Selon une estimation chinoise, près de 87 000 Tibétains furent massacrés dans le seul Tibet central. Le soulèvement du 10 mars 1959 eut pour conséquence immédiate la fuite du Dalaï Lama, des membres de son gouvernement et d'environ 80 000 Tibétains vers l'Inde. Comme il se doit, cette estimation (venant des chinois) doit être revue à la hausse.
COLONIALISME CHINOIS
« L'oppression se poursuit au
Tibet, plus en douceur, par le transfert de millions de Chinois appâtés par de
meilleurs salaires ou des promotions. La submersion ethnique ayant présentement
lieu est, en fait, la dissolution progressive du peuple tibétain sous l'effet
d'un raz-de-marée de peuplement programmé de colons chinois. À Lhassa, la
capitale, la population compte 400 000 habitants dont seulement 50 000 sont
tibétains ce qui signifie qu'environ 85% sont chinois! La ville sainte est
méconnaissable. Les Chinois ont ouvert des clubs de karaoké, des salles de
danse, des bars et des restaurants non tibétains qui détruisent complètement
l'esprit de la ville. Sur l'autre rive de la rivière qui traverse Lhassa, là où
ses habitants aimaient naguère aller se promener, on a ouvert des maisons de
jeu et de passe qui sont ouvertes 24 heures sur 24. Dans ce quartier, personne
ne se promène la nuit de peur d'être mêlé aux nombreuses bagarres qui se
terminent avec un couteau ou un pistolet. L'habitat traditionnel tibétain
et les charmantes ruelles sont remplacés par des immeubles de béton décorés de
carrelages pour salles de bains et des avenues sans âmes où les chars peuvent
circuler. Seulement en 1990, trois mille demeures ont été rasées dans Lhassa,
ce qui oblige maintenant les habitants à emménager dans des demeures de style
HLM. Le Potala, véritable palais dominant la ville sainte depuis plus de trois
siècles, n'a pas résisté au colonialisme chinois. Résidence du Dalaï-lama
jusqu'en 1959, des latrines publiques sont maintenant érigées à quelques
dizaines de mètres de son pied La colonisation s'opère également à l'ensemble
du pays qui se voit peu à peu investi, dépouillé, dénaturé par la masse des
occupants étrangers. Les transferts de population chinoise au Tibet sont
comparables à ceux pratiqués en ex-Yougoslavie ou ceux utilisés par l'Allemagne
nazie. Cette politique de submersion ethnique décidée par le gouvernement de
Pékin apparaît aujourd'hui tragiquement inéluctable.
Le plus choquant dans tout cela est
que le gouvernement chinois se vante d'avoir aidé le Tibet en ayant construit
des routes, apporté l'hygiène, amené l'éducation obligatoire en chinois et
civilisé le peuple tibétain. En fait, ils ont tué une part du patrimoine de
l'humanité » (1).
« L’ancien Tibet, avant l’invasion chinoise, constitue
un (...) exemple de société qui a longtemps échappé à l’emprise de la modernité
et a donc pu demeurer jusqu’à récemment centré sur le sacré. Dans ce pays, les
chants du grand yogî Milarépa étaient connus de toutes les couches de la
population, chez les moines comme chez les laïcs. Des bardes errants passaient
de villages en villages pour les réciter. Beaucoup de paysans en connaissaient
des passages par cœur. Des paroles de sagesse, des mantras, ornaient les murs et les rochers. Lorsqu’on interrogea le
maître tibétain Bokar Rinpoché, qui est l’auteur de nombreux ouvrages sur la
méditation, pour savoir si « beaucoup de gens méditaient au Tibet »,
il répondit qu’un « très grand nombre de personnes méditaient, aussi bien
moines que laïcs ». Et il ajouta : « Le développement matériel y
était très réduit et les gens ne se préoccupaient pas beaucoup. Ils étaient
tournés vers la vie spirituelle. » [...] Ainsi, ce pays était imprégné par
le sacré comme le nôtre est imprégné par la publicité, l’étalement de la
marchandise. » (2)
Relativement aux autres ethnocides,
tout se passe comme si la maladie du
progressisme mondialisé et anti-spirituel du capitalisme avait infecté
le maoïsme tout comme elle avait atteint auparavant le bolchevisme. C’est que
ces deux conceptions Est - Ouest de la gestion du capital généré par
l’industrie, comme toutes les oppositions radicales, possèdent malgré elles un dénominateur
commun, en l’occurrence, celui du même esprit de domination matérielle
inhérente à « l’unité négative de l’esprit anti-traditionnel ».
