, en tant qu’ils constituent l’aide apportée du dehors au travail intérieur dont doit résulter le développement spirituel de l’être (et il est bien entendu qu’ils ne peuvent jamais suppléer en aucune façon à ce travail même), peuvent être désignés, dans leur ensemble, par le terme d’instruction initiatique, en prenant celui-ci dans son sens le plus étendu, et en le limitant pas à la communication de certaines données d’ordre doctrinal, mais en y comprenant également tout ce qui, à un titre quelconque, est de nature à guider l’initié dans le travail qu’il accomplit pour parvenir à une réalisation spirituelle à quelque degré que ce soit.

Ce qui est le plus difficile, et surtout à notre époque, ce n’est certes pas d’obtenir un rattachement initiatique, ce qui peut-être n’est même parfois que trop aisé (1) ; mais c’est de trouver un instructeur vraiment qualifié, c’est-à-dire capable de remplir réellement la fonction de guide spirituel, ainsi que nous venons de le dire, en appliquant tous les moyens convenables à cette fin et en dirigeant chacun conformément à ses propres possibilités particulières, en dehors desquelles il est évidemment impossible, même au Maître le plus parfait, d’obtenir aucun résultat effectif. Sans un tel instructeur, comme nous l’avons déjà expliqué précédemment, l’initiation, tout en étant assurément valable en elle-même, dès lors que l’influence spirituelle a été réellement transmise au moyen du rite approprié (2), demeurerait toujours simplement virtuelle, sauf dans de très rares cas d’exception. Ce qui aggrave encore la difficulté, c’est que ceux qui ont la prétention d’être des guides spirituels, sans être aucunement qualifiés pour jouer ce rôle, n’ont probablement jamais été aussi nombreux que de nos jours ; et le danger qui en résulte est d’autant plus grand que, en fait, ces gens ont généralement des facultés psychiques très puissantes et plus ou moins anormales, ce qui évidemment ne prouve rien au point de vue du développement spirituel et est même d’ordinaire un indice plutôt défavorable à cet égard, mais ce qui n’en est pas moins susceptible de faire illusion et d’en imposer à tous ceux qui sont insuffisamment avertis et qui, par suite, ne savent pas faire les distinctions essentielles. On ne saurait donc trop se tenir en garde contre ces faux instructeurs, qui ne peuvent qu’égarer ceux qui se laissent séduire par eux et qui devront encore s’estimer heureux s’il ne leur arrive rien de plus fâcheux que d’y perdre leur temps ; que d’ailleurs ils ne soient que de simples charlatans, comme il n’y en a que trop actuellement, ou qu’ils s’illusionnent eux-mêmes avant d’illusionner les autres, il va de soi que cela ne change rien aux conséquences, et même en un certain sens, ceux qui sont plus ou moins complètement sincères (car il peut y avoir en cela bien des degrés) n’en sont peut-être encore que plus dangereux par leur inconscience même. Il est à peine besoin d’ajouter que la confusion du psychique et du spirituel, qui est malheureusement si répandue chez nos contemporains et que nous avons dénoncée en maintes occasions, contribue dans une large mesure à rendre possibles les pires méprises à cet égard ; si l’on y joint l’attrait des prétendus « pouvoirs » et le goût des « phénomènes » plus ou moins extraordinaires, qui d’ailleurs s’y associent presque inévitablement, on aura par là une explication assez complète du succès de certains faux instructeurs.

