L’ADHYÂROPA VÉDANTIQUE
DANS
UN VERSET CORANIQUE
« Les actions des mécréants (kafarû a'mâluhum) ressemblent à l'illusion de l'eau qui s'écoule (kasarâbi) dans une vaste étendue
plane ; celui qui est altéré* pense voir
de l’eau, mais lorsqu’il y parvient, il ne trouve rien, cependant qu’il trouve Allâh en lui-même qui lui arrêtera (fawaffâhu) son compte ; Allâh est prompt dans la reddition des
comptes. »
(Coran ; Al-Nûr, 39)
*Al-zamânu
(traduit par « qui est altéré ») est celui qui désire
ardemment quelque chose ; la racine zamâ
signifie : avoir soif.
Commentaire d’Ibn’Arabî :
« L’assoiffé a l’impression que le mirage est de l’eau
devant la nécessité d’étancher sa soif sans laquelle il ne songerait pas à
l’eau qui fait l’objet de son besoin et de sa sauvegarde. Car l’eau est le
mobile de sa recherche et de son amour en raison du secret de la vie qui y est
contenu. Mais lorsqu’il parvient là où il croyait savourer l’eau, il ne “trouve
rien sauf Dieu en lui-même” au lieu de l’eau. Le dessein de l’assoiffé était
l’eau sensible alors que celui de Dieu visait à le conduire à Lui par ce
moyen illusoire sans qu’il s’en rende compte. »*
*Traduit par M.
Gloton ; Futûhât, chapitre 178, Éd.
Albin Michel, Paris 92, pp.138 sq. :
voir l’introduction (p. XIX) de La Production des Cercles (traduit et présenté par P.
Funton et M. Gloton, Éd. de l’Éclat, Paris 96.
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