LES POITRINES DES HOMMES LIBRES SONT LES TOMBEAUX DES SECRETS صدور الأحرار قبور الأسرار

lundi 10 juin 2013

VOLTAIRE







VOLTAIRE

Une figure emblématique des faux intellectuels contemporains







Il est des fausses légendes bâties sur des idéologies qui l’emporteront toujours sur la vérité. L’histoire de France s’est progressivement encombrée, depuis la constitution du centralisme d’état, de ces figures anti-spirituelles qui ont cristallisé l’identité nationale et dont Voltaire tient une place particulièrement puissante. Les journalistes, penseurs, et autres personnalités politiques occupant la scène médiatique contemporaine, l’invoquent souvent comme « modèle intellectuel » sorti vainqueur « des siècles obscurantistes et fanatiques du monde religieux ».
En vertu d’une profusion d’écrits dénonçant l’oppression sur les libertés individuelles, on le déclare volontiers « Premier Intellectuel de l’Histoire », lui qui fut, tout au long de son existence, le contraire même d’un intellectuel.

Sa vie publique et ses qualités d’écrivain ici ne nous intéresse guère, puisqu’au fond son talent, mis au service de causes en apparence généreuse, fut surtout motivé pour s’attaquer à tout ce qui pouvait représenter l’expression des spiritualités traditionnelles. De l’Orient, il ne compris jamais rien et son existence mouvementée nous livre peu d’indice en faveur d’une attention quelconque à l’égard des doctrines constitutives de toutes les confessions, trop préoccupé de l’insatiable besoin de reconnaissance et de subssitance qui le propulsait de cour en cour.
Aspirer à parader devant les pouvoirs en place, obtenir les faveurs des princes, briller sous le regard des monarques, séduire jusqu’à prendre le risque de la bouffonnerie est une piètre attitude pour un intellectuel et, en l’occurrence de probité, pour quelqu’un qui ne cesse de donner des leçons. Le personnage est suffisamment démasqué aujourd’hui par divers auteurs pour nous dispenser d’insister sur le caractère douteux de sa mentalité.
Ce que l’on sait moins, ou plutôt, ce que l’on cache comme une chose gênante, est le caractère grotesque de son « antisémitisme », entendu au sens le plus complet du terme (1), ce qui, d’une certaine façon, s’explique parfaitement puisque toute sa vie fut au service d’une suractivité anti-spirituelle. Dans son Dictionnaire philosophique paru en 1764, on peut lire au terme « Juifs » :
 « Vous ne trouverez chez les Juifs qu’un peuple ignorant et barbare qui unit la plus sordide avarice à la plus détestable superstition, ainsi qu’à leur haine inébranlable pour tous les peuples qui les tolèrent et leur permettent de s’enrichir. Cependant, il ne faut pas les brûler ».
Dans un autre de ses ouvrages, le Traité de métaphysique, il se permet de statuer sur le rang qu’occupent les Noirs dans l’échelle des valeurs, décrétés inférieurs aux Européens, mais supérieurs aux singes. On est soulagé de cette dernière concession ; enfin, au chap. VIII de son Essaie sur les mœurs, il compare les Juifs aux Noirs, considérés dans leur ensemble comme des êtres inférieurs.
A son ethnocentriste, indissociable du racisme le plus vulgaire, maladie collective du nationalisme qui commençe à se diffuser largement dans les courants d’idées progressistes du dix-neuvième siècle, on peut ajouter également lhypocrisie et le cynisme délibéré. Dominico Del Rio, journaliste à La Stampa de Turin (2), a publié une lettre retrouvée dans les archives secrètes du Vatican qui fut adressée par l’auteur de Candide le 17 aout 1745 au Pape Benedict XIV, Prospero Lambertini, dans laquelle il rapporte qu’il a lu avec enthousiasme son livre qui fait honneur à l’Église et à la littérature ; il conclut ainsi : « Très saint Père, permettez-moi de baiser humblement vos pieds sacrés et de vous demander avec le plus profond respect votre bénédiction, le très dévoué, très humble et très obligé serviteur de votre Béatitude, Voltaire ».
Le 7 avril 1778, deux mois avant sa mort, Voltaire est reçu à la loge Parisienne des « Neuf sœurs ». La Franc-maçonnerie se serait certainement bien passée de cette intrusion.




Notes


(1) En raison des acceptions réductrices qu’il a subi, le terme « antisémite », n’est plus entendu, que dans un sens étroitement raciste, tendant à ne plus concerner que les attaques contre le seul peuple juif, lequel, il convient toujours de le rappeler, ne détient pas le monopôle du « sémitisme ». Pour ce qui concerne Voltaire, il se justifie pleinement, d’abord, par son rejet de la spiritualité sémite (antérieure à ses formes spécifiquement  religieuses) et, ensuite, par son mépris des religions et des peuples sémites.
(2) En date de Septembre 1999.



[-59]


















Archives du blog