Il est cependant un caractère auquel beaucoup de ceux-ci, sinon tous, peuvent être reconnus assez facilement, et, bien que ce ne soit là en somme qu’une conséquence directe et nécessaire de tout ce que nous avons constamment exposé au sujet de l’initiation, nous ne croyons pas inutile, en présence des questions qui nous ont été posées en ces derniers temps à propos de divers personnages plus ou moins suspects, de le préciser encore d’une façon plus explicite. Quiconque se présente comme un instructeur spirituel sans se rattacher à une forme traditionnelle déterminée ou sans se conformer aux règles établies par celle-ci ne peut pas avoir véritablement la qualité qu’il s’attribue ; ce peut être, suivant les cas, un vulgaire imposteur ou un « illusionné » ignorant des conditions réelles de l’initiation ; et, dans ce dernier cas plus encore que dans l’autre, il est fort à craindre qu’il ne soit trop souvent, en définitive, rien de plus qu’un instrument au service de quelque chose qu’il ne soupçonne peut-être pas lui-même. Nous en dirons autant (et d’ailleurs ce caractère se confond forcément jusqu’à un certain point avec le précédent) de quiconque a la prétention de dispenser indistinctement un enseignement de nature initiatique à n’importe qui et même à de simples profanes, en négligeant la nécessité, comme condition première de son efficacité, du rattachement à une organisation régulière, ou encore de quiconque procède suivant des méthodes qui ne sont conformes à celles d’aucune initiation reconnue traditionnellement. Si l’on savait appliquer ces quelques indications et s’y tenir toujours strictement, les promoteurs de « pseudo-initiations », de quelque forme qu’elles soient revêtues, se trouveraient presque immédiatement démasqués (3) ; il resterait seulement encore le danger pouvant venir de représentants d’initiations déviées, quoique réelles, et qui ont cessé d’être dans la ligne de l’orthodoxie traditionnelle ; mais celui-là est certainement beaucoup moins répandu, du moins dans le monde occidental, et, par conséquent, il est évidemment beaucoup moins urgent de s’en préoccuper dans les circonstances présentes. Du reste, nous pouvons dire tout au moins que les « instructeurs » se rattachant à de telles initiations ont généralement, en commun avec les autres dont nous venons de parler, l’habitude de manifester leurs « pouvoirs » psychiques à tout propos et sans aucune raison valable (car nous ne pouvons considérer comme telle celle de s’attirer des disciples ou de les retenir par ce moyen, ce qui est le but qu’ils visent le plus ordinairement), et d’attribuer la prépondérance à un développement excessif et plus ou moins désordonné des possibilités de cet ordre, ce qui est toujours au détriment de tout véritable développement spirituel.

D’autre part, pour ce qui est des vrais instructeurs spirituels, le contraste qu’ils présentent avec les faux instructeurs, sous les divers rapports que nous venons d’indiquer, peut, sinon les faire reconnaître avec une entière sûreté (en ce sens que ces conditions, si elles sont nécessaires, peuvent pourtant n’être pas suffisantes), du moins y aider grandement ; mais ici il convient de faire une autre remarque pour dissiper encore quelques idées fausses. Contrairement à ce que beaucoup paraissent s’imaginer, il n’est pas toujours nécessaire, pour que quelqu’un soit apte à remplir ce rôle dans certaines limites, qu’il soit lui-même parvenu à une réalisation spirituelle complète ; il devrait être bien évident, en effet, qu’il faut beaucoup moins que cela pour être capable de guider valablement un disciple aux premiers stades de sa carrière initiatique. Bien entendu, lorsque celui-ci aura atteint le point au delà duquel il ne peut le conduire, l’instructeur qui se trouve dans ce cas, mais qui est néanmoins vraiment digne de ce nom, n’hésitera jamais à lui faire savoir que désormais il ne peut plus rien pour lui, et à l’adresser alors, pour poursuivre son travail dans les conditions les plus favorables, soit à son propre Maître si la chose est possible, soit à tout autre instructeur qu’il reconnaît comme plus complètement qualifié que lui-même ; et, quand il en est ainsi, il n’y a en somme rien d’étonnant ni même d’anormal à ce que le disciple puisse finalement dépasser le niveau spirituel de son premier instructeur, qui d’ailleurs, s’il est vraiment ce qu’il doit être, ne pourra que se féliciter d’avoir contribué pour sa part, si modeste soit-elle, à le conduire à ce résultat. Les jalousies et les rivalités individuelles, en effet, ne sauraient avoir aucune place dans le véritable domaine initiatique, tandis que, par contre, elles en tiennent presque toujours une fort grande dans la façon d’agir des faux instructeurs ; et ce sont uniquement ceux-ci que doivent dénoncer et combattre, chaque fois que les circonstances l’exigent, non seulement les Maîtres spirituels authentiques, mais encore tous ceux qui ont à quelque degré conscience de ce qu’est réellement l’initiation.


René Guénon



* Editions Kalki : Annexes aux livres et divers ; Apercus sur l'Iinitiation, Ch. XXI« Vrais et faux instructeurs spirituels ».


 : NOTES 

(1) Nous voulons faire allusion par là au fait que certaines organisations initiatiques sont devenues beaucoup trop « ouvertes », ce qui d’ailleurs est toujours pour elles une cause de dégénérescence.

(2) Nous devons rappeler ici que l’initiateur qui agit comme « transmetteur » de l’influence attachée au rite n’est pas forcément apte à jouer le rôle d’instructeur ; si les deux fonctions sont normalement réunies là où les institutions traditionnelles n’ont subi aucun amoindrissement, elles sont bien loin de l’être toujours en fait dans les conditions actuelles.

