Aperçu synoptique des
Fuçûç
al-hikam
de
Mohyd-al-dîn Ibn al-‘Arabî.
Quatrième quartier lunaire.
ﻆ
Façç de la Demeure 22
– Ilyâs
Lettre : zâ
Nom : al-‘azîz, « L’Inaccessible ».
Sagesse de « L’Intimité », al-inâs (ou al-inâsiyyah).
Sphère des minéraux.
Le Nom al-razzâq présuppose al-‘azîz,
Celui qui protège de la pauvreté, de la dépendance envers autre que Lui. De
tous les minéraux, l’or est le plus parfait car il est le résultat de
l’activité solaire (de son esprit) « orientée » vers la terre ;
or, le quatrième Ciel, qui est celui du Soleil et d’Idrîs, apporte les sciences
cosmologiques, l’Alchimie, l’Astrologie, l’Elixir, etc.
Idrîs était prophète avant Nûh et il
réapparait à Baalbek comme Ilyâs (voir la fin du façç où Ibn’Arabî fait mention du fer). Ilyâs est en relation avec
le Feu, agent des purifications et de la transmutation des métaux (22).
La Demeure se nomme al-sa‘d al-dhâbih (La Félicité du sacrifiant) ; elle va de 0° à
12° 51’ 26” du Capricorne (al-jadî).
ﺙ
Façç de la Demeure 23
– Luqmân
Lettre : thâ
Nom : al-razzâq, « Le Sustenteur ».
Sagesse de « La Plénitude spirituelle »,
al-ihsâniyyah.
Sphère du règne végétal, al-nabât.
La manifestation du Nom al-mudhil détermine la subsistance (rizq) des êtres en état d’abaissement et
de soumission. C’est avec les plantes, produits de la Sphère végétale, qu’apparait
Sa puissance la plus grande. Le Coran rapproche la subsistance (rizq) des fruits (verset 31 de la sourate Luqman)
(23).
La Demeure se nomme al-sa‘d al-bula‘* (la félicité de
celui qui avale) ; elle va de 12° 51’27” à 25° 42’ 52” du Capricorne (al-jadî).
* Le sens de al-bula‘ (l’avaleur) est attribué à
cette Demeure en raison de la proximité de deux planètes dont l’une rattrape
l’autre et, métaphoriquement, l’avale (bala‘a).
ﺫ
Façç de la Demeure 24 – Hârûn.
Lettre : dhâl
Nom : al-mudhill, « Celui qui soumet ».
Sagesse de la « Guidance », al-imâmiyyah.
Sphère du règne animal, al-falak al-hayawân.
C’est par leurs opposés que les choses
se distinguent. Le fort implique un soumis : le Nom al-mudhill, « Celui qui abaisse » ou encore « qui
soumet », « qui asservit ». Ainsi, les animaux sont soumis à
l’homme en dépit de sa faiblesse (24) :
« Nous les leur avons soumis : il y
en a qui leur servent de montures et il y en a dont ils se nourrissent. »
(Yasîn,
72.)
La Demeure se nomme sa‘d su‘ûd (Félicité des
félicités) ; elle va de 25° 42’ 53” du Capricorne (al-jadî)
à 8° 34’18” du Verseau (al-dalû).
ﻒ
Façç de la Demeure 25
– Mûsâ
Lettre : fâ
Nom : al-qawî, « Celui qui l’emporte par la Force ».
Sagesse « La Plus Elevée », al-‘alawiyyah (ou « Sublime »,
‘uluwiyyah*).
Sphère des Anges (Les états supérieurs).
La diffusion du Nom « Le Subtil »,
al-latîf, dans l’ensemble des degrés,
vainc toutes les limites (hudûd) et
tous les conditionnements (quyûd),
c'est-à-dire la manifestation du Nom al-qawî,
« Celui qui l’emporte par la Force », régissant la production de la
Sphère des Anges.
Dans le Coran, les Anges sont assimilés
à l’idée de Force : Jibrîl ; Les Anges puissants, porteurs et gardiens du
« Trône », al-’arsh ;
Israfîl qui anéantit la Création. Les Anges adorent sans discontinuer en raison
de la permanence de leurs « états supérieurs » (‘alawiyyah). « Le Fort » est un attribut de Mûsâ : Coran ;
Al-Qiçaç, 26 et Al-A‘râf, 145.