Dans ce cas comme dans celui jadis de la
conquête des Amériques et aujourd’hui du Proche Orient par les dirigeants
américains, il s’agit de tuer les représentants vivants d’une forme
traditionnelle dont le cœur est la spiritualité ; la spiritualité des
Peaux-Rouges, la spiritualité de l’Islam (concernant cette dernière, par le
soutien américain et anglais aux Séoud, puis aux salafistes, et enfin par la
création de daech suite à l’ethnocide irakien) et, en Extrême-Orient, la
spiritualité des représentants du Dharma tantrique tibétain après que leurs
agresseurs aient neutralisé l’antique sagesse taoïste.
Il s’agit bien, derrière ces crimes
collectifs, ces carnages successifs, d’annihiler ce qui reste des anciennes civilisations et à
travers elles d’atteindre toutes les manifestations de la vie spirituelle. On
pourrait encore mentionner l’ethnocide perpétré par les communistes soviétiques
lors de leur invasion en Afghanistan qui provoqua la ruine de plusieurs ethnies
et les désastreuses conséquences que nous subissons toujours actuellement. Là
encore les motifs apparents de la domination matérielle et politique couvrent
les mêmes intentions occultes qui se poursuivent aujourd’hui encore, avec les
mêmes déterminations, dans le conflit ethnocidaire de l’État sioniste,
soi-disant « israélien », à l’encontre d’un peuple qui vivait
paisiblement autour de la ville de Jébus (devenue Jérusalem, « Ville de la
Paix » lorsqu’Israël décida d’en faire un « Centre spirituel »)
et qui est devenue un lieu de violence, de profanation et d’atteinte contre
l’authenticité sémite des traditions hébraïque et islamique. Tout cela sous le
regard de tous les dirigeants du monde abrutis de propagande.
Il faut admettre qu’il y a dans l’ensemble de
ces actes une constante que l’on peut qualifier tour à tour de nationalistes,
moderniste, matérialiste, progressiste, raciste, colonialiste, fasciste,
égalitariste, démocratiste ; tous ces maux de la barbarie moderne qui
vont si bien ensemble.
Kunzang Tendzin
LAMA GUENDOUNE RINPOCHÉ
En 1959, lorsque les événements se
précipitèrent, et que l'occupation militaire du Tibet devint totale, le Lama
Guendune était en retraite. Une divinité protectrice lui apparut et lui
conseilla de s'en aller vers le sud, l'assurant de sa protection présente et à
venir. Sans rien connaître du chemin à suivre, il se mit en route avec deux
compagnons et parvint à traverser les lignes chinoises. Il gagna l'Inde sans
être inquiété. Guendune Rinpoché arriva en France en août 1975 où il se
consacra sans relâche à l'œuvre confiée par le Gyalwa Karmapa : transmettre le
Dharma authentique aux Occidentaux. Son activité le conduisit dans la plupart
des pays d'Europe. Il fonda le centre de Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne qui
devint un lieu important de transmission du Dharma. En 1984, il fonda Dhagpo
Kundreul Ling en Auvergne avec ses centres de retraite, ses ermitages
monastiques et son grand temple. Il décéda le 31 octobre 1997 dans sa chambre à
Dhagpo Kundreul Ling en Auvergne.
Transcendant
toute saisie, tout saisi, est la Vue Royale
Sans
agir, sans méditation, sans distraction est la Méditation Royale
Ni
effort, ni abandon, ni adoption est l’Action Royale
En
l’au-delà de tout espoir, de toute peur, le Fruit devient manifeste
Transcendant
tout point de référence, sans esprit, la nature de l’Esprit luit
Ne
parcourant ni Terres ni Chemins, le fil de la Voie est tenu
Méditant
sans objet de méditation, L’Insurpassable Bouddha est obtenu.
Guendune Rinpoché
NOTES
(1)Web-Anonyme.
(2) E.Sablé, René Guénon le visage de l’éternité, Ed. Points.
Successivement : Dorge Sempa et le Siddha indien Birwapa (1020 après le nirvana du Bouddha).
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