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lundi 2 mai 2011

DERIVE DES RELIGIONS










DÉRIVE DES RELIGIONS
ET
INFAILLIBILITÉ MÉTAPHYSIQUE




Les remarques faîtes dans notre précédent texte, Habemus Pontificem*, au sujet de Benedict XVI s'appliquent au seul catholicisme romain. Pour ce qui serait d'un état des lieux critique plus général sur ce qu'il reste du monde religieux dans les pays occidentaux, il suffirait de réfuter tous les courants déviants des traditions islamique, chrétienne et hébraïque substantiellement issues de la prégnance du progressisme moderne, ce qui serait assez fastidieux et sans grande utilité. Il suffit d'ailleurs de lire et méditer Le Règne de la Quantité les Signes des Temps pour se rapprocher du point de vue traditionnel permettant de distinguer « le bon grain de l'ivraie ».
Nous limitons nos remarques au seul clergé du catholicisme romain qui se doit de sauvegarder ce qui doit rester du monde traditionnel occidental jusqu'à la Fin des Temps. Les enjeux politiques susceptibles de préoccuper les représentants de quelques religions que ce soit sont spirituellement impossibles à intégrer ; les problèmes qu'ils posent demeureront par là même dépourvues de toute solution positive. En vérité ces problèmes n’existent que par l’état d’esprit avec lequel ils sont envisagés.
La Fin des temps à la quelle nous venons de faire allusion, se caractérise selon les hindous par l' « Age des conflits » (ou des ténèbres) car il est dans la logique même du Kali yuga que toutes les formes religieuses s'affrontent, se déchirent, pour finalement se désintégrer. La multiplication des circonstances favorables à ces effets ne doit pas nous faire oublier que, sur le plan doctrinal qui est le seul qui nous importe vraiment, aucun conflit n'est possible entre deux formes traditionnelles en raison du fait que l'autorité (et l'infaillibilité) d'une doctrine détenue par ses représentants ne peut s'étendre au-delà de sa propre forme. Quoi qu'il en soit, pour demeurer imperturbable au sein du désordre général, il ne reste que la sereine détermination de la Connaissance métaphysique détenue par les adeptes des doctrines ésotériques. Seule, la constitution intérieure de ces hommes véritables, est en mesure de garantir la transmission spirituelle qui sera le germe, comme l'a dit René Guénon, d'un nouveau cycle humain. A ce sujet nous devons rappeler que l’Islam possède en tant que Sceau de la Prophétie, par sa constitution et son ouverture providentielle dans le cycle temporel, un statut particulier lui octroyant la capacité d'intégrer l'essence des révélations antérieures (c'est à dire les enseignements spirituels des prophètes révélés dans le Judaïsme et achevés dans les Évangiles). Cette question  ne peut véritablement être comprise, à défaut d'être exprimé convenablement, que par l'élite des initiés. Certains interprètent cette intégration (2) selon un point de vue théologique (ou exotérique) et de ce fait ne peuvent qu'augmenter encore la confusion et tomber dans l'aberration pure et simple ou la violence. L'Islâm peut effectivement intégrer une « forme spirituelle » particulière, mais à condition de préciser qu'il s'agit d'une possibilité qui s'actualise par la Réalité Mohammadienne et qui n'inclue pas spécialement sa forme religieuse comme telle. 
Si Hakim al-Tirmidhi a pu dire: « Ash-shari'ah 'aînul-haqîqah », c'est que l'Essence de la tradition islamique (ou l'Islâm compris dans son sens universel, car tel est sa signification ultime) est l'Essence toutes les traditions particulières, comprenant aussi l'Essence de toutes les sciences traditionnelles, ce qui revient à dire que l'intégration ne s'actualise qu'en procédant à partir de la Réalité supra-formelle. De ce point de vue, on peut comprendre et réaliser que les « formes traditionnelles sémites particulières » sont contenues en germe dans le Dînul-Qayyûm ( Le Culte primordial) qui pourrait être une autre désignation de l'Islâm.

*Voir Habemus Pontificem mis en ligne au mois de Mars 2011



NOTES

(1) Le nationalisme et le patriotisme moderne sont des exemples frappant de superstition au sens le plus strict du terme, lesquels, en sécurisant illusoirement des personnes dénuées de spiritualité, font perdre de vue la réalité traditionnelle pour en arriver finalement à rejeter les fondements métaphysiques de la théologie. C'est le cas des communautés chrétiennes d'Occident affectées par l'identité nationale. Les regroupements extrémistes ou intégristes de ces Eglises sont une réaction purement idéologique dont les intentions appartiennent aux forces obscures auxquelles elles prétendent s'opposer. 
(2) Cette intégration est souvent confondue avec l'« abrogation » dont l'application relève du cadre exotérique.











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