Le Nom Qawî et Mûssâ ont pour nombre 116.
La Demeure se nomme sa‘ad al-akhbiyah, « La félicité
de la tente » ; elle va de 8° 34’19” à 21° 25’ 44” du Capricorne (al-jadî).
* (Burckhardt, p.
150)
ﺐ
Façç de la Demeure 26
– Khalid.
Lettre : bâ’
Nom : al-latîf, « Le Subtil ».
Sagesse : « Le Fondement
universel », al-çamadiyyah.
Sphère des « Jinn », al-jinn.
La présence du Nom al-jâmi‘u est justifiée par la diffusion de la réalité subtile du
monde intermédiaire (al-latîf) qui atteint
(et comprend) tous les degrés de la manifestation formelle et informelle.
C’est Khalid qui a la prophétie du monde
intermédiaire (barkhzah), il domine
le Feu qui est l’élément à partir duquel sont crées les jinn (26).
La Demeure se nomme al-far‘ al-muqaddam, « La branche antérieure » ;
elle va de 21° 25’ 45” du Capricorne (al-jadî)
à 4° 17’ 10” du Poisson (al-hutt).
ﻢ
Façç de la Demeure 27
– Mohammad.
Lettre : mîm
Nom : al-jâmi‘, « Celui qui Synthétise – Le Totalisateur
– ».
Sagesse de « La Singularité universelle »,
al- fardiyyah.
Sphère : al-nâss, « Les Hommes ».
Le Nom rafî‘u al-darajât ne se manifeste véritablement que dans une
« Présence qui intègre » tous les degrés ; c’est la
manifestation du Nom al-jami‘, « Celui
qui rassemble - qui synthétise - » ; la manifestation parfaite d’ al-jami‘ revient à sayyîdinâ Mohammad (‘alayhi as-salâm) ; le nombre de jâmi‘ est 114 qui est celui
correspondant à la totalité des sourates de la Révélation coranique ; il
est mentionné deux fois dans la Coran et il est toujours lié, avec ses dérivés,
aux hommes (27) :
« Seigneur, c’est Toi qui réuniras (jâmi‘u) les gens en ce Jour qui ne fait
pas de doute. Certes, Allâh ne
faillit pas à Sa promesse. » (Âlu ‘Imrân,
9)
La Demeure se nomme al-far‘ al-thanî (ou al-far‘al-mu‘akhkhar) ;
elle va de 4° 17’ 11” à 17° 8’ 36” du Poisson (al-hutt).
ﻭ
Façç de la Demeure 28
– Al-Khâtim (Khâtamiyyah),
« Le Sceau de la Walayah ».
Lettre : wâw
Nom : rafi‘ al-darâjât dhû al-‘arsh, « Celui qui élève en degrés
possesseur du Trône ».
Sagesse « Totalisatrice », jâmi‘iyyah.
La manifestation des Noms excellents
provient du Nom al-zâhir,
« L’Extérieur »*.
Dans le comput occidental, al-zâhir vaut 27 et rafi‘u al-darajât
vaut 40, qui est la valeur de la lettre mîm.
Selon ‘Abd al-Karim al-Jîlî, la lettre mîm
symbolise la synthèse des « Quarante degrés de l’Existence » : 28
manazil (Demeures lunaires) + 12 burûj (Signes astrologiques) = 40.
Cette addition tient compte de la
représentation de l’astre lunaire et de son transit dans les 28 Demeures en
tant qu’elle se distingue des 12 Signatures de l’astre solaire dans les burûj*. Si l’on ne compte pas le redoublement
du dâl (l’article al de al-darajât), on obtient le nombre 36 qui est le nombre
total des « faces »des burûj,
c'est-à-dire des décans (il y a trois décans par Signe) qui correspondent au
terme des douze Signes au nombre des « Attestations coraniques ». Chacune
d’elles (lâ ilaha ilâ Lllâh)
comportent 12 lettres, elles même composées de 3 lettres (alîf, lâm, mîm) ; « Mohammad rasûl Allâh » s’écrit également avec 12 lettres (2 lettres sont redoublées) :
3 × 12 = 36.
Le Nom rafî‘ « Qui Élève », est égal à 360, le nombre des degrés
de la Sphère céleste qui est aussi le nombre des « Sciences Mères »
inscrites par le Calame sur la Table gardée (28).