(3) Il ne faut pas oublier, naturellement, de compter aussi au nombre des « pseudo-initiations », ainsi que nous l’avons expliqué en d’autres occasions, toutes celles qui prétendent se baser sur des formes traditionnelles n’ayant plus actuellement aucune existence effective ; mais celles-là du moins sont manifestement reconnaissables à première vue et sans qu’il soit besoin d’examiner les choses de plus près, tandis qu’il peut ne pas en être toujours de même pour les autres.







8 commentaires:

  1. Les nouvelles éditions papier commencent elles aussi à se multiplier avec plus ou moins de bonheur. En tout cas, pour certaines, on ne risque pas de se tromper sur le nom de l’auteur… Guénon y est écrit en si gros caractères, qu’on en oublierait presque le titre du livre…
    Le plus « mirifique » reste quand même les nouvelles éditions de Gallimard sous l’égide de la « Fondation RENÉ GUÉNON » (décidément les MAJUSCULES sont à l’honneur ces derniers temps) dont le siège se tient « en la demeure MÊME [sic] qui fut celle de René Guénon » comme l’ont annoncé « les enfants et HÉRITIERS DIRECTS » [sic sauf les majuscules], « Abdel Wahed, Khadiga et Leila »)…

    La Fondation assumera, paraît-il, « les relations avec les différents éditeurs et traducteurs, et veillera aux travaux de MISE AU POINT TECHNIQUE [sic sauf les majuscules] des textes (re) publiés [sic] ».

    Il s’agit pour la Fondation de « rassembler sous son égide [sic] l’ensemble des ouvrages et documents constituant l’œuvre INTELLECTUELLE [sic sauf majuscules] René Guénon afin d’en assurer la diffusion - éditoriale et autre [ah bon…] - dans les meilleurs conditions » et tout ça, évidemment, avons-nous besoin de le préciser, dans l’unique but très digne et très désintéressé de répandre l’enseignement de leur père… tout en se gardant bien « de s’impliquer, à quelque titre ou degré [sic] que ce soit, dans le domaine des prolongements contemporains - d’ordre intellectuel ou autre - de l’œuvre de… [leur père]. »

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  2. Afin de mener à bien sa mission, la Fondation n’oublie pas de rappeler et d’informer : que les écrits du père des « enfants et des héritiers directs » [sic] sont soumis aux droits d’auteur […] « conformément à la législation en vigueur » ; qu’elle a acquis les droits des 13 titres publiés par les Éditions Traditionnelles et qu’elle a donc « SEULE [sic], désormais, la capacité juriDique de disposer de ces ouvrages … »

    Qu’on se le dise ! Et puis, si « ceux et celles qui seraient en possession de documents originaux de la main de… [leur père], notamment des correspondances » voulaient bien avoir l’obligeance de se mettre en relation avec M. Abdel Wahed Yehya [fils], PRÉSIDENT DE LA FONDATION [sic]…

    Et dire que durant un siècle les lecteurs de René Guénon n’ont pu avoir accès à son enseignement qu’à travers des « éditions (non) définitives » [sic] ; pire encore, des éditions qui n’étaient même pas « établie[s] sous l’égide de la Fondation René Guénon »… Heureusement, tout cela va changer; désormais, on va, enfin, pouvoir redécouvrir « l’œuvre INTELLECTUELLE » [sic] du père des « enfants et héritiers directs » dans toute sa « mise au point technique » (sic]… avec imprimatur et certificat de conformité.

    Pour se faire une idée de la qualité et de la « mise au point technique » du travail déjà accompli nous invitons le lecteur curieux de comparer les anciennes éditions Gallimard de La Crise du Monde moderne et de Le Règne de la Quantité et le Signe des Temps avec les nouvelles « éditions définitives » établies sous la (sainte) [sic] égide de la Fondation, il constatera que le texte est le même pour chaque livre à l’exception de la graphie des titres : tout est en minuscules, « uniformisé par le bas » diront les mauvaises langues, les capitales ayant été supprimées, alors que le nom de l’auteur est maintenant écrit tout en majuscules au lieu des minuscules avec capitales qui étaient en usage jusqu’à cette « réforme ». Certes, à l’oral cela ne se ressentira pas mais tout de même… quand on fait profession de garant on a déjà vu mieux. D’une manière générale, on constate chez les éditeurs un goût prononcé pour l’écriture « monumentale » du nom René Guénon, à la manière des prospectus publicitaires, pour que ça se voit bien de loin, et surtout pour créer une « identité marketing », comme on dit de nos jours, qui flatte autant le client que le marchand. Car il faut dire les choses comme elles sont : René Guénon fait vendre, peut-être pas - et même sûrement - autant qu’avant l’ère du web mais tout de même, il y a encore du potentiel pour qui celui qui sait s’y prendre ; il suffit pour s’en convaincre de voir ce qui s’est publié ces dernières années et ce qui fleurit sur le web sous forme de sites ou de vidéo-conférences.

