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jeudi 27 février 2020

Y. B. Un extrait des APERÇUS SUR LE « RETOURNEMENT » (CHAPITRE XIV)









CHAPITRE XIV

L’« ACTION DE PRÉSENCE »







Les remarques que nous avons formulées à propos de Michel Vâlsan n’ont aucune incidence réelle dans ses travaux sur le Cheikh al-Akbar, mais ceux-ci reflètent principalement sa fonction de guidance ; et ceux qui lui reconnaissent une fonction doctrinale autre que celle-là ne le font que pour mieux asseoir leur propre autorité en se réclamant, par exemple, d’une pseudo « doctrine du Centre suprême » afin, semble-t-il, de se distinguer des autres disciples de Michel Vâlsan. Sa véritable fonction relèverait beaucoup plus directement de l’« action de présence » et à cet égard, René Guénon a recueilli plusieurs « héritages » dont le plus important ne vient pas du Dâr al-Islâm mais de l’Inde ; et, en dépit des différences qui le distinguent du Maharshi, leurs « actions de présence » comportent certaines affinités.
« Ce qu’il nous parait spécialement important de remarquer, c’est que, en raison de son caractère de “spontanéité” la réalisation de shri Ramana représente une voie en quelque sorte exceptionnelle, et aussi que, sans doute à cause de cela même, il semble exercer surtout ce qu’on pourrait appeler une “action de présence”, car, bien qu’il réponde toujours volontiers aux questions qui lui sont posées, on ne saurait dire qu’il donne à proprement parlé un enseignement régulier. Ses disciples sont d’ailleurs extrêmement divers sous tous les rapports et il laisse toujours à chacun la plus grande liberté, ce qui, il faut bien le dire, produit des résultats fort différents aussi suivant les individus ; mais, somme toute, n’est-il pas inévitable que chacun ne recueille que les bénéfices qui correspondent à sa propre capacité ? » (1)
Malheureusement, on ne trouve que fort peu de traces de cet héritage dans les travaux de Michel Vâlsan, à commencer par cette notion d’« action de présence » à laquelle est substituée celle, islamique, de taçarruf qui désigne le gouvernement du monde et qui concerne la connaissance des différentes influences spirituelles par lesquelles s’effectuent précisément ce gouvernement ésotérique (2).
Envisager le domaine initiatique à travers des individualités, comme il le fait en ce qui concerne la trahison de Victor Blanchard (3), est aux antipodes de l’attitude de René Guénon et, dans ses « Remarques occasionnelles sur Jeanne d’Arc et Charles VII » (3), ce maître tient des propos sur le Roi de France (p. 118) et la Pucelle (p. 126) qui nous paraissent si peu conciliables que c’est à se demander si ce n’est pas lui qui remet « en cause la Sagesse divine elle-même » afin de se convaincre du « signe de certaines limitations traditionnelles de la France elle-même et de toute la civilisation occidentale », mais le problème n’est pas là. Lorsqu’il envisage les trois hypothèses qui conditionnent le sort de l’Occident, il ne tient pas compte du fait que celles-ci sont subordonnées à un « changement de direction » qui doit correspondre à la fin de la civilisation moderne (4) et c’est très précisément dans le domaine des sciences traditionnelles dont procède la doctrine des cycles que la référence à Guénon lui fait le plus défaut (5).








NOTES






(1) Études sur l’Hindouisme, p. 171-172.
(2) Aperçus sur l’Initiation, chap. XLVI.
(3) Cf. Études traditionnelles, 1971, p. 128.
(4) Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, conclusion.
(5) À titre de curiosité signalons que la date de la « Melencolia » (1514) est séparée de 1879 par 365 années (Le Théosophisme, p. 293 à 301) et elle permet de retrouver les 4 âges du Christianisme :
Âge d’or : 237 + 730 = 967
Âge d’argent : 967 + 547 = 1514
Âge d’airain : 1514 + 365 = 1879
Âge de fer : 1879 + 182 = 2061
Et les 4 âges de notre âge sombre : 1879 + 72 (Âge d’or) = 1951 + 54 (Âge d’argent) = 2005 + 36 (Âge d’airain)= 2041 + 18 (Âge de fer) = 2059. Bien évidemment ces dates sont symboliques ; c’est-à-dire que leur ordre de réalité ne correspond pas nécessairement à celui des apparences sensibles.






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[Note additionnelle]
RENÉ GUÉNON :
LE THEOSOPHISME - HISTOIRE D’UNE PSEUDO-RELIGION (Librairie Valois, Paris 1928) p. 295, note 3 :

 « C’est-à-dire trois cent soixante-cinq ans, ou plutôt, suivant la chronologie hébraïque, trois cent cinquante cinq années lunaires (de trois cent cinquante-cinq jours), qui font seulement trois cent quarante-cinq années solaires environ. Or, de 1534, date du schisme d’Henri VIII, à 1879, date indiquée dans la prédiction d’Éliphas Lévi dont allons parler, il y a exactement, en effet, trois cent quarante-cinq ans ; la concordance est trop remarquable pour ne pas donner à penser que la date de 1879 a dû être calculée sur la base que nous venons d’indiquer. »















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