La Demeure se nomme al-rashâ, « La
corde » ; elle va de 17° 8’ 37” du du Poisson (al-hutt) à 0° du Bélier (al-hamal)
(29).
*
Les 360°degrés des 12 burûj sont astronomiquement
identiques aux degrés contenus par les 28 Demeures de l’Astrologie
lunaire ; seules leurs significations symboliques diffèrent selon qu’on les
envisage du point de vue solaire des burûj
ou lunaire des manzil (Demeures). Cette
distinction relève du « sens des proportions » qu’il ne faut jamais
perdre de vue lorsque l’on envisage l’interprétation astrologique des symboles
de la Science sacrée.
* *
*
Nous
souhaitons que ces aperçus soient l’occasion pour le lecteur de consulter et
d’approfondir l’ouvrage de Sîdî Abdelbaqî Meftah :
Al Mafâtîh al-Wujûdîyyah wa al-Qurâniyyah, Al-Kitâb Fuçûç al-Hikam li ‘Ibn
al-Arabî.
Nous
rappelons le titre de la traduction française annotée de D. Tournepiche
(validée par A. Meftah) :
Les Clés Ontologiques et Coraniques du Livre des Fuçûs al-Hikam d'Ibn
Arabî *.
* Éd.
Arma Artis (une réédition est prévue chez Arche Milano).
NOTES COMPLÉMENTAIRES
DES SEPT FUÇUÇ
Quatrième quartier lunaire
22.
« Le retour d’Ilyâs à sa station spirituelle [solaire] est régi par le Nom
divin “L’Inaccessible” (ou “le Tout-Puissant”) qui gouverne le présent façç, et auquel Ibn ‘Arabî fait allusion
dans son propos au sujet du verset “…Il est certes Tout-Pardonnant” de la
sourate Al-Naçr, (L’Assistance divine, Cor., 110) »
(Meftah, p. 247) ; le Nom divin, al-‘azîz
« régit la production du Règne minéral ». (Ibid. p. 246)
« La
correspondance de cette sourate avec le thème traité dans le chapitre du Verbe
d’Ilyâs apparait dans le verset “Glorifie par la louange de ton Seigneur”. »
(Ibid., p.246) ; « Et vers
la fin du chapitre, la remarque d’Ibn ‘Arabî, au sujet du ‘ârif bi-Llâh qui “a réalisé le rassemblement final (hashr) dans sa vie terrestre et la résurrection
(nashr) dans sa tombe”, renvoie au
statut particulier de la sourate Al-Naçr
qui est la dernière à avoir été révélée, et qui constitue, comme l’ont compris
les savants parmi les compagnons du Prophète, une annonce adressée à l’Envoyé
d’Allâh de son départ prochain vers
le compagnon suprême et de son retour vers la présence la plus proche dont rien
ne le sépare plus : “..Il est certes Tout-Pardonnant”. » (Ibid. p. 247)
« La
correspondance entre la sourate Al-Naçr,
(Le Secours ou L’Assistance divine) et al-‘azîz,
« La Toute-puissance », est claire, car celle-ci est étroitement lièe
à l’assistance comme à la victoire (fath)
et à l’entrée “des gens en grand nombre dans la voie divine” (v. 2). » (Ibid. p 246)
23.
« Le shaykh conclut ce façç en
parlant du shirk (associationnisme),
en guise d’introduction à la demeure du façç
d’Hârûn qui vient ensuite, et dont la sourate Al-Kâfirûn* est toute
entière une expression de l’affranchissement de ce shirk. Il termine l’exposé par la mention du Nom al-rahmân tiré du verset
coranique : “Dis : Invoquez Allâh
ou invoquez al-rahmân…” (Al-Isrâ’, 109), comme préambule au façç suivant qui commence ainsi :
“Sache que l’existence de Hârûn procède de la dignité spirituelle (hadrah) de la rahmahût, (la Miséricorde universelle)…”. » (Meftah., p. 250)
La
sourate du façç de Luqmân est Al-Zalzalah (La Secousse ; C., 99) : « Et celui qui aura accompli
en bien le poids d’une fourmi (dhurra)
le verra et celui qui aura accompli en mal le poids d’une fourmi le
verra » (v. 8-9).