    En guise de conclusion à ce commentaire un peu long, permettez-moi, cher Mahdî, cette « mise au point non technique » EN LETTRES MONUMENTALES (sic) :

    LES HÉRITIERS DE RENÉ GUÉNON SONT CEUX QUI ONT ASSIMILÉ L’ENSEIGNEMENT TRADITIONNEL DONT IL A ÉTÉ ET EST TOUJOURS L’INTERPRÈTE AUTORISÉ ET SANS ÉGAL.

    Eux seuls sont ses héritiers directs, en esprit et en vérité, et ils ne perdent pas leur temps à compter les points et les virgules ni à se complaire dans les mots.

    Ils honorent la mémoire du maître dans la solitude du cœur, sans nom et sans forme, telle que la vérité le conceva de toute éternité.

    Tout le reste n’a guère d’intérêt et passera avec le monde.


    YS

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    1. Merci pour votre commentaire.
      C’est en prévoyance de la prolifération des rééditions de l’œuvre de Guénon, conséquente à la tombée des droits dans le domaine public en 2022, qu’il avait été décidé vers la fin des années 2010 à l’initiative d’une personne qui s'averra bien singulière, de constituer une Fondation qui aurait à charge, entre autre tâche, de procéder à la réédition complète de l’opus guénonien chez Gallimard. L’idée était bonne, sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme on aurait pu le souhaiter. L’échec de cette réédition qui ne répond pas aux exigences de l’œuvre, comme vous l'avez souligné, a certainement encouragé nombre de petits éditeurs et d’amateurs à se mettre en concurrence pour proposer l’œuvre de Guénon sur le marché du livre. Suite à cette initiative intéressée, le triste personnage évoqué à l'instant révèlera ses véritables intentions. Nous posterons prochainement un complément d’informations à ce sujet.

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  3. ERRATA : il fallait lire bien-sûr, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, non le Signe...

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  4. Ainsi donc le projet de réédition de l’œuvre de Guénon par Gallimard sous l’égide de la Fondation aurait avorté et la Fondation elle-même ne serait plus d’actualité… mais quelle est la raison de ce double échec ? Un sursaut de lucidité des enfants de Guénon ? Cela semble peu probable car on ne peut pas dire qu’ils brillent par l’acuité de leur discernement. Comment le fils Guénon peut-il s’exhiber (ou accepté d’être exhibé) lors d’une conférence juste pour témoigner de son émerveillement devant les « connaissances » biographiques du conférencier ou d’autres « chercheurs » au sujet de son père ? On peut voir aussi sa photo parmi les membres du cercle de l’association « Conscience soufie ». Est-ce qu’il se rend compte qu’en s’engageant ainsi il engage non seulement le nom de son père mais aussi son enseignement ? Tout cela, il faut bien le dire, est assez consternant et montre une légèreté qui contraste fortement avec le sérieux de son père.

    Vous nous parlez d’un « manipulateur » qui aurait abusé de la confiance des enfants de Guénon mais les enfants de Guénon ne sont plus des enfants depuis longtemps même si on ne peut s’empêcher de penser que leur comportement irresponsable pourrait faire croire du contraire… Des manipulateurs et des profiteurs il y en a toujours eu, dans tous les domaines, à toutes les époques. Guénon lui-même eût à s’en méfier sa vie durant. C’est ainsi. On peut se tromper et être trompé, c’est humain comme on dit, mais il y a tout de même une limite au delà de laquelle ce n’est plus une question de naïveté mais de bêtise pure et simple.

