DHIKRU-LLÂH
« Et le
souvenir d’Allâh est plus grand » (Coran ; XXIX, 45).
Frithjof
Schuon a apporté, à la suite de René Guénon, un grand nombre d’aperçus
intéressants, mais à la différence de ce dernier dont l’écriture s’efface dans
l’immensité du « continu » métaphysique, il reste dans ce que
l’on pourrait appeler une psychologie métaphysique du « discontinu ».
C’est une différence de nature plus que de degré ; percevoir le «
continu » en fonction d’une connaissance conditionnée est chose courante
tandis que comprendre le « discontinu » et l’intégrer à partir du
« continu » est la prérogative des « Rapprochés »,
des Walî.
Dans
ses premiers livres, Schuon mettait l'accent sur les connaissances qu'il avait
reçu. Avec Le Soufisme voile et quintessence, ses
propres conceptions deviennent envahissantes et nous éloignent de ce que la
pratique permanente du dhikr permet de réaliser, ainsi que lui-même l'a
rapporté à propos du verset 45 de la sourate Ankabût :
«… Plus
grand que la prière canonique et par conséquent, en principe, plus grand que
toutes les observances ».
Il ajoutait en
note :
“Aussi
le souvenir de Dieu est-il la raison d’être de tout rite et de toute pratique,
comme l’a fait remarquer le Cheikh El-Alawî dans un de ses traités”*.
*Le Soufisme voile et
quintessence, page 91 ; Éditions Dervy, 1980.