TROIS
EXTRAITS DE LA
CORRESPONDANCE
DE
RENÉ GUÉNON
En
réponse à l’un de ses correspondants ayant informé R. Guénon de la fièvre
électorale de mai 1936, celui-ci répondait dans un courrier du Caire daté du
premier mai 1936 :
« A la vérité, je n’ai jamais cru que les élections
puissent changer les choses dans un sens ou dans un autre, tout cela n’est que
de la façade, rien de plus. »
Considérant
que la démocratie est un régime qui favorise l’accès au pouvoir de
l’incompétence (les exemples abondent aujourd’hui), il est tout à fait
conséquent de considérer comme nul un système politique reposant entièrement
sur la manipulation électorale et le nationalisme.
Il
n’est pas inutile de répéter que le nationalisme n’est pas seulement
incompatible avec toute doctrine traditionnelle mais représente également, pour
ceux qui en sont affectés, une véritable disqualification spirituelle.
Dans
une lettre à K. Coomaraswamy, R. Guénon fait le rapprochement de l’expression de
Maitre Eckhart « Size without size » avec «
L’emploi assez courant de l’expression arabe “Dans un temps sans temps et dans
un espace sans espace” ( Fî zamâni ghayri zamân, wa fî makâni ghayri makân).»
Enfin,
dans une lettre du Caire datée du 25 sept. 1946, toujours à l’adresse de
Coomaraswamy :
« A propos de votre note sur la pupille de l’œil, il faut
que je vous signale que celle-ci est appelée en arabe “insân el-ayn”,
littéralement “l’homme de l’œil”, ce dont Mohyiddin ibn Arabî, dans ses “Fuçûs
el-hikam” tire des conséquences assez remarquables, car il s’en sert pour
interpréter le mot “insân” lui-même. Un autre point très digne
d’attention est le double sens du mot “ayn” qui est à la fois “œil” et
“source” ou “fontaine” (ceci, naturellement, en connexion avec la “ Fons
Vitae ” ou “Fons sapientae”, etc.). »