    Toute sa vie René Guénon n’a eu de cesse de préserver son enseignement en le séparant radicalement des contingences et des accidents propres à son existence individuelle ; il n’a jamais parlé de lui, ne s’est jamais exprimé à la première personne, s’est toujours refusé à donner des renseignements biographiques à ceux qui lui en demandaient, ne s’est jamais réclamé publiquement de sa qualité de musulman… Tout Guénon est dans l’enseignement universel dont il a été le véhicule. Il n’a pas voulu autre chose. Et voilà que ses « héritiers » se permettent, par leur inconséquence et, peut-être, quelque autre mobile plus terre-à-terre, de remettre, ou de participer à remettre, René Guénon sur la « carte » en servant de caution à des individus dont le seul but est de poser des limites, pour ne pas dire des ornières, à son enseignement. Et comme si ça ne suffisait pas, il paraîtrait même que la famille a réussi le tour de force de se faire dérober des documents, manuscrits inédits et autres effets personnels de leur père ! Si cela est exact on ne peut qu’être sidéré devant autant de négligence et d’imprudence. Quelle drôle de façon de garder l’héritage !


    Puisque nous avons abordé plus haut le vol, ou prétendu vol de manuscrits inédits, qu’en est-il de la possibilité de l’édition de certains d’entre eux comme, par exemple, du Cours de philosophie dont une partie a été publiée dans Vers la Tradition, Science Sacrée et aux Éditions Arché ? Y a-t-il un projet de publication de l’intégralité du Cours ? Il nous semble que ce serait une initiative d’autant plus heureuse que le manuscrit intégral circule déjà depuis longtemps entre certaines mains et que cela pourrait éviter des falsifications futures éventuelles si une édition non-contrôlée venait à être entreprise par des individus sans scrupules. En tout cas, cela serait plus utile que de rééditer des textes que tout le monde connaît. Évidemment, une telle entreprise ne pourrait se faire qu’avec l’aval de la famille. On y revient donc… Comment s’empêcher de faire le parallèle avec l’héritage de Michel Vâlsan ? Tout cela est navrant ; et pourtant, tout pourrait être si simple si les individus s’effaçaient simplement devant l’essentiel. Mais, apparemment, c’est trop demander…

    Cordialement,


    YS

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  5. « (…) si les individus s’effaçaient simplement devant l’essentiel » :
    Vous le savez comme moi, la nature de l’individualité est de paraitre et celle-ci n’existe que pour ça. Lui demander de s’effacer représente l’objet même de la quête car le « moi » ne disparait vraiment qu’au terme de la Réalisation. Personne n’en exige tant. La gravité de la part des responsables de cette dérive est qu’ils se réclament de l’œuvre de Guénon qui n’a cessé lui-même de mettre en garde contre la mentalité moderne et ses déviations. Vous avez évoqué l’association « conscience soufie » (qui représente précisément l’opposé de l’esprit çûfî). Ce groupe fut créé par des gens animés avant tout par le pouvoir et dont la préoccupation est de devenir « moqaddem » et, le plus vite possible « shaykh », par incapacité d’être véritablement
    « murîd ». Il est effectivement significatif que certaines personnes s’inscrivent dans un cercle pareil. Que le fils de René Guénon (qui ne connait pas les écrits de son père) soit assez faible pour s’illusionner à ce point est effectivement regrettable.
    Patrice Brecq a certainement achevé la mise au point et la présentation du « Cours de Philosophie » et nous nous étonnons comme vous qu’il n’en ait pas poursuivi la prépublication dans les Cahiers de l’Unité. Il faut reconnaitre que la publication de ce Cours ainsi que celle de la Correspondance ne sont pas des choses qui vont de soi.
    Merci pour votre intervention.

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  6. Heureuse de découvrir votre site ainsi que ces commentaires riches d’éclaircissements. Lectrice solitaire de Guénon depuis plus de quarante ans, je me demandais pourquoi j’avais autant de mal à suivre les milieux « guénoniens ».

    Il m’était difficile d’admettre le fait que ses héritiers n’aient pas été à la hauteur et que son œuvre soit ainsi subvertie par ceux que je pensais les mieux désignés pour la défendre.
    Comment imaginer cette trahison ? Faute d’informations, je cherchais à me convaincre que mon intuition me jouait des tours…

    Vous confirmez mes craintes au moment où l’on voit clairement que le temple est envahi par les marchands, la quantité bousculant la qualité, difficile à accepter, surtout pour moi qui qui ai toujours été convaincue que RG n’était pas " vulgarisable "!

    Heureusement qu’il y a de notables et rares exceptions dont vous êtes.
    Soyez-en sincèrement remerciés.

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    1. Merci pour votre commentaire.

      Je pense comme vous que l'oeuvre de R. Guénon n'est pas vulgarisable et qu'elle ne peut "enseigner" qu'un nombre très restreint de personnes.
      Il y a bien des aspects en apparence plus accessibles au grand nombre mais en apparence seulement car chez Guénon tout est liè.








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