Nous pensons qu’il est difficile de
commenter le silence de l’Émir sur les nouvelles techniques de l’industrie
européenne, en pleine expansion de son vivant, qu’il aurait même,
dit-on, jugé porteuses de progrès et de bien-être pour l’humanité. On ne
peut évaluer sans risque d’erreur les subtilités et les motivations des hommes
spirituels ayant vécu en d’autres temps et d’autres conditions. Néanmoins, il
est vraisemblable, sans que cela ne remette en cause la qualité intellectuelle
de l’Émir, qu’il n’ait tout simplement pas démasqué les effets pervers qui
étaient à l’œuvre en arrière plan ; les temps n’étant pas encore
venus pour un jugement définitif et sans équivoque sur la question de la nature
véritable du progrès et des nouvelles techniques.
Nous sommes réservés sur l’idée d’une « Fonction », sans plus de précision, que certains attribuent à René Guénon alors que lui-même n'en a jamais fait mention. Depuis la parution de son œuvre,
au-delà de la « convocation spirituelle » qu'il a généreusement
diffusé, il demeure indiscutable que le verdict qu’il prononça à l’encontre du
monde contemporain et des idéologies mensongères, représente un point fondamental et relève d’une opportunité providentielle pour quelques représentants qualifiés au sein des traditions
orientales et occidentales encore vivantes. L’Émir ‘Abd al-Qâdir a combattu un aspect du
colonialisme sur un plan physique, il revenait au Sheykh ‘Abd al-Wahîd Yahyâ
Guénon de le combattre intellectuellement, sans jamais aller sur son terrain, pour en démasquer définitivement l’imposture avec celle du règne de la modernité.
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