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mercredi 8 avril 2020

Hommage à Michel Chodkiewicz





EN HOMMAGE A SÎDÎ ‘ALÎ - MICHEL CHODKIEWICZ





(Cet extrait de lettre a été mis en ligne sur ce blog. Nous la reproduisons maintenant avec sa signature. Elle est la réponse à un conseil demandé de ma part à propos d’une tariqah moyen-orientale implantée en France et qui portait sur l’attitude à prendre face à des questionnements touchant le pouvoir intéressé de certaines personnes désireuses de jouer un rôle de « petit maître » voire même de « maître ». Les remises en cause du questionnant ne touchaient en aucune façon la régularité, la légitimité et la probité du shaykh muschîd (aujourd’hui décédé) de la branche de cette tariqah.)




« J’ai malheureusement de bonnes raisons de penser que vos inquiétudes sont tout à fait fondées. Le choix que vous avez fait de vous tenir à l’écart me parait donc fort sage.
La régularité de la silsila d’un shaykh satisfait à une condition en quelque sorte “juridique” de l’exercice de la mashyikha. Elle n’est en aucune façon une condition suffisante. D’innombrable shuyûkh d’une régularité indiscutable – et dont les intentions peuvent être bonnes – ne sont pas néanmoins qualifiées pour exercer une fonction magistrale effective. Il est exceptionnel qu’un shaykh (fût-il parfaitement apte à ce rôle) ait une aire de compétence très étendue et à fortiori universelle. Bien des dégâts risquent de se produire lorsqu’il outrepasse les limites assignées à sa fonction et cela même si, là encore, ses intentions sont louables. J’ai pu constater, en Europe et en Amérique, les graves conséquences des interventions de shuyûkh dont le mandat n’était valide que dans leur territoire d’origine ou – car le mandat n’est pas nécessairement territorial – dans une communauté déterminée. Sorti de son domaine de compétence spirituelle, un shaykh commet fréquemment de graves erreurs, aussi bien dans le domaine de l’enseignement qu’il dispense, des pratiques qu’il institue que dans la désignation de ses représentants.
A ce sujet, une remarque ; nul ne peut se dire le représentant de la tariqa naqshbandiyya (ou d’une autre) mais, tout au plus, le représentant d’une des multiples branches de cette tariqa.
Cela dit, reste que – selon une parole du shaykh al-akbar –  « C’est par Dieu qu’on connait les maîtres et non par les maîtres qu’on connait Dieu » : ce qui signifie qu’une ardente orientation du cœur vers Allâh n’est jamais déçue. »


Michel Chodkiewicz

  







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