Al-Burûj
« Les Signes zodiacaux »
Au nom d’Allâh, le Miséricordieux, le très Miséricordieux.
« Par
les Cieux, d’où proviennent [dhati :
litt. Essence des] les Signes zodiacaux, (1) par le Jour promis, (2) par le
témoin et par ce dont il témoigne*, (3) périssent les Gens de la Fosse**, (4) leur feu était sans cesse alimenté (5) pendant qu'ils se tenaient
assis au bord, (6) regardant ce qu'ils infligeaient aux croyants. (7) Ils ne
leur reprochaient que d'avoir cru en Allâh, le Tout-Puissant, Celui qui est digne
de toute louange, (8) Celui à qui appartient la Royauté des Cieux et de la Terre.
Et Allâh
est Témoin de toute chose ! (9) Certes, ceux qui auront tourmenté les croyants
et les croyantes et qui, ensuite, ne se seront pas repentis subiront le châtiment
de la Géhenne, le châtiment brûlant. (10) Certes, ceux qui auront cru et
accompli des œuvres saines auront des Jardins sous lesquels coulent les
fleuves. C'est le bonheur parfait ! (11) Certes, la rigueur de ton Seigneur est
redoutable. (12) C’est Lui qui produit la Création et la renouvelle. (13) Il est le Pardonnant, l'Aimant. (14)
Il est le Maître du Trône, le Magnanime, (15) Celui qui réalise tout ce qu’Il veut. (16) T'est-il
parvenu le récit des armées (17) de Pharaon et des Thamoud ? (18) Pourtant, les mécréants persistent
à crier au mensonge, (19) alors qu’Allâh les tient à Sa merci. (20) Ceci est bien
un Coran glorieux, (21) écrit sur une Table gardée ! (22) »
* Le témoin
ici est celui « qui témoigne », c'est-à-dire qui a « réalisé »
(ou qui, au Jour du jugement, témoignera) que les Cieux (manifestation
informelle) sont à l’origine des douze déterminations zodiacales (burûj) régies chacune par un Ange
particulier (les états supérieurs réparties en 12 « Parts » ;
voir Uqlat al-mustawfiz d’Ibn ‘Arabî),
lesquelles implicitement dominent tout ce qui est déterminé (par la Destinée) dans
notre monde. Les nombreux commentaires, mentionnés succinctement par Sîdî
Abdallah Penot dans sa traduction du Coran, sont tous à prendre en
considération car, d’un point de vue exotérique, ils se complètent les uns les
autres, selon leurs différents degrés, sans aucune contradiction.
** Concernant
le verset 4, les termes ashâb al-ukhdûd
désignent les sujets du roi du Yémen Dhû Nawâs qui, au milieu du VIème siècle,
avaient massacré les Chrétiens du Nejrân en les jetant dans un fossé embrasé.
***
Correspondances
symboliques avec le Ciel des « Signes zodiacaux » (falak al-burûj) selon les Fuçûç al-hikam d’Ibn ‘Arabî :
ﺝ
Façç de la Demeure 9 – Yûsuf.
Lettre : jîm
Nom : al-ghanî,
« l’Indépendant ».
Sagesse « Lumineuse », nûriyyah.
Sphère : falak
al-burûj, « Ciel des Signes zodiacaux ».
La détermination de la mesure implique d’être
indépendant des conditionnements. « L’Indépendant », al-ghanî correspond au Ciel des 12
Signes, al-falak al-burûj ;
chaque Signe dépend d’un Archange qui possède les clés des trésors de ce Signe.
Yûsuf demanda la garde des trésors (au Roi). Le Ciel du Zodiaque est le lieu de
manifestation sensible à l’extérieur du Trône (al- ‘arsh) comme le Ciel des Fixes l’est du Piedestal (al-kursî) (9).
Ibn ‘Arabî fait allusion au Nom al-ghanî à la fin du chapitre où il mentionne le verset :
« Ô vous,
les gens, vous êtes les pauvres (al-fuqarâ’)
envers Allâh et Allâh est Le Riche (al-ghanî),
Le Très Louangé (al-hamîd). »
(Fâtir,
15)
La Demeure
se nomme al-taraf, « Le
regard » ; elle va de 12° 51’ 27ˮ à 25° 42’ 52ˮ du Cancer (al-saratân)*.
* C’est dans
cette Demeure que se situe l’étoile « Le Grand Chien », appelé
également Canicule.
À la fin du façç, le shaykh commente la sourate Al-Ikhlâç (C., 112) ; on appelle
cette sourate al-jamâl, la Beauté
(divine) qui est en correspondance avec Yûsuf : « Le mot “lumière” (al-nûr) auquel se rapporte cette Sagesse
est aussi en correspondance avec cette sourate par le second verset, “Allâh
est le fondement (al-çamad)”, qui
exprime la dépendance de toute chose envers le Principe divin, comme la faculté
de vision dépend de la lumière » (Meftah, p.221).
Ce façç est en relation avec le Ciel de
Vénus, zuhrah, c'est-à-dire :
l’ordre, l’harmonie et la beauté du cosmos ; s’y rapportent
également : l’art poétique, les sciences cachées, et l’interprétation des
rêves.
« Comme
la sourate Al-Ikhlâç échappe à
l’emprise de toute forme de similitude (tashbîh),
elle est en parfaite correspondance avec la lettre jîm qui n’est pas soumise à l’emprise qui saisit les autres
lettres ». (ibid., p. 221)*
* La lettre jîm est l’unique lettre qui échappe à l’
« emprise », al qabdah :
« Ce qui échappe à l’emprise, c’est l’inconditionné et la transcendance.
La lettre jîm est la clé du Nom divin
« Celui qui Unit », jâmi‘,
ce qui échappe aux deux emprises de la Majesté et de la Beauté divines, afin de
les réunir ensemble dans la station Ahmadienne intégrale » (ibid., p. 142).
Dans sa
réponse à la question 120 (questionnaire de Tirmidhî), Ibn ‘Arabî définit
l’emprise (ou la poignée), al-qabdah :
« L’emprise, en vérité, c’est Sa Parole “Allâh embrasse toute chose” [Al-Nisâ’, 126]. Qui t’embrasse te
saisit. L’existence de cette capacité d’enveloppement (ihâtah) te prive de toute issue, sinon il n’y a pas
d’enveloppement. La forme de ceci, c’est qu’il n’y a rien d’existant (mawjûd) sauf Allâh (…) [plus loin, sur la lettre jîm et les parties de la sphère cosmique] : Sache que la
“poignée” (qabd) inclut ce qui est
sous son emprise selon quatorze sections et cinq principes. C’est de ces
quatorze sections que vient la moitié du cercle de la sphère, ce sont quatorze
Demeures (manzilah). Il y en a autant
dans le non-manifesté (al-ghayb). Ces
sections contiennent toutes les lettres à l’exception de la lettre jîm (…) ». (Note, ibid., p. 142)
* *
*
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