« Le
bien mentionné dans cette sourate est en correspondance avec Luqmân, dont le
Coran dit, dans la sourate qui porte son nom : “en vérité, Nous avons
donné à Luqmân la sagesse…”, indication complétée par cet autre passage
coranique : “Celui qui a reçu la sagesse a reçu un grand bien”**. C’est de ce
grand bien que procède la station de la plénitude spirituelle (ihsân), à laquelle se rapporte ce façç, car celui qui possède cette
station spirituelle est vigilant à l’égard de la moindre chose***. » (Ibid., p. 248)
*
C., 109
**
Al-Baqarah, 269.
***
Cet examen de conscience (muhâsaba)
est une discipline spirituelle fondé sur l’injonction prophétique :
« Rendez-vous des comptes à vous-même avant qu’il ne vous en soit
demandé. » (Note 1193, p.249)
24.
« La sagesse de ce façç est dite
relative à l’imâm (imâmiyyah) parce
qu’Hârûn est le premier imâm à succéder à Mûsâ, pôle des “Fils d’Israël”, dont
il est le Khalifah et le Wazir. Le mot imâm intervient quatre fois dans le Coran, tandis que [son pluriel],
a’imma, y
revient en tout cinq fois, principalement en relation avec les “Fils d’Israël”,
tant dans leur état d’exaltation que dans celui de leur déchéance… »
(Meftah, p. 71)
La
sourate du façç de Hârûn est Al-Kafirûn (Les Infidèles ; C., 109) ; « Le façç abonde en mots dérivés du verbe “servir”, “adorer” (‘abada), comme dans la sourate Al-Kâfirûn dont les versets sont
expliqués à la fin du chapitre. » (ibid,
p. 251)
Dans
le chapitre 275 des Futûhât, le shaykh commente le verset 2 de la sourate 109* : « Ils
s’en sont tenus à la multiplicité des formes [L’Envoyé] les appela à une
divinité unique connue mais que les yeux ne peuvent atteindre… ». (ibid, p.71)
*« Je
n’adore pas ce que vous adorez. »
25. « Le
Nom divin “Le seigneur” et ses dérivés est, avec le Nom Allâh, celui qui s’y trouve le plus souvent dans le Coran (…) le
Nom de Mûsâ est celui qui est le plus mentionné parmi tous les prophètes :
136 fois (69, pour Ibrâhîm). » (Meftah, p. 252)
« Mais
le plus important des évènements [qui ont jalonné la vie de Mûsâ] reste
l’audition directe du Verbe divin, comme le rapporte le Coran* : “Allâh a effectivement parlé à Mûsâ”
[allusion au Buisson ardent], par lequel celui-ci entendit le discours divin
qui lui était adressé, feu dont les lumières jaillissent du “Seigneur de
l’aube”. » (Ibid.)
La
sourate du façç de Mûsâ est Al-Falaq (L’Aube ; C., 113) ; « Le Nom divin qui apparait dans
cette sourate est “Le Seigneur de l’aube”, birabbi-l-falaq, correspondant au Nom al-qawî ». (Ibid., p.251)
*
« Wa kallama Allâhu Mûsâ taklîmân. »
(Al-Nisâ’, 163)
26.
« En arabe, khâlid signifie
“éternel”, “établi pour toujours” et il est synonyme de sâmid (nom d’agent de samad :
“immuable, posé fixement, massif”. » (Meftah, p.61)
La
sourate du façç de Khalid est Al-Nâss (Les Gens ; C., 114).
Ibn ‘Arabî, dans ce façç, évoque
« le souhait (tamannin) et le
désir (umniyah) correspondant aux
suggestions sataniques (wasâwis) des jînn et des humains “dans les poitrines
des hommes” (v. 4-6). L’une des plus
graves conséquences de ces suggestions sataniques est le rejet de la Résurrection,
des envoyés divins et de la rétribution posthume des actes. Khalid voulait les abolir
en manifestant la prophétie dans le monde intermédiaire après sa mort et en
préparant son peuple à reconnaître le Sceau des envoyés divins annoncé,
possesseur de “celle qui ouvre le Livre”*, à laquelle revient le façç suivant ». (Ibid., p.253- 254)
*
Al-Fatiha (C., 1)
27.
