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samedi 18 mai 2013

L’ ADHYÂROPA DANS LE CORAN





L’ADHYÂROPA VÉDANTIQUE
DANS
UN VERSET CORANIQUE






« Les actions des mécréants (kafarû a'mâluhum) ressemblent à l'illusion de l'eau qui s'écoule (kasarâbi) dans une vaste étendue plane ; celui qui est altéré* pense voir de l’eau, mais lorsqu’il y parvient, il ne trouve rien, cependant qu’il trouve Allâh en lui-même qui lui arrêtera (fawaffâhu) son compte ; Allâh est prompt dans la reddition des comptes. »
(Coran ; Al-Nûr, 39)


*Al-zamânu (traduit par «  qui est altéré ») est celui qui désire ardemment quelque chose ; la racine zamâ signifie : avoir soif.


Commentaire d’Ibn’Arabî :

« L’assoiffé a l’impression que le mirage est de l’eau devant la nécessité d’étancher sa soif sans laquelle il ne songerait pas à l’eau qui fait l’objet de son besoin et de sa sauvegarde. Car l’eau est le mobile de sa recherche et de son amour en raison du secret de la vie qui y est contenu. Mais lorsqu’il parvient là où il croyait savourer l’eau, il ne “trouve rien sauf Dieu en lui-même” au lieu de l’eau. Le dessein de l’assoiffé était l’eau sensible alors que celui de Dieu visait à le conduire à Lui par ce moyen illusoire sans qu’il s’en rende compte. »*


*Traduit par M. Gloton ; Futûhât, chapitre 178, Éd. Albin Michel, Paris 92, pp.138 sq. : voir l’introduction (p. XIX) de La Production des Cercles (traduit et présenté par P. Funton et M. Gloton, Éd. de l’Éclat, Paris 96.



Ibn 'Arabî,  extrait du Chapitre 178 des Futûhât al-Makkiyyah. 







Ibn ‘Arabî considère l’ « illusion de l’eau qui s’écoule », dont est victime l’assoiffé, en l’assimilant au caractère illusoire de l’état humain. L’idée que les choses apparaissant dans ce monde sont incluses dans le dessein d’Allâh avec l’intension (makru), en libérant Son serviteur des causes secondes (asbâb), de le conduire à Lui,  est purement métaphysique.
 Les traités védantiques ne disent pas autre chose ; il n’est donc pas surprenant que la suite de l’extrait des futûhât se conclue en évoquant clairement la réalisation de la non dualité.


Suite du commentaire d’Ibn ‘Arabî : 

« Quand le voile se soulève devant eux et que leurs vues intérieures deviennent pénétrante, ils se trouvent comme le mirage qui apparaissait sous l’aspect de l’eau et ne voient plus personne pour accomplir les Droits de Dieu que le seul Créateur des actes qui est Dieu Lui-même – exalté soit-Il. Ils ressentent donc que Dieu est cette essence qu’ils avaient imaginé [illusoirement] être leur propre essence qui se détache de ce mirage. Seul alors l’Être vrai subsiste contemplé par sa propre essence (‘ayn)»*

* Ibidem.










 

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