La sourate liminaire du Coran, Al-Fâtiha correspondant
au façç de Muhammad – ‘alayhi al-salâm –
est dite « les sept redoublées » ; « Certes, nous t’avons
donné les sept redoublées et le Coran sublime ». (Al-Hijr, 87) (Meftah, p. 254)
Le
nombre 114, correspondant au nombre des sourates de la révélation coranique, « est
aussi la valeur numérique du Nom divin “Celui qui unit”, al-jâmi‘, qui gouverne ce façç
mohammadien. Ibn ‘Arabî donne également comme titre au paragraphe du chap. 559
des Futûhât correspondant à cette sourate “Présence unifiant les choses
profitables”. » (Ibid., p. 255).
« Les
considérations du shaykh sur l’agent et le patient et l’orientation volontaire
de l’Agent divin (al-fa‘‘âl) renvoient à l’opérativité de la basmala dans l’existenciation des êtres
(…), laquelle est, pour l’initié, comme l’impératif existenciateur :
“Sois” (kun !) à l’égard du
Principe divin, particulièrement dans le cas de la basmala de la sourate Al-Fâtiha.
Ainsi, dans à la question 154 du questionnaire de Timidhî, il dit à son
sujet : “ C’est un verset de –
Celle qui ouvre le Livre –, et c’est
de là que procède son action, et non de la basmala
de l’ensemble des autres sourates. Peu de gens le savent. La basmala qui agit sur les êtres
conditionnés sans exception est celle de la sourate Al-Fâtiha, tandis que la basmala
de l’ensemble des sourates ne concerne que des réalités particulières”. »
(Ibid., p. 258)
28.
C’est la totalité des versets du Coran qui correspond à ce façç du « Sceau de la Walayah ».
NOUVELLE LUNE
(conjonction Soleil-Lune)
Résorption des dualités dans le non-manifesté ;
passage d’un cycle achevé vers un nouveau cycle.
* *
*
Façç 27 – Le Prophète Mohammad (‘alayhi al-salâm)
« Ainsi,
Nous avons fait de vous une Communauté du Milieu (wasatân) pour que vous soyez témoins envers les hommes et pour que
l’Envoyé (al-rasûl) soit un témoin
envers vous (...) »
(Al-Baqarah,
143.)
Le Degré 27
« Le nombre qui se rapporte à ce
degré indique l’accomplissement de la singularité (fardaniyyah) : c’est le nombre 27 qui est le produit de la
multiplication par lui-même du chiffre 3 deux fois (27 = 3×3×3), c'est-à-dire
la propagation du secret de la triangulation (tathlîth) dans les présences de l’Essence, des attributs et des
actes divins, ou dans l’Extérieur, l’Intérieur et le barzakh qui les unit. Le chiffre 3, d’après le shaykh, est le
premier impair auquel correspond la présence de la production unissant l’impair
(witr) unique actif et le pair (shaf‘) duel passif, et la lumière de la
réalité essentielle de Mohammad est le principe de ce degré de la singularité
trinitaire parce qu’il est le barzakh
unissant la non-dualité (witriyyah) du
Principe (al-haqq) et la dualité (shaf‘iyyah) de la manifestation (al-khalq). Au chiffre 3 correspond la
lettre jîm (ﺝ), qui est l’unique lettre délivrée de l’emprise (qabdah), comme le dit le shaykh dans la
réponse 120 au questionnaire de Tirmidhî et la clé du Nom divin « Celui
qui unit » par sa réunion des deux aspects : le jîm du Non « Majestueux » (jalîl) ou « contraignant » (jabbâr), et celui du Nom « Beau » (jamîl) ou « Généreux » (jawwâd).
Ce chiffre 3 comprend trois
aspects : « Majesté, Beauté, Perfection » (jalâl, jamâl, kamâl) qui sont : la beauté du parfum rapportée
aux attributs divins (al-çifâh), la
majesté du rite de la çalâh canonique
rapportée aux actes divins (al-af‘âl),
la perfection de l’union nuptiale (al-nikâh)
rapportée à l’Essence divine (al-dhât). »
(Meftah, p.54-55)
Ismâ’îl al-Jabartî
Le maître de ‘Abd al-karîm al-Jîlî (767
- 811), Ismâ’îl al-Jabartî (804) est b« un véritable akbarien » qui
diffusait la lecture des Fuçûs al-hikam
à son entourage. Selon C. Addas*, Hajar al-‘Asqalânî (852), qui l’a connu,
« affirme qu’il se détournait de ceux de ses disciples qui ne possédaient
pas un exemplaire des Fuçus ».
*La Maison Mohammadienne, Gallimard 2015.